lieues par jour, et durer autant que celui qui n'en
fait que quatre, dont deux entre les mains d'un postillon qui le ramène 
en laisse, et sans égard, ni au temps, ni à l'état du cheval, ou le presse, 
ou le laisse se morfondre à la porte d'un cabaret. 
Les maîtres de postes ainsi constitués auroient un état sûr et utile pour 
eux; dès-lors, non-seulement toutes les dépenses que le gouvernement 
fait pour les maintenir, pourroient cesser, mais ils deviendroient utiles à 
plusieurs objets intéressans. 
[En marge: Entretien des chemins confiés aux maîtres de postes, avec 
avantage pour eux et économie pour cette partie de dépense.] 
M. Turgot comptoit leur confier l'entretien des chemins, tel qu'il se fait 
en Limosin, et d'une poste à l'autre, distance égale à celle qui est 
confiée aux cantonniers. Les maîtres de postes ont plus d'intérêt que nul 
autre au bon état des chemins que parcourent leurs chevaux, plus de 
facilités de surveillance, et plus de moyens d'économie, en se servant à 
propos de leurs chevaux et de leurs postillons, pour faire voiturer sur 
place les matériaux nécessaires. 
[En marge: Faire faire aux maîtres de postes les transports militaires, et 
soulager les provinces de cette corvée.] 
Il projetoit aussi de traiter avec eux pour les transports militaires, qui 
pèsent sur la partie indigente des propriétaires ou des fermiers, et 
sur-tout dans les provinces de petite culture, où l'on ne laboure qu'avec 
des boeufs ou des vaches, très-peu propres à ces transports. 
[En marge: Transports d'argent faits avec célérité et sans frais, par les 
voitures de messageries.] 
Enfin, M. Turgot, qui faisoit entrer dans ces plans d'améliorations la 
suppression de tous les trésoriers et receveurs généraux des finances, 
voyoit, dans les voitures de messageries menées par les chevaux de 
postes, l'avantage de porter sans frais, et avec rapidité, les fonds en 
sûreté, ou des recettes particulières au chef-lieu ou du chef-lieu à Paris, 
ou d'une province dans l'autre, ou, dans des cas extrêmes, de Paris 
même dans les provinces.
Ce plan utile au public et au commerce, sur lesquels pesoit le privilége 
des messageries, au trésor public, qui, par des gages, des gratifications, 
des priviléges ou des indemnités, soutenoit l'état précaire des maîtres de 
postes, en ne retirant aucune utilité des messageries, promettoit encore 
une augmentation considérable de produit: la régie, chargée d'exécuter 
ce plan, n'a duré qu'un an; les plus forts départemens ne lui ont été 
remis qu'à des époques postérieures à sa création, et rapportées au 
tableau nº. 1[1]. Le service des messageries par les chevaux de postes 
sur les routes qui ont pu être montées, a duré à peine six mois, et a été 
incomplet. Un tiers à peu près du royaume n'a pu être monté en poste; 
et cependant on prouve, par un tableau extrait avec exactitude des 
comptes de la régie, que ce produit a été de la somme de 1,263,808 liv. 
3 s. 8 den.; qu'en prolongeant le produit des deux services, ancien et 
nouveau, jusques à la fin de l'année, ce produit présentoit une somme 
de 1,896,087 liv. 14 s., quoique, comme on l'a déjà observé, un tiers à 
peu près des routes du royaume n'ait pu être monté au service des 
chevaux de poste; et d'où il résulte que, comme l'a observé l'auteur des 
mémoires de la vie de M. Turgot, imprimés en 1782, le produit des 
messageries isolées pouvoit être porté à 4,000,000 par an, si on avoit 
laissé à la régie le temps d'achever le plan du ministre. 
[En marge: Les messageries royales, servies par les chevaux de postes, 
présentent, pendant un an qu'a duré cette régie, un produit d'environ 
2,000,000.] 
[En marge: Économie et facilités pour différentes branches 
d'administration à ajouter à ce produit.] 
En ajoutant à ce produit les économies qui résulteroient de la cessation 
des priviléges des maîtres des postes aux chevaux, des gages, 
indemnités ou gratifications qu'on est obligé d'y ajouter; celles des 
bénéfices des fermiers des messageries ou des salaires de leurs 
directeurs, commis ou autres employés qui peuvent être suppléés dans 
la réunion des trois services, par les administrateurs, directeurs, ou 
autres employés de la poste aux lettres; en y ajoutant encore les 
avantages ou les facilités que le gouvernement se procureroit par la 
meilleure constitution des postes aux chevaux, pour l'entretien des
chemins le mieux et le plus économiquement fait, pour le transport de 
l'argent, pour les transports militaires, et pour faciliter dans le royaume, 
sans frais, une production abondante de chevaux. Enfin, l'activité que 
cette opération donneroit au commerce, en accordant le transit aux 
messageries, et combinant la marche des fourgons, allant jour et nuit, 
comme il a été proposé, avec celle des coches d'eau; cet objet réuniroit 
aux plus grands avantages pour le commerce et pour le public, un 
produit considérable pour le trésor, et a paru conséquemment digne 
d'être    
    
		
	
	
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