Lénore et autres ballades 
 
Project Gutenberg's Lénore et autres ballades, by Gottfried August 
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Title: Lénore et autres ballades 
Author: Gottfried August Bürger 
Release Date: February 5, 2005 [EBook #14912] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
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ET AUTRES BALLADES *** 
 
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Gottfried August Bürger 
LÉNORE, ET AUTRES BALLADES 
(1748 -- 1794)
Table des matières 
LÉNORE LA FILLE DU PASTEUR DE TAUBENHAIN LE FRÈRE 
GRIS ET LA PÈLERINE L'ENLÈVEMENT LA CHASSE 
INFERNALE LENARDO ET BLANDINE 
 
LÉNORE[1] 
Aux premières lueurs du matin, Lénore, fatiguée de rêves lugubres, 
s'élance de son lit. Es-tu infidèle, Wilhelm, ou es-tu mort? tarderas-tu 
longtemps encore?--Il avait suivi l'armée du roi Frédéric à la bataille de 
Prague, et n'avait rien écrit pour rassurer son amie. 
Lassés de leurs longues querelles, le roi et l'impératrice revinrent de 
leurs prétentions et conclurent enfin la paix. Couronnée de verts 
feuillages, chaque armée retourna, en chantant, dans ses foyers, aux 
sons joyeux des fanfares et des cymbales. 
De tous côtés, sur les chemins et sur les ponts, jeunes et vieux se 
portaient en foule à leur rencontre. Dieu soit loué! s'écriaient plus d'une 
épouse. Sois le bienvenu! disaient plus d'une fiancée. Lénore seule 
attendait le baiser du retour. 
Elle parcourt les rangs: elle les monte; elle les redescend, elle interroge, 
hélas, en vain. Dans cette foule innombrable, personne ne peut lui 
donner de réponse certaine. Déjà tous sont éloignés. Alors elle arrache 
ses beaux cheveux, et se roule à terre dans le délire du désespoir. 
Sa mère s'approche: Dieu ait pitié de toi, ma pauvre enfant! et la serrant 
dans ses bras, elle lui demandait la cause de sa douleur. 
--Oh! ma mère! ma mère! il est mort! mort! Périsse le monde et tout ce 
qu'il renferme; Dieu est sans pitié. Malédiction sur moi, malheureuse 
que je suis!
--Que Dieu nous aide, ma fille, implore sa bonté[2] ce qu'il fait est bien 
fait, et jamais il ne nous abandonne. 
--Oh! ma mère, c'est une vaine illusion, Dieu m'a abandonnée: mes 
prières sont restées inutiles; à quoi serviraient-elles maintenant? 
--Que Dieu nous aide! Celui qui connaît sa puissance sait qu'il peut 
nous secourir jusque dans les enfers. Sa sainte parole calmera tes 
douleurs[3]. 
--Oh! ma mère, la douleur qui me tue, aucune parole ne pourra la 
calmer. Aucune parole ne peut rendre la vie aux morts! 
--Écoute, mon enfant, peut-être le perfide a-t-il trahi sa foi pour une 
fille de la lointaine Hongrie. Efface-le de ton souvenir. Il ne sera jamais 
heureux, et, à l'heure de la mort, il sentira le châtiment de son parjure. 
--Oh! ma mère! les morts sont morts, et ce qui est perdu est perdu. La 
mort, voilà mon lot. Oh! que je voudrais n'être pas née. Éteins-toi pour 
toujours, flambeau de ma vie! que je meure dans l'horreur et dans les 
ténèbres! Dieu est sans pitié! Malédiction sur moi, malheureuse que je 
suis! 
--Mon Dieu! ayez pitié de nous; n'entrez pas en jugement avec ma 
pauvre enfant, ne comptez pas ses péchés! Elle ne sait pas quelles sont 
ses paroles. Oh! ma fille, oublie les souffrances de ce monde: pense à 
Dieu, à la félicité éternelle; au moins ton âme immortelle ne restera pas 
dans le veuvage[4]. 
--Oh! ma mère! qu'est-ce que la félicité, qu'est-ce que l'enfer? Avec 
Wilhelm est la félicité, sans Wilhelm est l'enfer. Éteins-toi pour 
toujours, flambeau de ma vie! que je meure dans l'horreur et dans les 
ténèbres! Dieu est sans pitié! Malédiction sur moi, malheureuse que je 
suis! 
Ainsi la douleur ravage son coeur et son âme, et lui fait insulter[5] à la 
divine Providence. Elle se meurtrit le sein et se tord les bras. Cependant 
les astres de la nuit s'élevaient lentement sur la voûte du ciel.
Mais écoutez! Voilà qu'au-dehors retentit comme le galop d'un cheval. 
Il semble qu'un cavalier en descend avec bruit au bas de l'escalier. 
Écoutez! la sonnette a tinté doucement, et voilà qu'à travers la porte, 
une voix fait entendre les paroles suivantes: 
--Ouvre, mon enfant. Dors-tu, mon amie, ou es-tu éveillée? Penses-tu 
encore à moi? Es-tu dans la joie ou dans les larmes? 
--Ah! Wilhelm! est-ce toi? Si tard dans la nuit! Je veillais et je pleurais! 
Ah! j'ai bien souffert. D'où viens-tu donc sur ton cheval à cette heure? 
--Nous ne montons nos coursiers qu'à minuit. J'arrive du fond de la 
Bohème: tard je me suis mis    
    
		
	
	
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