L'ingénieux hidalgo Don 
Quichotte de la Manche - Tome I 
 
The Project Gutenberg EBook of L'ingénieux hidalgo Don Quichotte 
de la 
Manche - Tome I, by Miguel de Cervantès Saavedra This eBook is for 
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Title: L'ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche - Tome I 
Author: Miguel de Cervantès Saavedra 
Translator: Louis Viardot 
Release Date: June 14, 2005 [EBook #16066] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
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L'INGÉNIEUX HIDALGO DON *** 
 
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Miguel de Cervantès Saavedra 
 
L'ingénieux hidalgo DON QUICHOTTE de la Manche
Tome I 
 
Première publication en 1605 Traduction et notes de Louis Viardot 
 
Table des matières 
Prologue LIVRE PREMIER Chapitre I Chapitre II Chapitre III 
Chapitre IV Chapitre V Chapitre VI Chapitre VII Chapitre VIII LIVRE 
DEUXIÈME Chapitre IX Chapitre X Chapitre XI Chapitre XII 
Chapitre XIII Chapitre XIV LIVRE TROISIÈME Chapitre XV 
Chapitre XVI Chapitre XVII Chapitre XVIII Chapitre XIX Chapitre 
XX Chapitre XXI Chapitre XXII Chapitre XXIII Chapitre XXIV 
Chapitre XXV Chapitre XXVI Chapitre XXVII LIVRE QUATRIÈME 
Chapitre XXVIII Chapitre XXIX Chapitre XXX Chapitre XXXI 
Chapitre XXXII Chapitre XXXIII Chapitre XXXIV Chapitre XXXV 
Chapitre XXXVI Chapitre XXXVII Chapitre XXXVIII Chapitre 
XXXIX Chapitre XL Chapitre XLI Chapitre XLII Chapitre XLIII 
Chapitre XLIV Chapitre XLV Chapitre XLVI Chapitre XLVII Chapitre 
XLVIII Chapitre XLIX Chapitre L Chapitre LI Chapitre LII 
 
Prologue 
Lecteur inoccupé, tu me croiras bien, sans exiger de serment, si je te dis 
que je voudrais que ce livre, comme enfant de mon intelligence[1], fût 
le plus beau, le plus élégant et le plus spirituel qui se pût imaginer; 
mais, hélas! je n'ai pu contrevenir aux lois de la nature, qui veut que 
chaque être engendre son semblable. Ainsi, que pouvait engendrer un 
esprit stérile et mal cultivé comme le mien, sinon l'histoire d'un fils sec, 
maigre, rabougri, fantasque, plein de pensées étranges et que nul autre 
n'avait conçues, tel enfin qu'il pouvait s'engendrer dans une prison, où 
toute incommodité a son siège, où tout bruit sinistre fait sa demeure? 
Le loisir et le repos, la paix du séjour, l'aménité des champs, la sérénité 
des cieux, le murmure des fontaines, le calme de l'esprit, toutes ces 
choses concourent à ce que les muses les plus stériles se montrent 
fécondes, et offrent au monde ravi des fruits merveilleux qui le 
comblent de satisfaction. Arrive-t-il qu'un père ait un fils laid et sans 
aucune grâce, l'amour qu'il porte à cet enfant lui met un bandeau sur les 
yeux pour qu'il ne voie pas ses défauts; au contraire, il les prend pour
des saillies, des gentillesses, et les conte à ses amis pour des traits 
charmants d'esprit et de malice. Mais moi, qui ne suis, quoique j'en 
paraisse le père véritable, que le père putatif[2] de don Quichotte, je ne 
veux pas suivre le courant de l'usage, ni te supplier, presque les larmes 
aux yeux, comme d'autres font, très-cher lecteur, de pardonner ou 
d'excuser les défauts que tu verras en cet enfant, que je te présente pour 
le mien. Puisque tu n'es ni son parent ni son ami; puisque tu as ton âme 
dans ton corps avec son libre arbitre, autant que le plus huppé; puisque 
tu habites ta maison, dont tu es seigneur autant que le roi de ses tributs, 
et que tu sais bien le commun proverbe: «Sous mon manteau je tue le 
roi,» toutes choses qui t'exemptent à mon égard d'obligation et de 
respect, tu peux dire de l'histoire tout ce qui te semblera bon, sans 
crainte qu'on te punisse pour le mal, sans espoir qu'on te récompense 
pour le bien qu'il te plaira d'en dire. 
Seulement, j'aurais voulu te la donner toute nue, sans l'ornement du 
prologue, sans l'accompagnement ordinaire de cet innombrable 
catalogue de sonnets, d'épigrammes, d'éloges, qu'on a l'habitude 
d'imprimer en tête des livres[3]. 
Car je dois te dire que, bien que cette histoire m'ait coûté quelque 
travail à la composer, aucun ne m'a semblé plus grand que celui de faire 
cette préface que tu es à lire. Bien souvent j'ai pris la plume pour 
l'écrire, et je l'ai toujours posée, ne sachant ce que j'écrirais. Mais un 
jour que j'étais indécis, le papier devant moi, la plume sur l'oreille, le 
coude sur la table et la main sur la joue, pensant à ce que j'allais dire, 
voilà que tout à coup entre un de mes amis, homme d'intelligence et 
d'enjouement, lequel, me voyant si sombre et si rêveur, m'en demanda 
la cause. Comme je ne voulais pas la lui cacher,    
    
		
	
	
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