fameux «Ave, 
Caesar morituri te salutant», César, ceux qui vont mourir te saluent. Le 
rétiaire jetait son vaste filet sur le mirmillon armé d'une courte épée. 
Des gladiateurs à cheval, ou montés sur des chars, s'entretuaient dans 
les cirques. Des galères se heurtaient dans les naumachies. Puis ce 
furent les massacres en grand, des combats de bêtes féroces, des 
centaines de captifs égorgés ou livrés aux lions, aux panthères, aux ours, 
des supplices raffinés, des repas de chair humaine sur les arènes, 
arrosées d'eau de senteur, et aux acclamations d'une foule délirante. 
Cette férocité indiquait la complète décadence des sports; quelques 
particuliers se livraient au jeu de paume, à la gymnastique; mais l'idéal 
grec semblait perdu. 
=Les sports en France.=--L'ancienne Gaule connut des jeux assez 
brutaux; les Gaulois prenaient plaisir aux combats singuliers. On vit 
Pépin le Bref, roi des Francs, entrer dans une arène, où luttaient un lion 
et un taureau et les abattre de son épée. Le roi n'est-il pas d'ailleurs, aux 
termes du «Roman de la Rose», «le plus ossu, le plus corsu?» 
Pendant tout le Moyen-Age, il fallait que chacun fût en mesure de 
défendre sa vie, continuellement menacée. On se souciait alors fort peu 
de l'instruction, abandonnée aux seuls moines; il ne s'agissait que d'être 
fort, le plus fort. Aussi les nobles consacraient-ils la plus grande partie 
de leur temps à manier l'épée à une ou à deux mains, la lance, la masse 
d'arme, tandis que le peuple s'exerçait à l'arbalète, à l'arc, à la 
hallebarde, à l'épieu. 
La chevalerie adoucit les jeux et les transforma en divertissements 
luxueux, chantés par les trouvères et troubadours. Les tournois 
mettaient en valeur la grâce et la vaillance des seigneurs; ceux-ci 
étaient encouragés par la présence des dames dont ils portaient 
fréquemment un gage sur leurs armures; il arrivait qu'un adversaire 
s'emparât de ces gages qui pouvaient être renouvelés. On raconte 
qu'après un tournoi «les dames s'en allaient les cheveux sur leurs
épaules et leur cotte sans manches, car toutes avaient donné aux 
chevaliers pour les parer, et guimpes et chaperons, manteaux et camises, 
manches et habits»; lorsqu'elles s'en aperçurent «elles en furent comme 
toutes honteuses, mais sitôt qu'elles virent que chacun était dans le 
même état, elles se mirent toutes à rire de leur aventure». 
Le jeu de paume était très en faveur dans toutes les classes de la société. 
«Au XIVe siècle[1] tout bon Français prenait de l'ébat, c'est-à-dire se 
livrait au sport en plein champ ou à huis-clos.» On pratiquait alors la 
lutte; et les jeux de la soule, de la crosse, du mail. 
La Renaissance fit prédominer la culture intellectuelle sur la culture 
physique; les siècles qui suivirent amenèrent la décadence des jeux, à 
l'exception des jeux de hasard et des carrousels. 
Pendant le XIXe siècle, on s'est livré à l'équitation, au canotage, à la 
gymnastique. Mais ce n'est guère que depuis une trentaine d'années que, 
las de la supériorité anglo-saxonne, on s'est décidé, en France, à faire 
du sport d'une façon consciente et rationnelle. 
[Note 1: J.-J. Jusserand. Sports de l'ancienne France.] 
 
SPORTS ATHLÉTIQUES 
=I.--LES JEUX DE LA BALLE= 
Les jeux de la balle remontent à la plus haute antiquité: Homère dans 
son odyssée, nous montre Nausicaa, fille de roi, jouant à la balle avec 
ses compagnes. Les Grecs englobaient divers exercices avec le ballon 
sous le nom de «sphéristique». Les Romains jouaient à la «pila». De 
nos jours, la balle est la reine du sport. 
=Le football.=--Le football (de l'anglais foot, pied, ball, ballon) est de 
tous les sports à la mode le plus répandu et celui qui développe au 
mieux les qualités morales de décision, d'énergie et de sang-froid. Il 
convient à tous les hommes jeunes et n'exige pas de ses fervents le 
surmenage physique qu'imposent certains exercices athlétiques. On ne
saurait trouver pour la jeunesse de divertissement plus sain; c'est ce qui 
explique, mieux que toute autre raison, son succès rapide en France. 
Ses origines sont assez obscures; on le rattache au «follis» des Latins. 
Plus près de nous, on lui retrouve dans l'ancienne France une parenté 
indéniable avec la «soule» bretonne et la «barrette» du Centre. Il est 
fort probable quoique les Anglais ne veuillent pas le reconnaître, que le 
football, sport national anglais, n'est qu'un dérivé de ces jeux français 
qui, d'ailleurs, furent interdits par des ordonnances royales, à cause de 
leur brutalité et disparurent peu à peu de nos provinces. 
Jusqu'au XIXe siècle, la plus grande confusion préside dans les 
règlements qui régissent les football des écoles anglaises. Ce n'est 
qu'après 1850 qu'on essaya d'unifier les règles multiples et l'on se 
trouva alors en présence des partisans irréductibles de deux méthodes 
différentes: celle de Rugby, permettant l'usage des mains et celle de 
l'école d'Eton qui n'autorisait l'usage que des pieds. Ces deux formes de 
football se sont maintenues    
    
		
	
	
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