Les mystères de Paris, Tome III

Eugène Süe
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Les mystères de Paris, Tome III, by Eugène Sue

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Title: Les mystères de Paris, Tome III
Author: Eugène Sue
Release Date: July 27, 2006 [EBook #18923]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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Eugène Sue
LES MYSTèRES DE PARIS
Tome III
(1842--1843)
Table des matières
CINQUIèME PARTIE.
I Conseils. II Le piège. III Réflexions. IV Projets d'avenir. V Déjeuner de gar?ons. VI Saint-Lazare. VII Mont-Saint-Jean. VIII La Louve et la Goualeuse. IX Chateaux en Espagne. X La protectrice. XI Une intimité forcée. XII Cecily. XIII Le premier chagrin de Rigolette. XIV Amitié. XV Le testament. XVI L'?le du Ravageur.
SIXIèME PARTIE.
I Le pirate d'eau douce. II La mère et le fils. III Fran?ois et Amandine. IV Un garni. V Les victimes d'un abus de confiance. VI La rue de Chaillot. VII Le comte de Saint-Remy. VIII L'entretien. IX La perquisition. X Les adieux. XI Souvenirs. XII Le bateau. Notes

CINQUIèME PARTIE

I
Conseils
Rodolphe et Clémence causaient ensemble pendant que M. d'Harville lisait par deux fois la lettre de Sarah.
Les traits du marquis restèrent calmes; un tremblement nerveux presque imperceptible agita seulement sa main, lorsque après un moment d'hésitation il mit le billet dans la poche de son gilet.
--Au risque de passer encore pour un sauvage, dit-il à Rodolphe en souriant, je vous demanderai la permission, monseigneur, d'aller répondre à cette lettre... plus importante que je ne le pensais d'abord...
--Ne vous reverrai-je pas ce soir?
--Je ne crois pas avoir cet honneur, monseigneur. J'espère que Votre Altesse voudra bien m'excuser.
--Quel homme insaisissable! dit gaiement Rodolphe. N'essayerez-vous pas, madame, de le retenir?
--Je n'ose tenter ce que Votre Altesse a essayé en vain.
--Sérieusement, mon cher Albert, tachez de nous revenir dès que votre lettre sera écrite... sinon promettez-moi de m'accorder quelques moments un matin... J'ai mille choses à vous dire.
--Votre Altesse me comble, dit le marquis en saluant profondément.
Et il se retira, laissant Clémence avec le prince.
--Votre mari est préoccupé, dit Rodolphe à la marquise; son sourire m'a paru contraint...
--Lorsque Votre Altesse est arrivée, M. d'Harville était profondément ému; il a eu grand-peine à vous le cacher.
--Je suis peut-être arrivé mal à propos?
--Non, monseigneur. Vous m'avez même épargné la fin d'un entretien pénible.
--Comment cela?
--J'ai dit à M. d'Harville la nouvelle conduite que j'étais résolue de suivre à son égard... en lui promettant soutien et consolation.
--Qu'il a d? être heureux!
--D'abord il l'a été autant que moi, car ses larmes, sa joie, m'ont causé une émotion que je ne connaissais pas encore... Autrefois, je croyais me venger en lui adressant un reproche ou un sarcasme... Triste vengeance! Mon chagrin n'en était ensuite que plus amer... Tandis que tout à l'heure... quelle différence! J'avais demandé à mon mari s'il sortait; il m'avait répondu tristement qu'il passerait la soirée seul, comme cela lui arrivait souvent. Quand je lui ai offert de rester auprès de lui... si vous aviez vu son étonnement, monseigneur! Combien ses traits, toujours sombres, sont tout à coup devenus radieux... Ah! vous aviez bien raison... rien de plus charmant à ménager que ces surprises de bonheur!...
--Mais comment ces preuves de bonté de votre part ont-elles amené cet entretien pénible dont vous me parliez?
--Hélas! monseigneur, dit Clémence en rougissant, à des espérances que j'avais fait na?tre, parce que je pouvais les réaliser... ont succédé chez M. d'Harville des espérances plus tendres... que je m'étais bien gardée de provoquer, parce qu'il me sera toujours impossible de les satisfaire...
--Je comprends... il vous aime si tendrement...
--Autant j'avais d'abord été touchée de sa reconnaissance... autant je me suis sentie glacée, effrayée, dès que son langage est devenu passionné... Enfin, lorsque dans son exaltation il a posé ses lèvres sur ma main... un froid mortel m'a saisie, je n'ai pu dissimuler ma frayeur... Je lui portai un coup douloureux... en manifestant ainsi l'invincible éloignement que me causait son amour... Je le regrette... Mais au moins M. d'Harville est maintenant à jamais convaincu, malgré mon retour vers lui, qu'il ne doit attendre de moi que l'amitié la plus dévouée...
--Je le plains... sans pouvoir vous blamer; il est des susceptibilités pour ainsi dire sacrées... Pauvre Albert, si bon, si loyal pourtant!!! d'un coeur si vaillant, d'une ame si ardente! Si vous saviez combien j'ai été longtemps préoccupé de la tristesse qui le dévorait, quoique j'en ignorasse la cause... Attendons tout du temps, de la raison. Peu à peu il reconna?tra le prix de l'affection que vous lui offrez, et il se résignera comme il s'était résigné jusqu'ici sans avoir les touchantes consolations que vous lui
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