Les misères de Londres
by 
Pierre Alexis de Ponson du 
Terrail 
 
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Title: Les misères de Londres 3. La cage aux oiseaux 
Author: Pierre Alexis de Ponson du Terrail 
Release Date: October 7, 2005 [EBook #16818] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
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MISÈRES DE LONDRES *** 
 
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LES MISÈRES DE LONDRES 
III 
LA CAGE AUX OISEAUX 
PAR 
PONSON DU TERRAIL 
 
NEWGATE LE CIMETIÈRE DES SUPPLICIÉS 
 
I 
L'Irlandaise avait longuement causé, dans la chambrette du clocher, 
avec l'homme gris, et, sans doute, elle savait ce qui allait se passer, car 
elle ne fit aucune objection et monta dans le cab à quatre places que 
Shoking, qui était allé en avant, eut bientôt découvert. 
--A Hampsteadt! cria l'homme gris au cocher. 
L'enfant ne demanda rien non plus. 
N'était-il pas avec sa mère et avec l'homme qui l'avait sauvé du moulin? 
D'ailleurs, cet enfant était presque un homme,--il l'avait prouvé déjà. 
Le courage, le raisonnement, ces deux qualités essentiellement viriles, 
avaient chez lui devancé les années. 
Ralph avait vu pour la première fois l'homme gris dans la prison de la 
cour de police de Kilburn. 
Tout ce que cet homme, qui lui avait parlé le cher idiome de son pays, 
lui avait prédit, s'était réalisé.
Ralph avait donc confiance dans l'homme gris comme dans sa mère, et 
lorsque celui-ci lui dit, tandis que la voiture roulait: 
--Mon petit Ralph, seras-tu bien obéissant? 
--Oh! oui, monsieur, répondit-il. 
--Feras-tu tout ce que je voudrai? 
--Oui, monsieur. 
Le cab traversa de nouveau Waterloo-Bridge, remonta les beaux 
quartiers jusqu'à Holborn-street et prit la route d'Hampsteadt. 
--Est-ce que nous retournons chez mistress Fanoche? demanda 
Shoking. 
Ce nom fit tressaillir la mère et l'enfant. 
Cependant, aucune crainte ne se peignit sur leur visage. 
--Non, répondit l'homme gris. Nous allons simplement à ma maison de 
campagne. 
Shoking crut avoir mal entendu. 
--Est-ce que vous avez une maison de campagne à Hampsteadt, maître? 
demanda-t-il. 
--Ce n'est pas moi. 
--Qui donc, alors? 
--C'est toi. 
--Moi? fit Shoking stupéfait. 
--Toi-même, mon cher.
--Maître, reprit Shoking, je suis habitué à vous voir faire des miracles, 
mais il en est que Dieu lui-même, je crois, ne saurait faire. 
--Bah! fit l'homme gris. 
--Non-seulement je n'ai pas de maison de campagne, mais encore je 
n'aurai pas de domicile dans Londres demain, car ma dernière semaine 
payée à mon boarding expire demain, et... 
Shoking s'arrêta. 
--Et? fit l'homme gris, en souriant. 
--Et je n'ai plus d'argent, balbutia Shoking, en baissant la tête. 
--Comment, dit l'homme gris, qui se plut à prendre un air sévère, tu as 
déjà dépensé les dix livres de lord Palmure? 
La tête de Shoking retomba presque au milieu de sa poitrine. 
--Dame! fit-il, j'ai cru que ça ne finirait jamais, et je suis allé un peu 
vite. 
--Après cela, dit l'homme gris, un mort n'a plus besoin de domicile. 
--Comment un mort? 
--Sans doute. 
--Mais je suis bien vivant! dit Shoking. 
--Je te prouverai tout-à-l'heure, non-seulement que tu es mort et qu'il 
n'y a plus de Shoking en ce monde, mais encore... 
--Ah! par Saint-George, s'écria Shoking, je suis crédule, maître, mais 
pas à ce point... 
--Attends, tu verras.
Shoking regarda l'homme gris avec une véritable inquiétude. 
On passait alors auprès d'un réverbère et sa lueur tombait d'aplomb sur 
le visage. 
--Bon! dit celui-ci, souriant toujours, tu te demandes si je ne suis pas 
fou... 
Shoking ne répondit pas. 
--Et si au lieu de me suivre à Hampsteadt, tu ne ferais pas mieux de me 
conduire à Bedlam? 
--Dame! fit naïvement Shoking. 
--Eh bien! un peu de patience, mon cher, et tu verras que tout ce que je 
t'ai dit est la pure vérité. 
Shoking tomba en une rêverie profonde. 
La scène récente du cimetière avait quelque peu troublé son cerveau, et 
les paroles de l'homme gris achevaient de le confondre. 
Mais ce qui l'étonnait peut-être plus encore, c'est que ces paroles, si 
étranges qu'elles fussent, n'avaient point paru impressionner l'Irlandaise 
qui, même, avait eu deux ou trois fois un pâle sourire. 
Le cab roula quelque temps encore, puis il s'arrêta. 
Alors Shoking mit la tête à la portière et reconnut la montée des 
bruyères et la maison de mistress Fanoche. 
--Mais vous voyez bien que c'est chez mistress Fanoche que nous 
allons, dit-il. 
--Tu crois? 
--Pardine, nous    
    
		
	
	
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