Les loups de Paris

Jules Lermina
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Les loups de Paris

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Title: Les loups de Paris I. Le club des morts
Author: Jules Lermina
Release Date: December 11, 2005 [EBook #17281] [Date last updated:
January 2, 2006]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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LOUPS DE PARIS ***

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LES LOUPS DE PARIS
PAR
JULES LERMINA (WILLIAM COBB)

I
LE CLUB DES MORTS

PARIS E. DENTU, ÉDITEUR LIBRAIRIE DE LA SOCIÉTÉ DES
GENS DE LETTRES PALAIS-ROYAL, 15-17-19, GALERIE
D'ORLÉANS
1876

PROLOGUE
LES GORGES D'OLLIOULES

I
LE JUGEMENT
A l'heure où s'ouvre notre récit, c'est-à-dire dans la soirée du 15 janvier
1822, un mouvement inaccoutumé régnait dans la rue Bonnefoi, où
s'élèvent les bâtiments du Palais de Justice, à Toulon. Une foule
compacte se pressait aux portes du tribunal, contenue par un fort
détachement de gendarmes qui, le sabre au poing, repoussaient les
curieux trop impatients.
La ville de Toulon et le département du Var étaient sous le coup
d'émotions à la fois graves et pénibles qui se traduisaient par une

agitation toujours grandissante et dont l'accroissement pouvait fournir
matière aux inquiétudes des gouvernants.
Ce qu'attendaient les nombreux habitants groupés autour du Palais de
Justice, c'était un arrêt auquel était suspendue la vie d'un homme.
Il s'agissait d'une conspiration. On sait que l'année 1822 fut
particulièrement féconde en tentatives de révoltes, dont le but avoué
était de renverser les Bourbons, encore mal assis sur leur trône.
On voyait surgir soudainement à l'est, à l'ouest, au nord, au sud, des
hommes qui, sans pâlir devant le danger, affirmaient hautement leur foi
politique, jusque sur les échafauds dressés à la hâte. C'était Caron,
c'étaient les sergents de La Rochelle.
Les mouvements, mal combinés, avortaient. La police, usant largement
d'un odieux système de provocation, abusait de l'entraînement des
conjurés, et choisissait d'avance ses victimes.
Les magistrats frappaient les imprudents des peines les plus dures, et à
Belfort, à Saumur, à La Rochelle, on n'entendait tomber de leurs lèvres
que ces mots sinistres: «Condamnés à la peine de mort.»
Au nombre de ces conspirations, l'une des moins connues est la
tentative du capitaine Vallé, qui eut lieu à Marseille et dans le Var, au
début de l'année 1822.
Nous n'entrerons pas dans les détails de cette affaire, qui, d'ailleurs,
resta à l'état de projet inexécuté et que la trahison arrêta dès ses débuts.
Sur la dénonciation d'un des affidés de la Charbonnerie, les meneurs
avaient été arrêtés avant toute exécution, et la cour d'assises, réunie
extraordinairement à Toulon, avait traduit à sa barre les officiers
désignés à la vengeance du gouvernement des Bourbons.
Déjà, la veille, le capitaine Vallé avait été condamné à mort.
Aujourd'hui, les juges avaient à statuer sur le sort de plusieurs de ses
complices dont le nom avait été retrouvé sur une liste qu'il avait lacérée

et jetée au vent lors de son arrestation, mais dont la police avait su
retrouver et rapprocher les débris.
Le principal accusé portait un nom bien connu dans le pays. Jacques de
Costebelle appartenait à une des plus anciennes familles des environs
d'Hyères, et les sympathies qu'il inspirait s'augmentaient encore de
cette circonstance que, se dégageant des préjugés de sa caste, Jacques
était connu pour un des apôtres les plus dévoués de la liberté.
De plus, par une sorte de fatalité terrible, le président des assises était
un des plus anciens amis de son père.
M. de Mauvillers tenait entre ses mains la vie de celui qu'il avait été
habitué à considérer en quelque façon comme son fils.
Depuis la mort du marquis de Costebelle, Jacques avait presque
constamment vécu au château d'Ollioules, qu'habitait le magistrat.
Depuis deux années seulement, par suite de dissentiments politiques,
une rupture avait eu lieu, et M. de Mauvillers avait interdit sa maison
au fils de son ancien ami.
Jacques, livré à lui-même, n'avait pas hésité à se consacrer tout entier à
l'oeuvre de délivrance qu'il jugeait juste et bonne.
A peine âgé de vingt-cinq ans, il avait au coeur le dévouement ardent,
complet, profond, la religion du bien et l'acceptation du sacrifice.
Tout à coup il s'était trouvé compromis dans l'affaire du capitaine Vallé,
arrêté et jeté en prison.
Lorsque cette douloureuse nouvelle avait été connue,
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