Les cotillons célèbres, by Émile 
Gaboriau 
 
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Title: Les cotillons célèbres Deuxième Série 
Author: Émile Gaboriau 
Release Date: March 20, 2006 [EBook #18027] [Last updated on 
August 4, 2007] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
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COTILLONS CÉLÈBRES *** 
 
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LES COTILLONS CÉLÈBRES
PAR 
ÉMILE GABORIAU 
* * * * * 
DEUXIÈME SÉRIE 
PARIS 
E. DENTU, ÉDITEUR 
LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ DES GENS DE LETTRES 
PALAIS-ROYAL, GALERIE D'ORLÉANS, 13 
MDCCCLXI 
Reproduction et traduction réservées 
[Illustration: Mlle. DE LAVALLIÈRE.] 
* * * * * 
DEUXIÈME SÉRIE 
LES COTILLONS CÉLÈBRES 
 
I 
LA COUR DE LOUIS XIV. 
Trois femmes, à elles seules, résument et personnifient le long règne de 
Louis XIV, ce règne aux fortunes si diverses. La différence de leurs 
passions, de leur humeur, de leurs goûts, explique et symbolise les 
changements de politique du monarque. Comme trois génies, elles 
président aux trois grandes phases de l'existence du roi-soleil.
La Vallière, l'humble, la timide, la dévouée, c'est l'amour, la poésie, la 
jeunesse; elle inspire les idées qui peuvent paraître généreuses et 
chevaleresques. Le soleil se lève, l'horizon se colore de lueurs 
splendides, on dirait l'aurore d'un grand règne. 
La fière, la bruyante Montespan arrive à l'heure de la toute-puissance; 
c'est l'épanouissement de la gloire. La France découvre en elle des 
forces et des richesses ignorées, l'Europe tremble, les courtisans 
adorent à genoux en se voilant la face. Le vertige d'un orgueil insensé 
trouble la raison de Louis XIV; alors il foule aux pieds toutes les lois 
divines et humaines, que dis-je? il croit être lui-même la loi et la 
divinité. L'astre est à son zénith, il suffit à plusieurs mondes: Nec 
pluribus impar. 
Avec madame de Maintenon, la huguenote convertie, la prude 
ambitieuse, Tartufe en cotillons, nous assistons à la décadence. Tout 
croule, l'édifice prodigieux de tant de fausse grandeur craque et se 
disjoint. C'est la période du sang et des crimes; on violente les 
consciences, on massacre de tous côtés, au nom de Dieu et du roi. La 
veuve de Scarron le cul-de-jatte, c'est l'expiation, le remords, le 
châtiment, l'anathème; l'avenir est terrible de menaces, le soleil s'éteint 
dans l'orage. 
Crayonner la vie de ces trois femmes, c'est donc esquisser l'histoire de 
ce roi qui, pour tant de gens encore, en dépit de toute morale, de toute 
vérité, de toute justice, est resté le roi par excellence,--le grand roi. 
Grand roi, soit, mais alors seulement comme ceux de la tragédie, 
monarque au diadème de clinquant, qui de la queue de leur manteau de 
pourpre balayent les planches du théâtre. 
Et que fut Louis XIV, en effet, sinon un roi de théâtre? Tout son règne 
est-il autre chose qu'une représentation pompeuse au bénéfice de 
l'Europe, et dont la France, de son travail, de ses sueurs et de son sang, 
paie les somptueux décors et les nobles acteurs? 
Poser, voilà la grande, l'unique préoccupation de Louis XIV. Il pose 
pour la cour, pour la France, pour le monde, pour la postérité; mais là
s'arrêtent ses succès. À un demi-siècle de distance, la splendeur de la 
mise en scène n'éblouit plus. La postérité envahit la scène, fouille dans 
les coulisses, dans les coins obscurs, dans les dessous et jusque dans le 
trou du souffleur. Alors, elle trouve les costumes en loques, les 
masques éraillés, les perruques chauves, les manuscrits des rôles avec 
les ratures au crayon, et, indignée, elle s'écrie: Comédie! comédie! 
Et depuis des années, on la siffle, cette comédie, que Louis XIV 
commence dans le Parlement un fouet de poste à la main, pour la finir 
dans la chambre de madame de Maintenon par la révocation de l'édit de 
Nantes. On a mis un siècle à élever un piédestal à la statue de Louis, il 
s'est écroulé en un jour. Il y a longtemps déjà que l'arc-de-triomphe 
élevé Ludovico Magno s'appelle la porte Saint-Denis. 
On a fait justice, enfin, de ce que tant d'historiens ont appelé le génie de 
Louis XIV. Un orgueil à peine croyable, une ignorance crasse[1], une 
infatuation prodigieuse de soi, voilà son génie. À ces trois éléments il a 
dû sa renommée et ses succès inespérés. Ne doutant jamais de soi, 
étranger aux connaissances les plus élémentaires, il peut, sans réflexion, 
prendre un parti, là où n'osent se prononcer les plus hardis et les plus    
    
		
	
	
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