contemporains, première série, 
by Jules Lemaître 
 
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Title: Les contemporains, première série Études et portraits littéraires 
Author: Jules Lemaître 
Release Date: September 5, 2006 [EBook #19186] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
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CONTEMPORAINS, PREMIÈRE SÉRIE *** 
 
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LES CONTEMPORAINS
Études et portraits littéraires 
JULES LEMAÎTRE 
 
Première série 
 
Théodore de Banville Sully-Prudhomme François Coppée Édouard 
Grenier Madame Adam Madame Alphonse Daudet Ernest Renan 
Ferdinand Brunetière Émile Zola Guy de Maupassant J.-K. Huysmans 
Georges Ohnet 
 
Paris Librairie H. Lecène et H. Oudin 17, Rue Bonaparte, 17 
1886 
 
Voici quelques-uns des articles que j'ai fait paraître dans la Revue bleue. 
Je ne pense pas qu'il s'en dégage encore ni une doctrine littéraire, ni une 
philosophie, ni une vue d'ensemble sur la littérature contemporaine. Ce 
ne sont que des impressions sincères notées avec soin. Il sera toujours 
temps, quand elles seront beaucoup plus nombreuses, d'en tirer des 
conclusions. En attendant j'ai le plus possible sous les yeux cette 
aimable définition: 
«L'esprit critique est de sa nature facile, insinuant, mobile et 
compréhensif. C'est une grande et limpide rivière qui serpente et se 
déroule autour des oeuvres et des monuments de la poésie, comme 
autour des rochers, des forteresses, des coteaux tapissés de vignobles et 
des vallées touffues qui bordent ses rives. Tandis que chacun des objets 
du paysage reste fixe en son lieu et s'inquiète peu des autres, que la tour 
féodale dédaigne le vallon et que le vallon ignore le coteau, la rivière 
va de l'un à l'autre, les baigne sans les déchirer, les embrasse d'une eau 
vive et courante, les comprend, les réfléchit, et, lorsque le voyageur est
curieux de connaître et de visiter ces sites variés, elle le prend dans une 
barque; elle le porte sans secousse et lui développe successivement tout 
le spectacle changeant de son cours.» 
(Sainte-Beuve, Pensées de Joseph Delorme.) 
J. L. 
 
LES CONTEMPORAINS 
 
THÉODORE DE BANVILLE[1] 
[Note 1: Les Cariatides; les Exilés; Odes funambulesques; Nous tous; 
Comédies; Riquet à la Houppe; Esquisses parisiennes; Contes pour des 
femmes; Contes féeriques; Contes héroïques; Mes souvenirs; la 
Lanterne magique; Paris vécu; Petit traité de poésie française.--G. 
Charpentier.] 
M. Théodore de Banville est un poète lyrique hypnotisé par la rime, le 
dernier venu, le plus amusé et dans ses bons jours le plus amusant des 
romantiques, un clown en poésie qui a eu dans sa vie plusieurs idées, 
dont la plus persistante a été de n'exprimer aucune idée dans ses vers. 
I 
Son meilleur titre de gloire, c'est d'avoir repris, perfectionné et baptisé 
«l'ode funambulesque». C'était, assurément une idée: et l'on peut dire 
que toutes les autres idées de M. de Banville dérivent de celle-là ou s'y 
rattachent. 
Lui-même a défini l'ode funambulesque «un poème rigoureusement 
écrit en forme d'ode, dans lequel l'élément bouffon est étroitement uni à 
l'élément lyrique et où, comme dans le genre lyrique pur, l'impression 
comique ou autre que l'ouvrier a voulu produire est toujours obtenue 
par des combinaisons de rimes, par des effets harmoniques et par des
sonorités particulières.» 
Notons dès maintenant que toute la poétique de M. de Banville est 
implicitement contenue dans cette définition. Pour lui, même dans la 
poésie sérieuse, c'est uniquement par des arrangements de mots que 
«l'impression est obtenue», non par la qualité des idées ou des 
sentiments, ni même par le mouvement de la phrase ou par le choix des 
mots considérés en dehors de «l'effet harmonique». Ou, s'il repousse 
peut-être ces conséquences extrêmes, tout au moins la rime, ses pompes 
et ses oeuvres, ses éclats, ses entrelacements et ses surprises, 
c'est-à-dire la forme du vers dans ce qu'elle a de plus spécial, dans ce 
qui la distingue expressément de la prose, est bien pour lui l'essentiel de 
la poésie, et la poésie même. Théorie louche qui fuit et se dérobe quand 
on essaie de la préciser. Mais, si la théorie est obscure, la tendance est 
assez claire. 
Il n'est pas étonnant que, après quelques essais de beaucoup d'éclat et 
de beaucoup de jeunesse (les Cariatides, les Stalactites), cette façon de 
concevoir la poésie ait conduit M. de Banville tout droit au genre 
funambulesque; car c'est là seulement que sa théorie est vraie et qu'elle 
peut être appliquée tout entière. Seulement il me paraît se méprendre un 
peu sur sa part d'invention. Il    
    
		
	
	
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