Les Desenchantées [French, with 
accents] 
 
The Project Gutenberg EBook of Les desenchantees, by Pierre Loti #11 
in our series by Pierre Loti 
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Title: Les desenchantees Roman des harems Turcs contemporains 
Author: Pierre Loti 
Release Date: April, 2005 [EBook #7809] [Yes, we are more than one 
year ahead of schedule] [This file was first posted on May 19, 2003]
Edition: 10 
Language: French 
Character set encoding: ISO-Latin-1 
*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK LES 
DESENCHANTEES *** 
 
Walter Debeuf 
 
Les Désenchantées 
par Pierre Loti. 
LES DÉSENCHANTÉES 
Roman des harems Turcs contemporains. 
_A la chère et vénérée et angoissante mémoire de_ 
LEYLA-AZIZÉ-AÏCHÉ Hanum, 
fille de Mehmed Bey J... Z... et de Esma Hanum D..., née le 16 Rébi-ul- 
ahir 1297 à T... (Asie-Mineure), morte le 28 Chebâl 1323 (17 décembre 
1905) à Ch... Z... (Stamboul). 
Pierre Loti. 
 
AVANT PROPOS 
C'est une histoire entièrement imaginée. On perdrait sa peine en 
voulant donner à Djénane, à Zeyneb, à Mélek ou à André, des noms 
véritables, car ils n'ont jamais existé. 
Il n'y a de vrai que la haute culture intellectuelle répandue aujourd'hui 
dans les harems de Turquie, et la souffrance qui en résulte. 
Cette souffrance-là, apparue peut-être d'une manière plus frappante à 
mes yeux d'étranger, mes chers amis les Turcs s'en inquiètent déjà et 
voudraient l'adoucir. 
Le remède, je n'ai, bien entendu, aucune prétention à l'avoir découvert, 
quand de profonds penseurs, là-bas, le cherchent encore. Mais, comme 
eux, je suis convaincu qu'il existe et se trouvera, car le merveilleux 
prophète de l'Islam, qui fut avant tout un être de lumière et de charité, 
ne peut pas vouloir que des règles édictées par lui jadis, deviennent,
avec l'inévitable évolution du temps, des motifs de souffrir. 
Pierre Loti. 
 
PREMIÉRE PARTIE 
I 
André Lhéry, romancier connu, dépouillait avec lassitude son courrier, 
un pâle matin de printemps, au bord de la mer de Biscaye, dans la 
maisonnette où sa dernière fantaisie le tenait à peu près fixé depuis le 
précédent hiver. 
"Beaucoup de lettres, ce matin-là, soupirait-il, trop de lettres." 
Il est vrai, les jours où le facteur lui en donnait moins, il n'était pas 
content non plus, se croyant tout à coup isolé dans la vie. Lettres de 
femmes, pour la plupart, les unes signées, les autres non, apportant à 
l'écrivain l'encens des gentilles adorations intellectuelles. Presque 
toutes commençaient ainsi: "Vous allez être bien étonné, monsieur, en 
voyant l'écriture d'une femme que vous ne connaissez point." André 
souriait de ce début: étonné, ah! non, depuis longtemps il avait cessé de 
l'être. Ensuite chaque nouvelle correspondance, qui se croyait 
généralement la seule au monde assez audacieuse pour une telle 
démarche, ne manquait jamais de dire: "Mon âme est une petite soeur 
de la vôtre; _personne, je puis vous le certifier, ne vous a jamais 
compris comme moi_." Ici, André ne souriait pas, malgré le manque 
d'imprévu d'une pareille affirmation; il était touché, au contraire. Et, du 
reste, la conscience qu'il prenait de son empire sur tant de créatures, 
éparses et à jamais lointaines, la conscience de sa part de responsabilité 
dans leur évolution, le rendait souvent songeur. 
Et puis, il y en avait, parmi ces lettres, de si spontanées, si confiantes, 
véritables cris d'appel, lancés comme vers un grand frère qui ne peut 
manquer d'entendre et de compatir! Celles-là, André Lhéry les mettait 
de côté, après avoir jeté au panier les prétentieuses et les banales; il les 
gardait avec la ferme intention d'y répondre. Mais, le plus souvent, 
hélas! le temps manquait, et les pauvres lettres s'entassaient, pour être 
noyées bientôt sous le flot des suivantes et finir dans l'oubli. 
Le courrier de ce matin en contenait une timbrée de Turquie, avec un 
cachet de la poste où se lisait, net et clair, ce nom toujours troublant 
pour André: Stamboul. 
Stamboul! Dans ce seul mot, quel sortilège évocateur!... Avant de
déchirer l'enveloppe de celle-ci, qui pouvait fort bien être tout à fait 
quelconque, André s'arrêta, traversé soudain par ce frisson, toujours le 
même    
    
		
	
	
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