la lutte des classes pauvres contre les classes dirigeantes et l'autorité de 
l'État, pour le remplacer par une agitation édulcorée et par la lutte 
exclusivement en vue de revendications dites pratiques.» 
Donc, Bebel, Liebknecht, Auer, Fischer, etc., tous sont d'avis que 
Vollmar, dans ses discours de Munich, a réellement proposé une 
nouvelle tactique. Là-dessus il y avait unanimité d'appréciation, même 
après les discours prononcés par Vollmar au Congrès. 
En effet, Liebknecht ne déclarait-il pas qu'après avoir entendu Vollmar 
il était plus que jamais d'avis que le Congrès devait se prononcer? Car, 
ajoutait-il, «bien que Vollmar se défende de préconiser une nouvelle 
orientation, il la désire néanmoins, et nous emprunte pour le faire, 
d'anciens arguments, qu'il détourne du reste de leur véritable 
signification». 
Il fallait une déclaration. Bebel proposa donc une résolution conçue en 
ces termes: 
Le Congrès déclare:
Considérant que la conquête du pouvoir politique est le premier et 
principal but vers lequel doit aspirer tout mouvement prolétaire 
conscient; que cependant la conquête du pouvoir politique ne peut être 
l'oeuvre d'un moment, d'une surprise donnant immédiatement la 
victoire, mais doit être obtenue par un travail assidu et persistant, par le 
juste emploi de tous les moyens qui s'offrent pour la propagation de nos 
idées et par l'effort de toute la classe ouvrière; 
Le Congrès décide: 
Il n'y a pas de raisons pour changer la direction donnée jusqu'ici au 
parti. 
Le Congrès considère plutôt comme étant toujours du devoir de ses 
membres de tenter par tous les moyens d'obtenir des succès aux 
élections du Reichstag, du Landtag et des conseils municipaux, partout 
où il y a encore des chances de triompher sans nuire au principe. 
Sans caresser la moindre illusion sur la valeur des victoires 
parlementaires par rapport à nos principes, étant donnés la mesquinerie 
et l'égoïsme de classe des partis bourgeois, le Congrès considère 
l'agitation pour les élections du Reichstag, du Landtag et des conseils 
municipaux comme particulièrement utile pour la propagande socialiste, 
parce qu'elle offre la meilleure occasion de se mettre en contact avec 
les classes prolétariennes et d'éclairer ces dernières sur leurs conditions 
de classe, et aussi parce que l'emploi de la tribune parlementaire est le 
moyen le plus efficace pour démontrer l'insuffisance des pouvoirs 
publics à supprimer les crimes sociaux, et pour dévoiler devant le 
monde entier l'incapacité des classes gouvernantes à satisfaire les 
besoins nouveaux de la classe ouvrière. 
Le Congrès demande aux chefs qu'ils travaillent énergiquement et 
sérieusement dans le sens du programme du parti, et qu'ils ne perdent 
jamais de vue le but intégral et final, sans pour cela négliger d'obtenir 
des concessions des classes dirigeantes. 
Le Congrès exige en outre de chaque membre en particulier, qu'il se 
soumette aux résolutions prises par le parti entier, qu'il obéisse aux 
prescriptions des journaux, tant que ces derniers agissent dans les 
limites des pouvoirs qui leur ont été accordés et que, en admettant 
qu'un parti d'agitation, comme la démocratie socialiste, ne peut 
atteindre son but que par la plus rigoureuse discipline et la soumission 
la plus complète, il reconnaisse la nécessité de cette discipline et de
cette soumission. 
Le Congrès déclare expressément que le droit de critiquer les 
agissements ou les fautes commises soit par les organes, soit par les 
représentants parlementaires, est un droit que chaque membre peut 
exercer, mais il désire qu'il le critique en des formes permettant à la 
fraction attaquée de fournir des explications essentielles. Il 
recommande particulièrement qu'aucun membre ne formule 
publiquement des accusations ou des attaques personnelles avant de 
s'être assuré du bien-fondé de ces accusations ou de ces attaques et 
avant d'avoir épuisé préalablement tous les moyens qui, dans 
l'organisation du parti, se trouvent à sa disposition afin d'obtenir 
satisfaction. 
Finalement le Congrès est d'avis que le principe fondamental des statuts 
de l'Internationale de 1864 doit toujours être la ligne de conduite à 
suivre par ses membres, à savoir que: «La vérité, la justice et la 
moralité doivent être considérées comme bases de leurs rapports entre 
eux et avec tous les hommes, sans distinction de couleur, de religion ou 
de nationalité». 
Cette résolution est, comme la plupart des résolutions de ce genre, 
tellement vague et banale que tout le monde peut l'accepter. Et c'est 
justement ce fait, qu'elle peut être acceptée par tout le monde, qui en 
démontre l'insignifiance. Aussi Vollmar n'y voit pas d'inconvénient non 
plus. Seulement il déclare ne pas admettre l'explication qu'en donne 
Bebel. Certes, dit-il, il n'y a aucune raison pour changer la ligne de 
conduite du parti, entendant par là que la tactique, préconisée par lui, 
Vollmar, a toujours été suivie, mais point logiquement. La conséquence 
de cet habile arrangement est de remettre indéfiniment l'affirmation 
d'une déclaration catégorique et de tourner la difficulté. 
Un des délégués, Oertel, de Nuremberg, parut l'avoir compris. Il voulut 
provoquer une déclaration catégorique concernant l'attitude de Vollmar, 
et c'est dans ce    
    
		
	
	
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