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Project Gutenberg's Le roman de la rose, by Guillaume de Lorris-Jean 
de Meung 
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Title: Le roman de la rose 
Tome II 
Author: Guillaume de Lorris-Jean de Meung 
Release Date: November 20, 2005 [EBook #17140] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
0. START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LE ROMAN 
DE LA ROSE *** 
Produced by Marc D'Hooghe 
LE ROMAN DE LA ROSE 
PAR 
GUILLAUME DE LORRIS 
ET 
JEAN DE MEUNG 
Édition accompagnée d'une traduction en vers
Précédée d'une Introduction, Notices historiques et critiques; 
Suivie de Notes et d'un Glossaire 
PAR 
PIERRE MARTEAU 
TOME II 
PARIS 
1878 
 
[P. 1] 
LE ROMAN DE LA ROSE 
[P. 2] 
XXXIII 
Cy endroit trespassa Guillaume 4283
De Loris, et n'en fist plus 
pseaulme;
Mais, après plus de quarante ans,
Maître Jehan de Meung 
ce Rommans
Parfist, ainsi comme je treuve[1];
Et ici commence 
son oeuvre. 
[Et si l'ai-ge perdu, espoir,
A poi que ne m'en desespoir!]
Désespoir, 
las! ge non ferai,
Jà ne m'en desespererai;
Car s'esperance m'iert 
faillans,
Ge ne seroie pas vaillans.
En li me dois réconforter,
Qu'Amors por miex mes maus porter,
Me dist qu'il me garantiroit,
Et qu'avec moi par-tout iroit.
Mès de tout ce qu'en ai-ge affaire,
S'ele est cortoise et debonnaire?
El n'est de nulle riens certaine,
Ains met les amans en grant paine,
Et se fait d'aus dame et mestresse,
Mains en déçoit par sa promesse:
[p. 3] 
XXXIII 
De Lorris Guillaume ici même 4295
Mourut sans finir son poème;
Mais, après plus de quarante ans,
Maître Jean de Meung ce Romans
Parfit, ainsi comme je treuve[1],
Et ici commence son oeuvre. 
[S'Il m'est réservé de le voir,
Oui, j'en mourrai de désespoir!]
De 
désespoir! Non, je le jure,
Car ce serait me faire injure.
Si 
l'espérance me manquait,
Par trop lâche mon coeur serait.
Il faut 
qu'elle me réconforte;
Amour, pour que mieux je supporte
Mes 
maux, dit qu'il me défendrait
Et qu'avec moi partout irait.
Mais, 
après tout, la belle affaire;
Elle est courtoise et débonnaire,
C'est 
vrai, mais certaine de rien,
Les amants laisse en grand chagrin
Et se 
fait d'eux dame et maîtresse
Pour les leurrer par sa promesse; 
[p. 4] 
Qu'el promet tel chose sovent 4303
Dont el ne tenra jà convent.
Si 
est peril, se Diex m'amant,
Car en amer maint bon Amant
Par li se 
tiennent et tendront,
Qui jà nul jor n'i aviendront.
L'en ne s'en scet à 
quoi tenir,
Qu'el ne scet qu'est à avenir.
Por ce est fox qui s'en 
aprime:
Car, quant el fait bon silogime,
Si doit l'en avoir grant paor
Qu'el ne conclue du pior,
Qu'aucune fois l'a l'en véu,
S'en ont esté 
maint decéu.
Et non porquant si vodroit-ele
Que le meillor de la 
querele
Éust cil qui la tient o soi.
Si fui fox quant blasmer l'osoi.
Et que me vaut or son voloir,
S'ele ne me fait desdoloir?
Trop poi, 
qu'el n'i puet conseil metre,
Fors solement que de prometre.
Promesse sans don ne vaut gaires,
Avoir me lest tant de contraires,
Que nus n'en puet savoir le nombre.
Dangier, Paor, Honte 
m'encombre,
Et Jalousie, et Male-Bouche
Qui envenime et qui 
entouche
Tous ceus dont il fait sa matire,
Par langue les livre à 
martire.
Cil ont en prison Bel-Acueil,
Qu'en trestous mes pensers
acueil,
Et sai que s'avoir ne le puis
En brief tens, jà vivre ne puis. 
[p. 5] 
Car elle nous promet souvent 4315
Choses qui restent à néant.
Par 
Dieu, dangereuse Espérance!
Combien par elle avec constance
A 
bien aimer s'attacheront
Qui jamais ne réussiront!
D'avenir elle n'est 
maîtresse,
Comment donc croire à sa promesse?
Aussi, bien fol qui 
s'y fierait;
Car si beaux biens elle promet,
Bien souvent, hélas! on 
l'a vue
Mainte âme aussi laisser déçue.
Toujours on doit avoir 
grand' peur
De son conseil faux et trompeur.
Et pourtant que 
demande-t-elle?
Qu'au coeur qui lui reste fidèle,
Tout vienne au gré 
de son désir[2].
Fol que je suis de la honnir!
Mais que me vaut son 
assistance
S'elle ne calme ma souffrance?
Hélas! rien. Car elle ne 
fait
Que promettre et rien plus ne sait
(Sans don promesse ne vaut 
guère),
Et me laisse avoir de misère
Plus que nul n'oserait songer.
M'accablent Peur, Honte et Danger,
Et Jalousie et Malebouche
Qui 
tous ceux que sa langue touche
Empoisonne de son venin
Et met à 
martyre sans fin.
Bel-Accueil en prison ils laissent
A qui tous mes 
pensers s'adressent,
Et si je ne puis en jouir,
Il me faudra bientôt 
mourir. 
[p. 6] 
Ensor que tout me repartuë 4337
L'orde vielle, puant, mossuë,
Qui 
de si près le doit garder,
Qu'il n'ose nuli regarder.
Dès or enforcera 
mi diex;
Sans faille voirs est que li Diex
D'Amors trois dons, soe 
merci
Me donna, mès ge les pers ci:
Doulx-Penser qui point ne 
m'aïde,
Doulx-Parler qui me faut d'aïde,
Le tiers avoit non 
Doulx-Regart:
Perdu les ai, se Diex me gart.
Sans faille biaus dons i 
ot; mès
Il ne me vaudront riens jamès,
Se Bel-Acueil n'ist de prison,
Qu'il tiennent par grant mesprison.
Por lui morrai, au mien avis,
Qu'il n'en istra, ce croi, jà vis.
Istra! non voir. Par quel proesce
Istroit-il de tel forteresce?
Par moi, voir, ne sera-ce mie,
Ge n'ai, ce
croi, de sens demie,
Ains    
    
		
	
	
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