Le retour de lexilé

Louis Frechette
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Le retour de l'exile, by Louis H. Frechette

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Title: Le retour de l'exile Drame en cinq actes et huit tableaux
Author: Louis H. Frechette
Release Date: January 21, 2005 [EBook #14751]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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LE RETOUR DE L'EXILé
Drame en cinq actes et huit tableaux
Par Louis-H. Fréchette
(En collaboration.)
Représenté à Montréal pour la première fois, le 1er juin 1880

DRAMATIS PERSONAE
AUGUSTE, 45 ans. ADRIEN, 22 ans. JOLIN, 60 ans. CAYOU. BERTRAND. THIBEAULT. LECOURS. JULES, 9 ans. Mme SAINT-VALLIER. BLANCHE SAINT-VALLIER, sa fille. JOSEPTE, épouse de Cayou.

ACTE I
PREMIER TABLEAU
L'éTRANGER
(Le théatre représente un intérieur d'auberge, à Sillery, près de Québec. Au lever du rideau, Adrien est assis près d'une table, écrivant. Josepte est occupée à rincer des verres.)
SCèNE I
ADRIEN, JOSEPTE, CAYOU.
CAYOU, entrant--Toujours à écrire, lui?
JOSEPTE--Oui, à sa blonde probablement; ce pauvre M. Launière!
CAYOU--Foi de gueux! il fait plus de pattes de mouches en dix minutes, que j'en fais pendant six mois pour tenir les comptes de l'auberge.
JOSEPTE--Il en perd le boire et le manger... le pauvre jeune homme! Oublie pas de marquer les plumes et le papier; il y en a pour douze sous. Ah! dame, quand on est amoureux...
SCèNE II
LES PRéCéDENTS, AUGUSTE, en habits très négligés.
AUGUSTE--Au diable ce maudit vent de nord-est, qui ne reconna?t pas une ancienne connaissance! Le gueux m'a bourré les yeux et le nez de gravois... Pouah! j'ai du sable jusque dans l'estomac. Allons, mes bonnes gens, vous tenez auberge à ce qu'il para?t, et à la vieille mode canadienne, hein! je vois ?a. Eh bien, servez-moi quelque chose, et hurry up, if you please! Le kamsin d'Afrique et le mistral de Marseille m'ont moins maltraité que votre enragé vent de nord-est... Toujours le même, Québec, pour le vent de nord-est!
JOSEPTE, bas à Cayou--Cayou!
CAYOU--Hein?
JOSEPTE--Es-tu pour donner à boire à ce quéteux-là?
CAYOU--Tais-toi donc, la vieille; y a des quêteux qu'ont le goussette ben gréé, va! (à Auguste.) Qu'est-ce que vous allez prendre, l'ami?
AUGUSTE--Que boit-on chez vous, mio amigo? Partout où j'ai passé, je me suis imposé la loi de suivre la mode du pays. J'ai bu du tafia à la Guiane, de la bière en Hollande, du kirsch en Allemagne, du rhum aux Antilles, du madère à Calcutta, et de l'eau saumatre en Afrique... Mais, j'y pense, si vous aviez ce qu'on appelait autrefois de l'absinthe du pays...
CAYOU--De la liqueur de Mme Desjardins? Je penserais, qu'y en a!
AUGUSTE--Eh bien, ma foi, je renouerai volontiers avec elle d'anciens rapports d'amitié. (Cayou sert à boire.) Mettez deux verres; je n'ai pas l'habitude de boire seul. (S'adressant à Adrien.) Quelqu'un voudra bien me tenir compagnie, j'espère.
CAYOU--Comment donc, mille carafes! mais ?a se refuse pas. (Il se verse à boire, et Auguste aussi.) Vous êtes voyageur, je suppose; marin, commer?ant peut-être?
AUGUSTE--Un peu. Si après avoir doublé trois fois le cap Horn et cinq fois le cap de Bonne-Espérance, on peut se dire marin; si après avoir fait quatre fois sa fortune dans le commerce maritime, on peut se dire commer?ant, je suis certainement l'un et l'autre. Mais laissons cela, si vous voulez bien, et causons d'autre chose. Y a-t-il longtemps que vous habitez Sillery?
CAYOU--Ah! ben, Josepte, comment c'qui y a que j'avons ouvert ici?
JOSEPTE--Arrête! c'est justement quèque temps après les troubles. Doit ben y avoir à peu près une vingtaine d'années.
AUGUSTE--Bien. Alors vous connaissez les environs. L'ancienne résidence de M. DesRivières, quelque part en arrière, ici, sur le cap, existe-t-elle encore?
CAYOU--Le Domaine? Je crois bien qu'il existe encore. A peu près un quart de lieue d'ici, sur la c?te, un peu au sorrois. M. Jolin, le propriétaire, passe jamais à ma porte sans me faire un salut.
AUGUSTE--Et ce M. Jolin est sans doute un homme riche... considéré...
JOSEPTE, bas à Cayou--Prends garde à toi, mon homme; tourne ta langue sept fois, tu sais...
CAYOU--Ah! pour être riche, vous l'avez dit. Y a pas un plus gros bourgeois que lui dans tous les environs.
AUGUSTE--Et cependant il y a vingt-deux ans, il n'était que simple commis de la maison DesRivières. Ne s'est-on pas étonné que tous les biens de cette famille aient passé ainsi entre les mains de ce Jolin?
JOSEPTE, bas à Cayou--Cayou, tourne ta langue sept fois, tu sais...
CAYOU, bas à Josepte--Tais-toi donc; songe donc qu'il a fait quatre fois sa fortune. (à Auguste.) écoutez-la pas, allez; c'est toujours comme ?a les femmes. Allons, on prend-y encore
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