peche de Monsieur Antoine, Vol. 
II., by George Sand 
 
Project Gutenberg's Le peche de Monsieur Antoine, Vol. II., by 
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Title: Le peche de Monsieur Antoine, Vol. II. 
Author: George Sand 
Release Date: June 6, 2004 [EBook #12534] 
Language: French 
Character set encoding: UTF-8 
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DE MONSIEUR *** 
 
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Å’UVRES DE GEORGE SAND 
LE PÉCHÉ DE M. ANTOINE II 
* * * * * 
 
XXIV. 
M. GALUCHET. 
Mais, après avoir dormi douze heures, Galuchet n'avait plus qu'un 
souvenir fort confus des événements de la veille, et, lorsque M. 
Cardonnet le fit appeler, il ne lui restait qu'un vague ressentiment 
contre le charpentier. D'ailleurs il n'avait guère envie de se vanter 
d'avoir fait un si sot personnage en débutant dans sa carrière 
diplomatique, et il rejeta son lever tardif et son air appesanti sur une 
violente migraine. «Je n'ai fait que tâter le terrain, répondit-il aux 
questions de son maître. J'étais si souffrant que je n'ai pas pu 
observer grand'chose. Je puis vous assurer seulement qu'on a dans cette 
maison des façons fort communes, qu'on y vit de pair à  compagnon 
avec des manants, et que la table y est fort pauvrement servie. 
--Vous ne m'apprenez là  rien de nouveau, dit M. Cardonnet; il est 
impossible que vous ayez passé toute la journée à  Châteaubrun, 
sans avoir remarqué quelque chose de plus particulier. A quelle 
heure mon fils est-il arrivé, et à  quelle heure est-il parti? 
--Je ne saurais dire précisément quelle heure il était ... Leur 
vieille pendule va si mal! 
--Ce n'est pas là  une réponse. Combien d'heures est-il resté? 
Voyons, je ne vous demande pas rigoureusement les fractions. 
--Tout cela a duré cinq ou six heures, Monsieur; je me suis fort 
ennuyé. M. Émile avait l'air peu flatté de me voir, et, quant
à  la jeune fille, c'est une franche bégueule. Il fait une chaleur 
assommante sur cette montagne, et on ne peut pas dire deux mots sans 
être interrompu par ce paysan. 
--Il y paraît, car vous ne dites pas deux mots de suite ce matin, 
Galuchet: de quel paysan parlez-vous? 
--De ce charpentier, Jappeloup, un drôle, un animal qui tutoie tout le 
monde, et qui appelle monsieur le père Cardonnet, comme s'il parlait 
de son semblable. 
--Cela m'est fort égal; mais que lui disait mon fils? 
--M. Émile rit de ses sottises, et mademoiselle Gilberte le trouve 
charmant. 
--Et n'avez-vous pas remarqué quelque aparté entre elle et mon 
fils? 
--Non pas, Monsieur, précisément. La vieille, qui est certainement 
sa mère, car elle l'appelle ma fille, ne la quitte guère, et il ne doit pas 
être facile de lui faire la cour, d'autant plus qu'elle est très-hautaine 
et se donne des airs de princesse. Ça lui va bien, ma foi, avec la 
toilette qu'elle a, et pas le sou! On me l'offrirait, que je n'en voudrais 
pas! 
--N'importe, Galuchet, il faut lui faire la cour. 
--Pour me moquer d'elle, Ã   la bonne heure, je veux bien! 
--Et puis, pour gagner une gratification que vous n'aurez point, si vous 
ne me faites pas la prochaine fois un rapport plus clair et mieux 
circonstancié; car vous battez la campagne aujourd'hui.» 
Galuchet baissa la tête sur son livre de comptes, et lutta tout le jour 
contre le malaise qui suit un excès. 
Émile passa encore toute la semaine plongé dans l'hydrostatique; 
il ne se permit pas d'autre distraction que de chercher Jean Jappeloup
dans la soirée pour causer avec lui, et, comme il cherchait toujours 
à  ramener la conversation sur Gilberte: «Écoutez, monsieur 
Émile, lui dit tout à  coup le charpentier, vous n'êtes jamais las de 
ce chapitre-là , je le vois bien. Savez-vous que la mère Janille vous 
croit amoureux de son enfant? 
--Quelle idée! répondit le jeune homme, troublé par cette 
brusque interpellation. 
--C'est une idée comme une autre. Et pourquoi n'en seriez-vous pas 
amoureux? 
--Sans doute, pourquoi n'en serais-je pas amoureux? répondit 
Émile de plus en plus embarrassé. Mais est-ce vous, ami Jean, qui 
voudriez parler légèrement d'une pareille possibilité? 
--C'est plutôt vous, mon garçon, car vous répondez comme si 
nous plaisantions. Allons, voulez-vous me dire la vérité? dites-la, 
ou je ne vous en parle plus. 
--Jean, si j'étais amoureux, en effet, d'une personne que je    
    
		
	
	
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