Le Jardin d'Epicure 
 
The Project Gutenberg EBook of Le Jardin d'Épicure, by Anatole 
France #8 in our series by Anatole France 
Copyright laws are changing all over the world. Be sure to check the 
copyright laws for your country before downloading or redistributing 
this or any other Project Gutenberg eBook. 
This header should be the first thing seen when viewing this Project 
Gutenberg file. Please do not remove it. Do not change or edit the 
header without written permission. 
Please read the "legal small print," and other information about the 
eBook and Project Gutenberg at the bottom of this file. Included is 
important information about your specific rights and restrictions in how 
the file may be used. You can also find out about how to make a 
donation to Project Gutenberg, and how to get involved. 
**Welcome To The World of Free Plain Vanilla Electronic Texts** 
**eBooks Readable By Both Humans and By Computers, Since 
1971** 
*****These eBooks Were Prepared By Thousands of 
Volunteers!***** 
Title: Le Jardin d'Épicure 
Author: Anatole France 
Release Date: February, 2004 [EBook #5147] [Yes, we are more than 
one year ahead of schedule] [This file was first posted on May 13,
2002] 
Edition: 10 
Language: English 
Character set encoding: ASCII 
*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK LE JARDIN 
D'ÉPICURE *** 
 
Produced by Carlo Traverso, Robert Rowe, Charles Franks and the 
Online Distributed Proofreading Team. 
 
We thank the Bibliotheque Nationale de France that has made available 
the image files at www://gallica.bnf.fr, authorizing the preparation of 
the etext through OCR. 
Nous remercions la Bibliothèque Nationale de France qui a mis 
disposition les images dans www://gallica.bnf.fr, et a donn 
l'autorisation de les utiliser pour préparer ce texte. 
 
Anatole France 
Le Jardin D'Épicure 
 
Nous avons peine à nous figurer l'état d'esprit d'un homme d'autrefois 
qui croyait fermement que la terre était le centre du monde et que tous 
les astres tournaient autour d'elle. Il sentait sous ses pieds s'agiter les 
damnés dans les flammes, et peut-être avait-il vu de ses yeux et senti 
par ses narines la fumée sulfureuse de l'enfer, s'échappant par quelque 
fissure de rocher. En levant la tête, il contemplait les douze sphères, 
celle des éléments, qui renferme l'air et le feu, puis les sphères de la
Lune, de Mercure, de Vénus, que visita Dante, le vendredi saint de 
l'année 1300, puis celles du Soleil, de Mars, de Jupiter et de Saturne, 
puis le firmament incorruptible auquel les étoiles étaient suspendues 
comme des lampes. La pensée prolongeant cette contemplation, il 
découvrait par delà, avec les yeux de l'esprit, le neuvième ciel où des 
saints furent ravis, le primum mobile ou cristallin, et enfin l'Empyrée, 
séjour des bienheureux vers lequel, après la mort, deux anges vêtus de 
blanc (il en avait la ferme espérance) porteraient comme un petit enfant 
son âme lavée par le baptême et parfumée par l'huile des derniers 
sacrements. En ce temps-là, Dieu n'avait pas d'autres enfants que les 
hommes, et toute sa création était aménagée d'une façon à la fois 
puérile et poétique, comme une immense cathédrale. Ainsi conçu, 
l'univers était si simple, qu'on le représentait au complet, avec sa vraie 
figure et son mouvement, dans certaines grandes horloges machinées et 
peintes. 
C'en est fait des douze cieux et des planètes sous lesquelles on naissait 
heureux ou malheureux, jovial ou saturnien. La voûte solide du 
firmament est brisée. Notre oeil et notre pensée se plongent dans les 
abîmes infinis du ciel. Au delà des planètes, nous découvrons, non plus 
l'Empyrée des élus et des anges, mais cent millions de soleils roulant, 
escortés de leur cortège d'obscurs satellites, invisibles pour nous. Au 
milieu de cette infinité de mondes, notre soleil à nous n'est qu'une bulle 
de gaz et la terre une goutte de boue. Notre imagination s'irrite et 
s'étonne quand on nous dit que le rayon lumineux qui nous vient de 
l'étoile polaire était en chemin depuis un demi-siècle et que pourtant 
cette belle étoile est notre voisine et qu'elle est, avec Sirius et Arcturus, 
une des plus proches soeurs de notre soleil. Il est des étoiles que nous 
voyons encore dans le champ du télescope et qui sont peut-être éteintes 
depuis trois mille ans. 
Les mondes meurent, puisqu'ils naissent. Il en naît, il en meurt sans 
cesse. Et la création, toujours imparfaite, se poursuit dans d'incessantes 
métamorphoses. Les étoiles s'éteignent sans que nous puissions dire si 
ces filles de lumière, en mourant ainsi, ne commencent point comme 
planètes une existence féconde, et si les planètes elles-mêmes ne se 
dissolvent pas pour redevenir des étoiles. Nous savons seulement qu'il
n'est pas plus de repos dans les espaces célestes que sur la terre, et que 
la loi du travail et de l'effort régit l'infinité des mondes. 
Il y a des étoiles qui se sont éteintes sous nos yeux, d'autres vacillent 
comme la flamme    
    
		
	
	
	Continue reading on your phone by scaning this QR Code
 
	 	
	
	
	    Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the 
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.
	    
	    
