The Project Gutenberg EBook of Le Lutrin, by Boileau
[Nicolas 
Boileau-Despréaux]
#1 in our series by Boileau [Nicolas 
Boileau-Despréaux] 
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Title: Le Lutrin 
Author: Boileau [Nicolas Boileau-Despréaux] 
Release Date: May, 2004 [EBook #5158]
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[This file was first posted on May 16, 2002] 
Edition: 10 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1
0. START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK, LE LUTRIN 
*** 
This eBook was produced by Christian SCHERER 
>, and prepared for PG by Laurent Le Guillou 
>. 
Title: Le Lutrin 
Language: French 
Encoding: ISO-8859-1 
Source: 
Nicolas Boileau-Despréaux (1636-1711),
"Oeuvres Complètes de 
Boileau-Despréaux,
Nouvelle édition, Accompagnée de notes pour 
l'intelligence du texte, et précédée d'une notice historique sur la vie et 
les écrits de l'auteur, Avec gravures"
Paris, B. Renault et Cie, 
Libraires-Éditeurs, 8, rue Larrey, 1858. 
[Text encoding is iso-8859-1.] 
LE LUTRIN 
Poème héroï-comique 
CHANT PREMIER 
Je chante les combats, et ce prélat terrible
Qui par ses longs travaux et 
sa force invincible,
Dans une illustre église exerçant son grand coeur,
Fit placer à la fin un lutrin dans le choeur.
C'est en vain que le 
chantre, abusant d'un faux titre,
Deux fois l'en fit ôter par les mains 
du chapitre :
Ce prélat, sur le banc de son rival altier
Deux fois le 
reportant, l'en couvrit tout entier. 
Muse redis-mois donc quelle ardeur de vengeance
De ces hommes 
sacrés rompit l'intelligence,
Et troubla si longtemps deux célèbres
rivaux.
Tant de fiel entre-t-il dans l'âme des dévots ! 
Et toi, fameux héros, dont la sage entremise
De ce schisme naissant 
débarrassa l'Eglise,
Viens d'un regard heureux animer mon projet,
Et garde-toi de rire en ce grave sujet. 
Paris voyait fleurir son antique chapelle :
Ses chanoines vermeils et 
brillants de santé
S'engraissaient d'une longue et sainte oisiveté ;
Sans sortir de leurs lits plus doux que des hermines,
Ces pieux 
fainéants faisaient chanter matines,
Veillaient à bien dîner, et 
laissaient en leur lieu
A des chantres gagés le soin de louer Dieu :
Quand la Discorde, encore toute noire de crimes,
Sortant des 
Cordeliers pour aller aux Minimes,
Avec cet air hideux qui fait frémir 
la Paix,
S'arrêter près d'un arbre au pied de son palais,
Là, d'un oeil 
attentif contemplant son empire,
A l'aspect du tumulte elle-même 
s'admire.
Elle y voit par le coche et d'Evreux et du Mans
Accourir à 
grand flots ses fidèles Normands :
Elle y voit aborder le marquis, la 
comtesse,
Le bourgeois, le manant, le clergé, la noblesse ;
Et 
partout des plaideurs les escadrons épars
Faire autour de Thémis 
flotter ses étendards.
Mais une église seule à ses yeux immobile
Garde au sein du tumulte une assiette tranquille.
Elle seule la brave ; 
elle seule aux procès
De ses paisibles murs veut défendre l'accès.
La Discorde, à l'aspect d'un calme qui l'offense,
Fait siffler ses 
serpents, s'excite à la vengeance
Sa bouche se remplit d'un poison 
odieux,
Et de longs traits de feu lui sortent par les yeux. 
Quoi ! dit-elle d'un ton qui fit trembler les vitres,
J'aurai pu jusqu'ici 
brouiller tous les chapitres,
Diviser Cordeliers, Carmes et Célestins ;
J'aurai fait soutenir un siège aux Augustins :
Et cette église seule, à 
mes ordres rebelle,
Nourrira dans son sein une paix éternelle !
Suis-je donc la Discorde ? et, parmi les mortels,
Qui voudra 
désormais encenser mes autels ? 
A ces mots, d'un bonnet couvrant sa tête énorme,
Elle prend d'un
vieux chantre et la taille et la forme :
Elle peint de bourgeons son 
visage guerrier,
Et s'en va de ce pas trouver le trésorier. 
Dans le réduit obscur d'une alcôve enfoncée
S'élève un lit de plume à 
grand frais amassée :
Quatre rideaux pompeux, par un double contour,
En défendent l'entrée à la clarté du jour.
Là, parmi les douceurs 
d'un tranquille silence,
Règne sur le duvet une heureuse indolence :
C'est que le prélat, muni d'un déjeuner,
Dormant d'un léger somme, 
attendait le dîner.
La jeunesse en sa fleur brille sur son visage :
Son 
menton sur son sein descend à double étage ;
Et son corps ramassé 
dans sa courte grosseur
Fait gémir les coussins sous sa molle 
épaisseur. 
La déesse en entrant, qui voit la nappe mise,
Admire un si bel ordre, 
et reconnaît l'Eglise :
Et, marchant à grand pas vers le lieu du repos,
Au prélat sommeillant elle adresse ces mots : 
Tu dors, Prélat,    
    
		
	
	
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