Le Diable amoureux; LHonneur perdu et recouvré; Rachel ou la belle juive

Jacques Cazotte
Le Diable amoureux; L'Honneur
perdu et
by Jacques Cazotte

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Title: Le Diable amoureux; L'Honneur perdu et recouvré; Rachel ou la
belle juive
Author: Jacques Cazotte
Release Date: November 2, 2007 [EBook #23289]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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AMOUREUX ***

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BIBLIOTHÈQUE NATIONALE
COLLECTION DES MEILLEURS AUTEURS ANCIENS ET
MODERNES
JACQUES CAZOTTE
* * *
LE DIABLE AMOUREUX
L'HONNEUR PERDU ET RECOUVRÉ
RACHEL, OU LA BELLE JUIVE
* * *
PARIS
LIBRAIRIE DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE
PASSAGE MONTESQUIEU (RUE MONTESQUIEU)
Près le Palais-Royal
1905
Tous droits réservés

AVERTISSEMENT DES ÉDITEURS
Jacques Cazotte est né en 1720, à Dijon, où son père était greffier des
états de Bourgogne. Il fit ses études chez les jésuites de sa ville natale
et fut appelé à Paris pour y achever son éducation. Il entra dans
l'administration de la marine, fut nommé en 1747 commissaire et
ensuite contrôleur des îles du Vent, à la Martinique. Entre temps il se
livra à la littérature légère, multipliant les fables, les chansons,
composa, son poème héroï-comique, Ollivier, qui restera, avec le

Diable amoureux, le meilleur témoignage de son imagination facile et
enjouée. En 1759, il revint en France avec sa retraite et le titre de
commissaire général de la marine. Il avait cédé au père de La Valette,
supérieur de la mission des jésuites, tout ce qu'il possédait à la
Martinique en terres, en nègres et en effets, et n'avait reçu en payement
que des lettres de change sur la compagnie des jésuites de Paris.
Ceux-ci les laissèrent protester, ce qui fit perdre à Cazotte le fruit du
travail de toute sa vie, et le contraignit à plaider contre ses anciens
maîtres. C'est à cette époque qu'il se fit initier aux mystères de la
société des illuminés martinistes; il y puisa cette sorte de mysticisme
qui, combiné de la façon la plus bizarre avec les doctrines de l'Évangile,
fit de lui un rêveur extatique, un assembleur de prédictions politiques
plus ou moins réalisées. Tout le monde a entendu parler de cette
singulière conversation dans laquelle Cazotte, en 1788, aurait
prophétisé la triste fin de personnages politiques avec lesquels il se
trouvait journellement en contact. Il paraît avéré que cette étrange
prophétie est tout ce qu'il y a de plus apocryphe, et que le grave
Laharpe devrait endosser la responsabilité de cette lugubre invention,
arrangée après coup, comme pour prouver qu'il savait être un fantaisiste
à ses heures perdues. Quoi qu'il en soit, nous ne croyons pas devoir
priver nos lecteurs de ce curieux, morceau:
PROPHÉTIE DE CAZOTTE RAPPORTÉE PAR LAHARPE
Il me semble que c'était hier, et cependant au commencement de 1788,
nous étions à table chez un de nos confrères à l'Académie, grand
seigneur et homme d'esprit. La compagnie était nombreuse et de tout
état; gens de cour, gens de robe, gens de lettres, académiciens, etc.: on
avait fait grand'chère comme de coutume. Au dessert, les vins de
Malvoisie et de Constance ajoutaient à la gaieté de bonne compagnie
cette sorte de liberté qui n'en gardait pas toujours le ton. On en était
alors venu, dans le monde, au point où tout est permis pour faire rire.
Chamfort nous avait lu de ses contes impies et libertins, et les grandes
dames avaient écouté, sans avoir même recours à l'éventail. De là un
déluge de plaisanteries sur la religion; l'un citait une tirade de la Pucelle,
l'autre rappelait ces vers philosophiques de Diderot:

Et des boyaux du dernier prêtre Serrer le cou du dernier roi.
et d'applaudir. Un troisième se lève; et, tenant son verre plein: Oui,
messieurs, s'écrie-t-il, je suis aussi sûr qu'il n'y a pas de Dieu, que je
suis sûr qu'Homère est un sot; et en effet il était sûr de l'un comme de
l'autre, et l'on avait parlé d'Homère et de Dieu, et il y avait là des
convives qui avaient dit du bien de l'un et de l'autre. La conversation
devient plus sérieuse; on se répand en admiration sur la révolution
qu'avait faite Voltaire, et l'on convint que c'était là le premier titre de sa
gloire. «Il a donné le ton à son siècle, et s'est fait lire dans l'antichambre
comme dans le salon.» Un des convives nous raconta, en pouffant de
rire, que son coiffeur lui avait dit, tout en le poudrant: «Voyez-vous,
monsieur; quoique je ne
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