La reine Margot - Tome II | Page 2

Alexandre Dumas
vous parler de la chose qui m��am��ne, surtout apr��s la fa?on dont vous avez fait la sourde oreille aujourd��hui.
-- En v��rit��, dit Fran?ois en palissant, je ne sais pas ce que vous voulez dire, Henri.
-- Mon fr��re, vos int��r��ts me sont trop chers pour que je ne vous avertisse pas que les huguenots ont fait faire aupr��s de moi des d��marches.
-- Des d��marches! demanda d��Alen?on, et quelles d��marches?
-- L��un d��eux, M. de Mouy de Saint-Phale, le fils du brave de Mouy assassin�� par Maurevel, vous savez...
-- Oui.
-- Eh bien, il est venu me trouver au risque de sa vie pour me d��montrer que j����tais en captivit��.
-- Ah! vraiment! et que lui avez-vous r��pondu?
-- Mon fr��re, vous savez que j��aime tendrement Charles, qui m��a sauv�� la vie, et que la reine m��re a pour moi remplac�� ma m��re. J��ai donc refus�� toutes les offres qu��il venait me faire.
-- Et quelles ��taient ces offres?
-- Les huguenots veulent reconstituer le tr?ne de Navarre, et comme en r��alit�� ce tr?ne m��appartient par h��ritage, ils me l��offraient.
-- Oui; et M. de Mouy, au lieu de l��adh��sion qu��il venait solliciter, a re?u votre d��sistement?
-- Formel... par ��crit m��me. Mais depuis..., continua Henri.
-- Vous vous ��tes repenti, mon fr��re? interrompit d��Alen?on.
-- Non, j��ai cru m��apercevoir seulement que M. de Mouy, m��content de moi, reportait ailleurs ses vis��es.
-- Et o�� cela? demanda vivement Fran?ois.
-- Je n��en sais rien. Pr��s du prince de Cond��, peut-��tre.
-- Oui, c��est probable, dit le duc.
-- D��ailleurs, reprit Henri, j��ai moyen de conna?tre d��une mani��re infaillible le chef qu��il s��est choisi. Fran?ois devint livide.
-- Mais, continua Henri, les huguenots sont divis��s entre eux, et de Mouy, tout brave et tout loyal qu��il est, ne repr��sente qu��une moiti�� du parti. Or, cette autre moiti��, qui n��est point �� d��daigner, n��a pas perdu l��espoir de porter au tr?ne ce Henri de Navarre, qui, apr��s avoir h��sit�� dans le premier moment, peut avoir r��fl��chi depuis.
-- Vous croyez?
-- Oh! tous les jours j��en re?ois des t��moignages. Cette troupe qui nous a rejoints �� la chasse, avez-vous remarqu�� de quels hommes elle se composait?
-- Oui, de gentilshommes convertis.
-- Le chef de cette troupe, qui m��a fait un signe, l��avez-vous reconnu?
-- Oui, c��est le vicomte de Turenne.
-- Ce qu��ils me voulaient, l��avez-vous compris?
-- Oui, ils vous proposaient de fuir.
-- Alors, dit Henri �� Fran?ois inquiet, il est donc ��vident qu��il y a un second parti qui veut autre chose que ce que veut M. de Mouy.
-- Un second parti?
-- Oui, et fort puissant, vous dis-je; de sorte que pour r��ussir il faudrait r��unir les deux partis: Turenne et de Mouy. La conspiration marche, les troupes sont d��sign��es, on n��attend qu��un signal. Or, dans cette situation supr��me, qui demande de ma part une prompte solution, j��ai d��battu deux r��solutions entre lesquelles je flotte. Ces deux r��solutions, je viens vous les soumettre comme �� un ami.
-- Dites mieux, comme �� un fr��re.
-- Oui, comme �� un fr��re, reprit Henri.
-- Parlez donc, je vous ��coute.
-- Et d��abord je dois vous exposer l����tat de mon ame, mon cher Fran?ois. Nul d��sir, nulle ambition, nulle capacit��; je suis un bon gentilhomme de campagne, pauvre, sensuel et timide; le m��tier de conspirateur me pr��sente des disgraces mal compens��es par la perspective m��me certaine d��une couronne.
-- Ah! mon fr��re, dit Fran?ois, vous vous faites tort, et c��est une situation triste que celle d��un prince dont la fortune est limit��e par une borne dans le champ paternel ou par un homme dans la carri��re des honneurs! Je ne crois donc pas �� ce que vous me dites.
-- Ce que je vous dis est si vrai cependant, mon fr��re, reprit Henri, que si je croyais avoir un ami r��el, je me d��mettrais en sa faveur de la puissance que veut me conf��rer le parti qui s��occupe de moi; mais, ajouta-t-il avec un soupir, je n��en ai point.
-- Peut-��tre. Vous vous trompez sans doute.
-- Non, ventre-saint-gris! dit Henri. Except�� vous, mon fr��re, je ne vois personne qui me soit attach��; aussi, plut?t que de laisser avorter en des d��chirements affreux une tentative qui produirait �� la lumi��re quelque homme... indigne... je pr��f��re en v��rit�� avertir le roi mon fr��re de ce qui se passe. Je ne nommerai personne, je ne citerai ni pays ni date; mais je pr��viendrai la catastrophe.
-- Grand Dieu! s����cria d��Alen?on ne pouvant r��primer sa terreur, que dites-vous l��?... Quoi! Vous, vous la seule esp��rance du parti depuis la mort de l��amiral; vous, un huguenot converti, mal converti, on le croyait du moins, vous l��veriez le couteau sur vos fr��res! Henri, Henri, en faisant cela, savez-vous que vous livrez �� une seconde Saint-Barth��lemy tous les calvinistes du royaume? Savez-vous que Catherine n��attend qu��une occasion pareille pour exterminer tout ce qui a surv��cu?
Et le duc tremblant, le visage marbr�� de plaques rouges et livides, pressait la main de
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