La princess de Clèves, by 
 
Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de La Fayette This 
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Title: La princess de Clèves 
Author: Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de La 
Fayette 
Release Date: July 9, 2006 [EBook #18797] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
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PRINCESS DE CLÈVES *** 
 
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La Princesse de Clèves 
Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de La Fayette
A PARIS 
Chez Claude BARBIN, au Palais sur le second Perron de la Sainte 
Chapelle. 
M. DC. LXXXIX. 
AVEC PRIVILEGE DU ROI 
 
LE LIBRAIRE AU LECTEUR. 
Quelque approbation qu'ait eu cette Histoire dans les lectures qu'on en a 
faites, l'Auteur n'a pû se resoudre à se déclarer, il a craint que son nom 
ne diminuât le succès de son Livre. Il sait par expérience, que l'on 
condamne quelquefois les Ouvrages sur la médiocre opinion qu'on a de 
l'Auteur, et il sait aussi que la réputation de l'Auteur donne souvent du 
prix aux Ouvrages. Il demeure donc dans l'obscurité où il est, pour 
laisser les jugements plus libres & plus équitables, & il se montrera 
néanmoins si cette Histoire est aussi agréable au Public que je l'espère. 
 
PREMIERE PARTIE 
La magnificence et la galanterie n'ont jamais paru en France avec tant 
d'éclat que dans les dernières années du règne de Henri second. Ce 
prince était galant, bien fait et amoureux; quoique sa passion pour 
Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, eût commencé il y avait 
plus de vingt ans, elle n'en était pas moins violente, et il n'en donnait 
pas des témoignages moins éclatants. 
Comme il réussissait admirablement dans tous les exercices du corps, il 
en faisait une de ses plus grandes occupations. C'étaient tous les jours 
des parties de chasse et de paume, des ballets, des courses de bagues, 
ou de semblables divertissements; les couleurs et les chiffres de 
madame de Valentinois paraissaient partout, et elle paraissait 
elle-même avec tous les ajustements que pouvait avoir mademoiselle
de La Marck, sa petite-fille, qui était alors à marier. La présence de la 
reine autorisait la sienne. Cette princesse était belle, quoiqu'elle eût 
passé la première jeunesse; elle aimait la grandeur, la magnificence et 
les plaisirs. Le roi l'avait épousée lorsqu'il était encore duc d'Orléans, et 
qu'il avait pour aîné le dauphin, qui mourut à Tournon, prince que sa 
naissance et ses grandes qualités destinaient à remplir dignement la 
place du roi François premier, son père. 
L'humeur ambitieuse de la reine lui faisait trouver une grande douceur 
à régner; il semblait qu'elle souffrît sans peine l'attachement du roi pour 
la duchesse de Valentinois, et elle n'en témoignait aucune jalousie; 
mais elle avait une si profonde dissimulation, qu'il était difficile de 
juger de ses sentiments, et la politique l'obligeait d'approcher cette 
duchesse de sa personne, afin d'en approcher aussi le roi. Ce prince 
aimait le commerce des femmes, même de celles dont il n'était pas 
amoureux: il demeurait tous les jours chez la reine à l'heure du cercle, 
où tout ce qu'il y avait de plus beau et de mieux fait, de l'un et de l'autre 
sexe, ne manquait pas de se trouver. Jamais cour n'a eu tant de belles 
personnes et d'hommes admirablement bien faits; et il semblait que la 
nature eût pris plaisir à placer ce qu'elle donne de plus beau, dans les 
plus grandes princesses et dans les plus grands princes. Madame 
Élisabeth de France, qui fut depuis reine d'Espagne, commençait à faire 
paraître un esprit surprenant et cette incomparable beauté qui lui a été si 
funeste. Marie Stuart, reine d'Écosse, qui venait d'épouser monsieur le 
dauphin, et qu'on appelait la reine Dauphine, était une personne parfaite 
pour l'esprit et pour le corps: elle avait été élevée à la cour de France, 
elle en avait pris toute la politesse, et elle était née avec tant de 
dispositions pour toutes les belles choses, que, malgré sa grande 
jeunesse, elle les aimait et s'y connaissait mieux que personne. La reine, 
sa belle-mère, et Madame, soeur du roi, aimaient aussi les vers, la 
comédie et la musique. Le goût que le roi François premier avait eu 
pour la poésie et pour les lettres régnait encore en France; et le roi son 
fils aimant les exercices du corps, tous les plaisirs étaient à la cour. 
Mais ce qui rendait cette cour belle et majestueuse était le nombre 
infini de princes et de grands seigneurs d'un mérite extraordinaire. 
Ceux que    
    
		
	
	
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