tours, trois entailles proprement 
faites; les deux voisines de l'angle sont coupées carrément et d'une profondeur de Om,20, 
la troisième est coupée en biseau comme pour recevoir le pied d'un lien de bois ou d'un 
chevron incliné. Au-dessus de la niche de la Vierge on remarque trois autres trous carrés 
profonds, destinés à recevoir des pièces de bois formant une forte saillie. Ces trous 
recevaient, en effet, les pièces de bois d'un auvent formant une saillie prononcée 
au-dessus de la porte, protégeant la niche et les gens de garde à l'entrée de la ville. 
Cet auvent subsistait en temps de paix; en temps de guerre il servait de mâchicoulis. À 
lm,30 au-dessus du faîtage de cet auvent on voit encore, sur les flancs des deux tours, de 
chaque côté, quatre entailles ou trous carrés au même niveau, les trois premiers au-dessus 
de ceux servant de points d'appui aux chevrons de l'auvent et le quatrième à 0m,60 en 
avant. La était établi le plancher du deuxième mâchicoulis. Une cinquième entaille, faite 
entre les deux dernières et un peu au-dessus, servait de garde pour recevoir le madrier 
mobile destiné à protéger les assiégés contre les projectiles lancés du dehors de bas en 
haut et maintenait, par un système de décharges, tout cet étage supérieur en l'empêchant 
de basculer. On ne pouvait communiquer des tours à ces mâchicoulis extérieurs que par 
une ouverture pratiquée au deuxième étage et par des échelles, de façon à isoler ces 
mâchicoulis dans le cas où les assaillants s'en seraient emparés. Ces ouvrages de bois 
étaient protégés par des mantelets percés de meurtrières. L'assaillant, pour pouvoir 
s'approcher de la première herse, devait donc affronter une pluie de traits et les projectiles 
jetés de trois mâchicoulis, deux posés en temps de guerre et un dernier tenant à la 
construction elle-même. Ce n'est pas tout: le sommet des tours était garni de hourds en 
charpente que l'on posait également en temps de guerre[9]. Les trous destinés au passage 
des solives en bascule qui supportaient ces hourds sont tous intacts et disposés de telle 
sorte que, du dedans, on pouvait, en très-peu de temps, établir ces ouvrages de bois dont 
la couverture se reliait à celle des combles à demeure. En effet, on conçoit facilement
qu'avec le système de créneaux et de meurtrières pratiqués dans les couronnements de 
pierre, il était impossible d'empêcher des assaillants nombreux et hardis, protégés par des 
pavois et même par des chats (sortes de chariots recouverts de madriers et de peaux) de 
saper le pied des tours, puisque des meurtrières, malgré la forte inclinaison de leur coupe, 
il est impossible de voir le pied des tours ou courtines, et que, par les créneaux, à moins 
de sortir la moitié du corps en dehors de leur ventrière, on ne pouvait non plus viser un 
objet placé au pied de l'escarpe. Il fallait donc établir une défense continue, couverte et 
permettant à un grand nombre de défenseurs de battre le pied de la muraille ou des tours 
par le jet de pierres ou de projectiles de toute nature. 
[Illustration: Figure 3] 
[Note 9: On a vu que le sénéchal Guillaume des Ormes se félicite d'avoir pu reprendre le 
faubourg de Graveillant, dans lequel se trouvait une provision de bois qui fut très-utile 
aux assiégés.] 
La coupe ci-contre (fig. 3), faite sur l'axe de la porte Narbonnaise, explique les 
dispositions que nous venons d'indiquer. 
Non-seulement les hourds remplissaient cet objet, mais ils laissaient aux défenseurs toute 
la liberté de leurs mouvements, les chemins de rondes au dedans des crénelages étant 
réservés à l'approvisionnement des projectiles et à la circulation. 
D'ailleurs si ces hourds étaient percés, outre le machicoulis continu, de meurtrières, les 
meurtrières pratiquées dans les merlons de pierre restaient démasquées dans leur partie 
inférieure et permettaient aux arbalétriers postés au dedans du parapet sur ce chemin de 
ronde de lancer des traits sur les assaillants. La défense était donc aussi active que 
possible et le manque de projectiles devait seul laisser quelque répit à l'attaque. 
On ne doit donc pas s'étonner si, pendant des sièges mémorables, après une défense 
prolongée, les assiégés en étaient réduits à découvrir leurs maisons, à démolir les murs de 
clôture des jardins, à dépaver les rues, pour garnir ces hourds de projectiles et forcer les 
assaillants à s'éloigner du pied des tours et murailles. 
D'un autre côté, les assiégeants cherchaient à mettre le feu à ces hourds de bois qui 
rendaient le travail des sapeurs impossible ou à les briser à l'aide des pierres lancées par 
les mangonneaux ou les trébuchets. Et cela ne devait pas être très-difficile, surtout 
lorsque les murailles n'étaient pas fort élevées. Aussi, dès la fin du XIIIe siècle, on se mit 
à garnir les murailles et tours de machicoulis de pierre portés sur des consoles, ainsi qu'on 
peut le    
    
		
	
	
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