La San-Felice

Alexandre Dumas, père

La San-Felice, v. 9, by Alexandre Dumas

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Title: La San-Felice, v. 9
Author: Alexandre Dumas
Release Date: April 19, 2007 [EBook #21191]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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LA SAN-FELICE
TOME IX
(Publié dans une autre édition sous le titre de "EMMA LYONNA" Tome V)
PAR
ALEXANDRE DUMAS
PARIS CALMANN LéVY, éDITEUR ANCIENNE MAISON MICHEL LéVY FRèRES RUE AUBER, 3, ET BOULEVARD DES ITALIENS, 15 A LA LIBRAIRIE NOUVELLE
1876

EMMA LYONNA

LXXXIII
L'APPARITION
L'exécution de Caracciolo répandit dans Naples une consternation profonde. à quelque parti que l'on appart?nt, on reconnaissait, dans l'amiral, un homme à la fois considérable par la naissance et par le génie; sa vie avait été irréprochable et pure de toutes ces souillures morales dont est si rarement exempte la vie d'un homme de cour. Il est vrai que Caracciolo n'avait été un homme de cour que dans ses moments perdus, et, dans ces moments-là, on l'a vu, il avait essayé de défendre la royauté avec autant de franchise et de courage qu'il avait défendu depuis la patrie.
Cette exécution fut, surtout pour les prisonniers sous les yeux desquels elle avait eu lieu, un terrible spectacle. Ils y virent leur propre sentence, et, lorsque, au coucher du soleil, ainsi que le portait le jugement, la corde fut coupée et que ce cadavre, sur lequel tous les yeux étaient fixés, n'étant plus soutenu par rien, plongea dans la mer rapidement, entra?né par les boulets qu'on lui avait attachés aux pieds, un cri terrible, parti de la bouche des prisonniers, s'échappa de tous les batiments, et, courant à la surface des flots comme la plainte de l'esprit de la mer, eut son écho dans les flancs mêmes du Foudroyant.
Le cardinal ignorait tout ce qui venait de se passer dans cette terrible journée, non-seulement le procès, mais encore l'arrestation de Caracciolo.--Nelson, on l'a vu, avait eu grand soin de se faire amener le prisonnier par le Granatello, défendant expressément de le faire passer par le camp de Ruffo; car, à coup s?r, le cardinal n'e?t point permis qu'un officier anglais, avec lequel, d'ailleurs, il était depuis quelques jours en complète dissidence sur un point d'honneur aussi important que celui des traités, m?t la main sur un prince napolitain, ce prince napolitain f?t-il son ennemi; à plus forte raison sur Caracciolo, avec lequel il avait fait une espèce d'alliance sinon offensive, du moins défensive.
On se rappelle, en effet, qu'en se quittant sur la plage de Cotona, le cardinal et le prince s'étaient promis de se sauvegarder l'un l'autre, et, à cette époque où l'on ne pouvait rien préjuger sur l'avenir, à moins d'être doué de l'esprit prophétique, on pouvait aussi bien penser que ce serait le prince qui sauvegarderait Ruffo, que Ruffo qui sauvegarderait le prince.
Cependant, aux coups de canon tirés à bord du Foudroyant, et à la vue d'un cadavre suspendu à la vergue de misaine, on était accouru dire au cardinal qu'une exécution venait, sans aucun doute, d'avoir lieu à bord de la frégate la Minerve. Entra?né alors par un simple mouvement de curiosité, le cardinal monta sur la terrasse de sa maison. Il vit, à l'oeil nu, en effet, un cadavre qui se balan?ait en l'air, et envoya chercher une longue-vue. Mais, depuis que le cardinal avait quitté Caracciolo, celui-ci avait laissé pousser ses cheveux et sa barbe, ce qui, à cette distance surtout, le rendait méconnaissable à ses yeux. En outre, Caracciolo, pendu dans les habits sous lesquels il avait été pris, était vêtu en paysan. Le cardinal pensa donc que ce cadavre était celui de quelque espion qui s'était laissé prendre; et, sans plus se préoccuper de cet incident, il allait redescendre dans son cabinet, lorsqu'il vit une barque se détacher des flancs de la Minerve et s'avancer directement vers lui.
Cet incident le maintint à sa place.
Au fur et à mesure que la barque s'approchait, le cardinal demeurait convaincu que c'était à lui que l'officier qui la montait avait affaire. Cet officier portait l'uniforme de la marine napolitaine, et, quoiqu'il e?t été difficile au cardinal d'appliquer un nom à son visage, ce visage ne lui était pas tout à fait inconnu.
Arrivé à quelques pas de la plage, l'officier, qui, depuis longtemps, de son c?té, avait reconnu le cardinal, le salua respectueusement et lui montra le pli qu'il portait.
Le cardinal descendit et se trouva en même
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