La San-Felice, Tome 8 | Page 3

Alexandre Dumas, père
prot��g��s par le fort de Vigliana, d��fendre les approches du pont de la Madeleine.
Mais, mal renseign��, Schipani s'obstinait �� voir arriver l'ennemi par la route de Sorrente.
Une vive canonnade, qui se faisait entendre du c?t�� du pont de la Madeleine, indiquait que le cardinal attaquait Naples de ce c?t��.
Si Naples tenait quarante-huit heures, et si les r��publicains faisaient un supr��me effort, on pouvait tirer parti de la position o�� s'��tait mis le cardinal, et, au lieu que ce f?t Schipani qui f?t coup��, c'��tait le cardinal qui se trouvait entre deux feux.
Seulement, il fallait qu'un homme de courage, de volont�� et d'intelligence, capable de surmonter tous les obstacles, retournat �� Naples et pesat sur la d��lib��ration des chefs.
La position ��tait embarrassante. Comme Dante, Salvato pouvait dire: ?Si je reste, qui ira? Si je vais, qui restera??
Il se d��cida �� partir, recommandant �� Schipani de ne pas sortir de ses retranchements qu'il n'e?t re?u de Naples un ordre positif qui lui indiquat ce qu'il avait �� faire.
Puis, toujours suivi du fid��le Michele, qui lui faisait observer qu'inutile en rase campagne, il pourrait ��tre fort utile dans les rues de Naples, il sauta dans une barque, se dirigea droit sur la flottille de Caracciolo, se fit reconna?tre de l'amiral, auquel il communiqua son plan et qui l'approuva, passa �� travers la flottille, qui couvrait la mer d'une nappe de feu et le rivage d'une pluie de boulets et de grenades, rama droit sur le Chateau-Neuf, et aborda dans l'anse du m?le.
Il n'y avait pas un instant �� perdre, ni d'un c?t�� ni de l'autre. Salvato et Michele s'embrass��rent. Michele courut au March��-Vieux et Salvato au Chateau-Neuf, o�� se tenait le conseil.
Esclave de son devoir, il monta droit �� la chambre o�� il savait trouver le directoire et exposa son plan aux directeurs, qui l'approuv��rent.
Mais on connaissait Schipani pour une t��te de fer. On savait qu'il ne recevrait d'ordres que de Writz ou de Bassetti, ses deux chefs. On renvoya Salvato �� Writz, qui combattait au pont de la Madeleine.
Salvato s'arr��ta un instant chez Luisa, qu'il trouva mourante et �� laquelle il rendit la vie comme un rayon de soleil rend la chaleur. Il lui promit de la revoir avant de retourner au combat, et, s'��lan?ant sur un cheval neuf qu'il avait ordonn�� pendant ce temps, il suivit au grand galop le quai qui conduit au pont de la Madeleine.
C'��tait le fort du combat. Le petit fleuve du Sebeto s��parait les combattants. Deux cents hommes jet��s dans l'immense batiment des Granili faisaient feu par toutes les fen��tres.
Le cardinal ��tait l��, bien reconnaissable �� son manteau de pourpre, donnant ses ordres au milieu du feu et affirmant dans l'esprit de ses hommes qu'il ��tait invuln��rable aux balles qui sifflaient �� ses oreilles, et que les grenades qui venaient ��clater entre les jambes de son cheval ne pouvaient rien sur lui.
Aussi, fiers de mourir sous les yeux d'un pareil chef; s?rs, en mourant, de voir s'ouvrir �� deux battants pour eux les portes du paradis, les sanf��distes, toujours repouss��s, revenaient-ils sans cesse �� la charge avec une nouvelle ardeur.
Du c?t�� des patriotes, le g��n��ral Writz ��tait aussi facile �� voir que, du c?t�� des sanf��distes, le cardinal. A cheval comme lui, il parcourait les rangs, excitant les r��publicains �� la d��fense comme le cardinal, lui, excitait �� l'attaque.
Salvato le vit de loin et piqua droit �� lui. Le jeune g��n��ral semblait ��tre tellement habitu�� au bruit des balles, qu'il n'y faisait pas plus attention qu'au sifflement du vent.
Si press��s que fussent les rangs des r��publicains, ils s'��cart��rent devant lui: on reconnaissait un officier sup��rieur, alors m��me que l'on ne reconnaissait pas Salvato.
Les deux g��n��raux se joignirent au milieu du feu.
Salvato exposa �� Writz le but de sa course. Il tenait l'ordre tout pr��t: il le fit lire �� Writz, qui l'approuva. Seulement, la signature manquait.
Salvato sauta �� bas de son cheval, qu'il donna �� tenir �� l'un de ses Calabrais, qu'il reconnut dans la m��l��e, et alla dans une maison voisine, qui servait d'ambulance, chercher une plume toute tremp��e d'encre.
Puis il revint �� Writz et lui remit la plume.
Writz s'appr��ta �� signer l'ordre sur l'ar?on de sa selle.
Profitant de ce moment d'immobilit��, un capitaine sanf��diste prit aux mains d'un Calabrais son fusil, ajusta le g��n��ral et fit feu.
Salvato entendit un bruit mat suivi d'un soupir. Writz se pencha de son c?t�� et tomba dans ses bras.
Aussit?t, ce cri retentit:
--Le g��n��ral est mort! le g��n��ral est mort!
--Bless��! bless�� seulement! cria �� son tour Salvato, et nous allons le venger!
Et, sautant sur le cheval de Writz:
--Chargeons cette canaille, dit-il, et vous la verrez se disperser comme de la poussi��re au vent.
Et, sans s'inqui��ter s'il ��tait suivi, il s'��lan?a sur le pont de la Madeleine, accompagn�� de trois ou quatre cavaliers seulement.
Une d��charge d'une vingtaine de coups de
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