LEscalier dOr

Edmond Jaloux
L'Escalier d'Or, by Edmond
Jaloux

The Project Gutenberg EBook of L'Escalier d'Or, by Edmond Jaloux
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Title: L'Escalier d'Or
Author: Edmond Jaloux
Release Date: January, 2004 [EBook #4933] [This file was first posted

on April 6, 2002] [Most recently updated: December 30, 2002]
Edition: 10
Language: French
Character set encoding: CP1252
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L'ESCALIER D'OR ***

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L'Escalier d'Or.
Edmond Jaloux

A Camille Mauclair
Acceptez la dédicace de ce petit ouvrage, non seulement comme un
gage de mon admiration pour l'artiste et le critique à qui nous devons
tant de belles pages, mais aussi de mon affection pour l'ami qui
m'accueillait, avec tant de cordiale sympathie, il y a plus de vingt ans,
à Marseille, quand je n'étais encore qu'un tout jeune homme inconnu
passionnément épris de littérature. Vous souvenez-vous de ce petit
salon du boulevard des Dames, tout tendu d'étoffes rouges et par la
fenêtre duquel, en se penchant, on voyait défiler vers la gare tant
d'Orientaux fantastiques qui montaient du port? Que d'ardentes
conversations n'avons-nous pas tenues dans cette pièce intime et fleurie
à laquelle je ne peux songer sans un plaisir ému! Vous souvenez-vous
aussi de ce petit jardin de Saint-Loup, tout en terrasses, où nous allions
admirer les ors et les brumes d'un incomparable automne? Vous me
parliez des grands poètes dont vous étiez l'ami, de Stéphane Mallarmé

et d'Élémir Bourges, dont je rêvais d'approcher un jour. Aussi ai-je
voulu, en souvenir de ces temps lointains, vous offrir ce portrait d'un de
leurs frères obscurs, d'un de ceux qui n'ont pas eu le bonheur, comme
eux, de donner une forme au monde qu'ils portaient dans leur coeur et
dans leur esprit. Puissiez-vous accorder à mon héros un peu de la
généreuse amitié que vous m'avez accordée alors et dont je vous serai
toujours reconnaissant!
E.J.

CHAPITRE PREMIER
Dans lequel le lecteur sera admis à faire la connaissance des deux
personnages les plus épisodiques de ce roman.
"La différence de peuple à peuple n'est pas moins forte d'homme à
homme." Rivarol.
J'ai toujours été curieux. La curiosité est, depuis mon plus jeune âge, la
passion dominante de ma vie. Je l'avoue ici, parce qu'il me faut bien
expliquer comment j'ai été mêlé aux événements dont j'ai résolu de
faire le récit; mais je l'avoue sans honte, ni complaisance. Je ne peux
voir dans ce trait essentiel de mon caractère ni un travers, ni une qualité,
et les moralistes perdraient leur temps avec moi, soit qu'ils eussent
l'intention de me blâmer, soit de me donner en exemple à autrui.
Je dois ajouter cependant, par égard pour certains esprits scrupuleux,
que cette curiosité est absolument désintéressée. Mes amis goûtent mon
silence, et ce que je sais ne court pas les routes. Elle n'a pas non plus ce
caractère douteux ou équivoque qu'elle prend volontiers chez eux qui la
pratiquent exclusivement. Aucune malveillance, aucune bassesse
d'esprit ne se mêlent à elle. Je crois qu'elle provient uniquement du goût
que j'ai pour la vie humaine. Une sorte de sympathie irrésistible n'a
toujours entraîné vers tous ceux que le hasard des circonstances me
faisait rencontrer. Chez la plupart des êtres, cette sympathie repose sur
des affinités intellectuelles ou morales, des parentés de goût ou de

nature. Pour moi, rien de tout cela ne compte. Je me plais avec les gens
que je rencontre parce qu'ils sont là, en face de moi, eux-mêmes et
personne d'autre, et que ce qui me paraît alors le plus passionnant, c'est
justement ce qu'ils possèdent d'essentiel, d'unique, a forme spéciale de
leur esprit, de leur caractère et de leur destinée.
Au fond, c'est pour moi un véritable plaisir que de m'introduire dans la
vie d'autrui. Je le fais spontanément et sans le vouloir. Il me serait
agréable d'aider de mon expérience ou de mon appui ces inconnus qui
deviennent si vite mes amis, de travailler à leur bonheur. J'oublie mes
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