L'assommoir 
 
The Project Gutenberg EBook of L'assommoir, by Emile Zola 
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Title: L'assommoir 
Author: Emile Zola 
Release Date: September, 2004 [EBook #6497] [Yes, we are more than 
one year ahead of schedule] [This file was first posted on December 22, 
2002] 
Edition: 10 
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1 
*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK, 
L'ASSOMMOIR *** 
 
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http://gallica.bnf.fr 
 
LES ROUGON-MACQUART 
HISTOIRE NATURELLE ET SOCIALE D'UNE FAMILLE SOUS LE 
SECOND EMPIRE 
 
L'ASSOMMOIR 
PAR 
ÉMILE ZOLA 
 
PRÉFACE 
Les _Rougon-Macquart_ doivent se composer d'une vingtaine de 
romans. Depuis 1869, le plan général est arrêté, et je le suis avec une 
rigueur extrême. L'Assommoir est venu à son heure, je l'ai écrit, comme 
j'écrirai les autres, sans me déranger une seconde de ma ligne droite. 
C'est ce qui fait ma force. J'ai un but auquel je vais. 
Lorsque l'Assommoir a paru dans un journal, il a été attaqué avec une 
brutalité sans exemple, dénoncé, chargé de tous les crimes. Est-il bien 
nécessaire d'expliquer ici, en quelques lignes, mes intentions d'écrivain? 
J'ai voulu peindre la déchéance fatale d'une famille ouvrière, dans le 
milieu empesté de nos faubourgs. Au bout de l'ivrognerie et de la 
fainéantise, il y a le relâchement des liens de la famille, les ordures de 
la promiscuité, l'oubli progressif des sentiments honnêtes, puis comme 
dénoûment, la honte et la mort. C'est de la morale en action, 
simplement. 
L'Assommoir est à coup sûr le plus chaste de mes livres. Souvent j'ai dû 
toucher à des plaies autrement épouvantables. La forme seule a effaré. 
On s'est fâché contre les mots. Mon crime est d'avoir eu la curiosité
littéraire de ramasser et de couler dans un moule très travaillé la langue 
du peuple. Ah! la forme, là est le grand crime! Des dictionnaires de 
cette langue existent pourtant, des lettrés l'étudient et jouissent de sa 
verdeur, de l'imprévu et de la force de ses images. Elle est un régal pour 
les grammairiens fureteurs. N'importe, personne n'a entrevu que ma 
volonté était de faire un travail purement philologique, que je crois d'un 
vif intérêt historique et social. 
Je ne me défends pas, d'ailleurs. Mon oeuvre me défendra. C'est une 
oeuvre de vérité, le premier roman sur le peuple, qui ne mente pas et 
qui ait l'odeur du peuple. Et il ne faut point conclure que le peuple tout 
entier est mauvais, car mes personnages ne sont pas mauvais, ils ne 
sont qu'ignorants et gâtés par le milieu de rude besogne et de misère où 
ils vivent. Seulement, il faudrait lire mes romans, les comprendre, voir 
nettement leur ensemble, avant de porter les jugements tout faits, 
grotesques et odieux, qui circulent sur ma personne et sur mes oeuvres. 
Ah! si l'on savait combien mes amis s'égayent de la légende stupéfiante 
dont on amuse la foule! Si l'on savait combien le buveur de sang, le 
romancier féroce, est un digne bourgeois, un homme d'étude et d'art, 
vivant sagement dans son coin, et dont l'unique ambition est de laisser 
une oeuvre aussi large et aussi vivante qu'il pourra! Je ne démens aucun 
conte, je travaille, je m'en remets au temps et à la bonne foi publique 
pour me découvrir enfin sous l'amas des sottises entassées. 
ÉMILE ZOLA. 
Paris, 1er janvier 1877. 
 
L'ASSOMMOIR 
 
I 
Gervaise avait attendu Lantier jusqu'à deux heures du matin. Puis, toute 
frissonnante d'être restée en camisole à l'air vif de la fenêtre, elle s'était 
assoupie, jetée en travers du lit, fiévreuse, les joues trempées de larmes. 
Depuis huit jours, au sortir du _Veau à deux têtes_, où ils mangeaient, 
il l'envoyait se coucher avec les enfants et ne reparaissait que tard dans 
la nuit, en racontant qu'il cherchait du travail. Ce soir-là, pendant 
qu'elle guettait son retour, elle croyait l'avoir vu entrer au bal du 
Grand-Balcon, dont les dix fenêtres flambantes éclairaient d'une nappe 
d'incendie la coulée noire des boulevards extérieurs;    
    
		
	
	
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