Jean Ziska

George Sand
Jean Ziska

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Title: Jean Ziska
Author: George Sand
Release Date: April 9, 2005 [EBook #15584]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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ZISKA ***

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[Illustration]

JEAN ZISKA
ÉPISODE DE LA GUERRE DES HUSSITES

NOTICE
J'ai écrit Jean Ziska entre la première et la seconde partie de Consuelo,
c'est-à-dire entre Consuelo et la Comtesse de Rudolstadt. Ayant eu à
consulter des livres sur l'histoire des derniers siècles de la Bohême, où
j'avais placé la scène de mon roman, je fus frappée de l'intérêt et de la
couleur de cette histoire des Hussites, qui n'existait en français que dans
un ouvrage long, indigeste, diffus, quasi impossible à lire. Et pourtant
ce livre avait sa valeur et ses côtés saisissants pour qui avait la patience
de les attendre à venir. Je crois en avoir extrait la moelle en conscience
et rétabli la clarté qui s'y noyait sous le désordre des idées et la
dissémination des faits.
GEORGE SAND. Nohant, 17 janvier 1853.
L'histoire de la Bohême est peu répandue chez nous. Pour en faire une
étude particulière il faudrait savoir le bohême et le latin. Or, ne sachant
pas mieux l'un que l'autre, je me vois forcé d'extraire d'un gros livre,
estimable autant qu'indigeste, quelques pages sur la guerre des Hussites,
comme explications, comme _pièces à l'appui_ (c'est ainsi qu'on dit, je
crois), enfin comme documents à consulter entre les deux séries
principales d'aventures que j'ai entrepris de raconter sous le titre de
Consuelo. En parcourant la Bohême à la piste de mon héroïne, j'avais
été frappé du souvenir des antiques prouesses de Jean Ziska et de ses
compagnons. Je pris alors quelques notes; et ce sont ces notes que je
publie maintenant, avec prière aux lecteurs de ne prendre ceci ni pour
un roman ni pour une histoire, mais pour le simple récit de faits
véritables dont j'ai cherché le sens et la portée, dans mon sentiment plus
que dans les ténèbres de l'érudition. Les personnes qui s'adonnent à la
lecture du roman ne se piquent pas, en général, d'un plus grand savoir
que celles qui l'écrivent. Il est donc arrivé que plusieurs dames m'ont
demandé ingénument où le comte Albert de Rudolstadt avait été pêcher
Jean Ziska; ce que Jean Ziska venait faire dans mon roman, sur la scène
du dix-huitième siècle; enfin si Jean Ziska était une fiction ou une
figure historique. Bien loin de dédaigner cette sainte ignorance, je suis
charmé de pouvoir faire part à mes patientes lectrices du peu que j'ai lu

sur cette matière, et de l'enrichir de quelques contradictions que je me
suis permis de puiser à meilleure source; oserai-je dire quelquefois sous
mon bonnet? Pourquoi non? J'ai toujours eu la persuasion qu'un savant
sec ne valait pas un écolier qui sent parler dans son coeur la conscience
des faits humains.
Mon récit commence à la fin de ce fameux et scandaleux concile de
Constance, où les bûchers de Jean Huss et de Jérôme de Prague vinrent
apporter un peu de distraction aux ennuis des vénérables pères et des
prélats qui siégeaient dans la docte assemblée. Ou sait qu'il s'agissait
d'avoir un pape au lieu de deux qui se disputaient fort scandaleusement
l'empire du monde spirituel. On réussite en avoir trois. La discussion
fut longue, fastidieuse. Les riches abbés et les majestueux évêques
avaient bien là leurs maîtresses; Constance était devenu le rendez-vous
des plus belles et des plus opulentes courtisanes de l'univers; mais que
voulez-vous? On se lasse de tout. L'Église de ce temps-là n'était pas née
pour la volupté seulement; elle sentait ses appétits de domination
singulièrement méconnus chez les nations remuantes et troublées: le
besoin d'un peu de vengeance se faisait naturellement sentir. Le grand
théologien Jean Gerson était venu là de la part de l'Université de Paris
pour réclamer la condamnation d'un de ses confrères, le docteur Jean
Petit, lequel avait fait, peu d'années auparavant, l'apologie de
l'assassinat du duc d'Orléans, sous la forme d'une thèse en faveur du
tyrannicide. Jean Petit était la créature du meurtrier Jean-sans-Peur, duc
de Bourgogne; Jean Gerson, quoique dévoué aux d'Orléans, était animé
d'un sentiment plus noble en apparence. Il avait à coeur de défendre
l'honneur de l'Université, et de flétrir les doctrines impies de l'avocat
sanguinaire. Il n'obtint pas justice; et voulant assouvir
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