Hombres | Page 2

Paul Verlaine
danseur, et beau, son chibre aussi!
Auguste qui se fait de jour en jour plus male?(Il était bien joli quand ?a nous arriva)?Jules, un peu putain avec sa beauté pale.?Henri, me va en leurs conscrits qui, las! s'en va;
Et vous tous! à la file ou confondus en bande?Ou seuls, vision si nette des jours passés,?Passions du présent, futur qui cro?t et bande?Chéris sans nombre qui n'êtes jamais assez!
1891.
? * *
III
BALANIDE
I
C'est un plus petit coeur?Avec la pointe en l'air;?Symbole doux et fier?C'est un plus tendre coeur.
Il verse ah! que de pleurs?Corrosifs plus que feu?Prolongés mieux qu'adieu,?Blancs comme blanches fleurs!
Vêtu de violet,?Fait beau le voir yssir,?Mais à tout le plaisir?Qu'il donne quand lui pla?t!
Comme un évêque au choeur?Il est plein d'onction?Sa bénédiction?Va de l'autel au choeur.
Il ne met que du soir?Au réveil auroral?Son anneau pastoral?D'améthyste et d'or noir.
Puis le rite accompli,?Déchargé congr?ment,?De ramener d?ment?Son capuce joli.
? * *
IV
BALANIDE
II
Gland, point suprême de l'être
De mon ma?tre,?De mon amant adoré?Qu'accueille avec joie et crainte,
Ton étreinte?Mon heureux cul, perforé
Tant et tant par ce gros membre
Qui se cambre,?Se gonfle et, tout glorieux?De ses hauts faits et prouesses,
Dans les fesses?Fonce en élans furieux.--
Nourricier de ma fressure,
Source s?re?Où ma bouche aussi su?a,?Gland, ma grande friandise,
Quoi qu'en dise?Quelque fausse honte, or, ?à,
Gland, mes délices, viens, dresse
Ta caresse?De chaud satin violet?Qui dans ma main se harnache
En panache?Soudain d'opale et de lait.
Ce n'est que pour une douce
Sur le pouce?Que je t'invoque aujourd'hui?Mais quoi ton ardeur se fache...
O moi lache!?Va, tout à toi, tout à lui,
Ton caprice, règle unique.
Je rapplique?Pour la bouche et pour le cu?Les voici tout prêts, en selle,
D'humeur telle?Qui te faut, ma?tre invaincu.
Puis, gland, nectar et dictame
De mon ame,?Rentre en ton prépuce, lent?Comme un dieu dans son nuage,
Mon hommage?T'y suit, fidèle--et galant.
1891.
? * *
V
SUR UNE STATUE
Eh quoi! dans cette ville d'eaux,?Trêve, repos, paix, intermède?Encor toi de face ou de dos;?Beau petit ami: Ganymède!
L'aigle t'emporte, on dirait comme?à regret de parmi des fleurs?Son aile d'élans économe?Semble te vouloir par ailleurs
Que chez ce Jupin tyrannique?Comme qui dirait au Revard?Et son oeil qui nous fait la nique?Te coule un dr?le de regard.
Bah, reste avec nous, bon gar?on,?Notre ennui, viens donc le distraire?Un peu, de la bonne fa?on,?N'es-tu pas notre petit frère?
_Aix-les-Bains, septembre 1889._
? * *
VI
RENDEZ-VOUS
Dans la chambre encore fatale?De l'encor fatale maison?Où la raison et la morale?Se tiennent plus que de raison,
Il semble attendre la venue?à quoi, misère, il ne croit pas?De quelque présence connue?Et murmure entre haut et bas:
?Ta voix claironne dans mon ame?Et tes yeux flambent dans mon coeur.?Le Monde dit que c'est infame?Mais que me fait, ? mon vainqueur?
J'ai la tristesse et j'ai la joie?Et j'ai l'amour encore un coup,?L'amour ricaneur qui larmoie,?O toi beau comme un petit loup!
Tu vins à moi gamin farouche?C'est toi, joliesse et bagout?Rusé du corps et de la bouche?Qui me violente dans tout
Mon scrupule envers ton extrême?Jeunesse et ton enfance mal?Encore débrouillée et même?Presque dans tout mon animal
Deux, trois ans sont passés à peine,?Suffisants pour viriliser?Ta fleur d'alors et ton haleine?Encore prompte à s'épuiser
Quel rude gaillard tu dois être?Et que les instants seraient bons?Si tu pouvais venir! Mais, tra?tre,?Tu promets, tu dis: J'en réponds,
Tu jures le ciel et la terre,?Puis tu rates les rendez-vous...?Ah! cette fois, viens! Obtempère?à mes désirs qui tournent fous.
Je t'attends comme le Messie,?Arrive, tombe dans mes bras;?Une rare fête choisie?Te guette, arrive, tu verras!?
Du phosphore en ses yeux s'allume?Et sa lèvre au souris pervers?S'agace aux barbes de la plume?Qu'il tient pour écrire ces vers...
1891
? * *
VII
Monte sur moi comme une femme?Que je baiserais en gamin?Là. C'est cela. T'es à ta main??Tandis que mon v?t t'entre, lame
Dans du beurre, du moins ainsi?Je puis te baiser sur la bouche,?Te faire une langue farouche?Et cochonne, et si douce, aussi!
Je vois tes yeux auxquels je plonge?Les miens jusqu'au fond de ton coeur?D'où mon désir revient vainqueur?Dans une luxure de songe.
Je caresse le dos nerveux,?Les flancs ardents et frais, la nuque,?La double mignonne perruque?Des aisselles, et les cheveux!
Ton cul à cheval sur mes cuisses?Les pénétre de son doux poids?Pendant que s'ébat mon lourdois?Aux fins que tu te réjouisses,
Et tu te réjouis, petit,?Car voici que ta belle gourle?Jalouse aussi d'avoir son r?le,?Vite, vite, gonfle, grandit,
Raidit... Ciel! la goutte, la perle?Avant-courrière vient briller?Au méat rose: l'avaler,?Moi, je le dois, puisque déferle
Le mien de flux, or c'est mon lot?De faire t?t d'avoir aux lèvres?Ton gland chéri tout lourd de fièvres?Qu'il décharge en un royal flot.
Lait suprême, divin phosphore?Sentant bon la fleur d'amandier,?Où vient l'apre soif mendier,?La soif de toi qui me dévore
Mais il va, riche et généreux,?Le don de ton adolescence,?Communiant de ton essence,?Tout mon être ivre d'être heureux.
1891.
? * *
VIII
Un peu de merde et de fromage?Ne sont pas pour effaroucher?Mon nez, ma bouche et mon courage?Dans l'amour de gamahucher.
L'odeur m'est assez gaie en somme,?Du trou du cul de mes amants,?Aigre et fra?che comme la pomme?Dans la moiteur de sains ferments.
Et ma langue que rien ne dompte,?Par la douceur des longs poils roux?Raide et folle de
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