Histoire de la Revolution francaise, Tome 10

Adolphe Thiers
ﲮHistoire de la Revolution francaise, Tome 10

The Project Gutenberg EBook of Histoire de la Révolution fran?aise, Tome 10
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Title: Histoire de la Révolution fran?aise, Tome 10
Author: Adolphe Thiers
Release Date: October 5, 2004 [EBook #13607]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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HISTOIRE DE LA RéVOLUTION FRAN?AISE
_PAR M.A. THIERS_ DE L'ACADéMIE FRAN?AISE
NEUVIèME éDITION
TOME DIXIèME

M DCCC XXXIX

DIRECTOIRE.

CHAPITRE XIII.
EXPéDITION D'éGYPTE. DéPART DE TOULON; ARRIVéE DEVANT MALTE; CONQUêTE DE CETTE ILE. DéPART POUR L'éGYPTE; DéBARQUEMENT A ALEXANDRIE; PRISE DE CETTE PLACE. MARCHE SUR LE CAIRE; COMBAT DE CHéBRE?SS. BATAILLE DES PYRAMIDES; OCCUPATION DU CAIRE. TRAVAUX ADMINISTRATIFS DE BONAPARTE EN éGYPTE; éTABLISSEMENT DE LA NOUVELLE COLONIE. BATAILLE NAVALE D'ABOUKIR, DESTRUCTION DE LA FLOTTE FRAN?AISE PAR LES ANGLAIS.
Bonaparte arriva à Toulon le 20 floréal an VI (9 mai 1798). Sa présence réjouit l'armée, qui commen?ait à murmurer et à craindre qu'il ne f?t pas à la tête de l'expédition. C'était l'ancienne armée d'Italie. Elle était riche, couverte de gloire, et on pouvait dire d'elle, que sa _fortune était faite_. Aussi avait-elle beaucoup moins de zèle à faire la guerre, et il fallait toute la passion que lui inspirait son général, pour la décider à s'embarquer et à courir vers une destination inconnue. Cependant elle fut saisie d'enthousiasme en le voyant à Toulon. Il y avait huit mois qu'elle ne l'avait vu. Sur-le-champ Bonaparte, sans lui expliquer sa destination, lui adressa la proclamation suivante:
?SOLDATS!
?Vous êtes une des ailes de l'armée d'Angleterre. Vous avez fait la guerre de montagnes, de plaines, de siége; il vous reste à faire la guerre maritime.
?Les légions romaines, que vous avez quelquefois imitées, mais pas encore égalées, combattaient Carthage tour à tour sur cette mer et aux plaines de Zama. La victoire ne les abandonna jamais, parce que constamment elles furent braves patientes à supporter la fatigue, disciplinées et unies entre elles.
?Soldats, l'Europe a les yeux sur vous! vous avez de grandes destinées à remplir, des batailles à livrer, des dangers, des fatigues à vaincre; vous ferez plus que vous n'avez fait pour la prospérité de la patrie, le bonheur des hommes, et votre propre gloire.
?Soldats, matelots, fantassins, canonniers, cavaliers, soyez unis; souvenez-vous que le jour d'une bataille vous avez besoin les uns des autres.
?Soldats, matelots, vous avez été jusqu'ici négligés; aujourd'hui la plus grande sollicitude de la république est pour vous: vous serez dignes de l'armée dont vous faites partie.
?Le génie de la liberté qui a rendu, dès sa naissance, la république l'arbitre de l'Europe, veut qu'elle le soit des mers et des nations les plus lointaines.?
On ne pouvait pas annoncer plus dignement une grande entreprise, en la laissant toujours dans le mystère qui devait l'envelopper.
L'escadre de l'amiral Brueys se composait de treize vaisseaux de ligne, dont un de 120 canons (c'était _l'Orient_, que devaient monter l'amiral et le général en chef), deux de 80, et dix de 74. Il y avait de plus deux vaisseaux vénitiens de 64 canons, six frégates vénitiennes et huit fran?aises, soixante-douze corvettes, cutters, avisos, chaloupes canonnières, petits navires de toute espèce. Les transports réunis tant à Toulon qu'à Gênes, Ajaccio, Civita-Vecchia, s'élevaient à quatre cents. C'étaient donc cinq cents voiles qui allaient flotter à la fois sur la Méditerranée. Jamais pareil armement n'avait couvert les mers. La flotte portait environ quarante mille hommes de toutes armes et dix mille marins. Elle avait de l'eau pour un mois, des vivres pour deux.
On mit à la voile le 30 floréal (19 mai), au bruit du canon, aux acclamations de toute l'armée. Des vents violens causèrent quelque dommage à une frégate à la sortie du port. Les mêmes vents avaient causé de telles avaries à Nelson, qui croisait avec trois vaisseaux, qu'il fut obligé d'aller au radoub dans les ?les Saint-Pierre. Il fut ainsi éloigné de l'escadre fran?aise, et ne la vit pas sortir. La flotte vogua d'abord vers Gênes, pour rallier le convoi réuni dans ce port, sous les ordres du général Baraguai-d'Hilliers. Elle cingla ensuite vers la Corse, rallia le convoi d'Ajaccio, qui était sous les ordres de Vaubois, et s'avan?a dans la mer de Sicile, pour se réunir au convoi de Civita-Vecchia, qui était sous les ordres de Desaix. Le projet de Bonaparte était de se diriger sur Malte, et d'y tenter en passant une entreprise audacieuse dont il avait de longue main préparé le succès par des trames secrètes. Il voulait s'emparer de cette
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