Histoire de France 1305-1364

Jules Michelet
Histoire de France 1305-1364
(Volume 4 of
by Jules Michelet

The Project Gutenberg EBook of Histoire de France 1305-1364
(Volume 4 of
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Title: Histoire de France 1305-1364 (Volume 4 of 19)
Author: Jules Michelet
Release Date: September 9, 2007 [EBook #22552]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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DE FRANCE 1305-1364 ***

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"et s'en iroit en une église qui joignoit près de son hôtel [...] étoit jà
rompu et effondré par derrière, et y avoit plus de quatre cents..."; le
texte manquant a été trouvé dans une édition différente: "de son hôtel[.
Mais son hôtel] étoit jà..."]

HISTOIRE
DE
FRANCE

PAR
J. MICHELET

NOUVELLE ÉDITION, REVUE ET AUGMENTÉE

TOME QUATRIÈME

PARIS
LIBRAIRIE INTERNATIONALE A. LACROIX & Cie, ÉDITEURS
13, rue du Faubourg-Montmartre, 13
1876
Tout droit de traduction et de reproduction réservés.

HISTOIRE DE FRANCE

PRÉFACE DE 1837
L'ère nationale de la France est le XIVe siècle. Les États Généraux, le
Parlement, toutes nos grandes institutions, commencent ou se
régularisent. La bourgeoisie apparaît dans la révolution de Marcel, le
paysan dans la Jacquerie, la France elle-même dans la guerre des
Anglais.
Cette locution: Un bon Français, date du quatorzième siècle.
Jusqu'ici la France était moins France que chrétienté. Dominée, ainsi
que tous les autres États, par la féodalité et par l'Église, elle restait
obscure et comme perdue dans ces grandes ombres... Le jour venant
peu à peu, elle commence à s'entrevoir elle-même.
Sortie à peine de cette nuit poétique du moyen âge, elle est déjà ce que
vous la voyez: peuple, prose, esprit critique, antisymbolique.
Aux prêtres, aux chevaliers, succèdent les légistes; après la foi, la loi.
Le petit-fils de saint Louis met la main sur le pape et détruit le Temple.
La chevalerie, cette autre religion, meurt à Courtrai, à Crécy, à Poitiers.
À l'épopée succède la chronique. Une littérature se forme, déjà
moderne et prosaïque, mais vraiment française: point de symboles, peu
d'images; ce n'est que grâce et mouvement.
Notre vieux droit avait quelques symboles, quelques formules
poétiques. Cette poésie ne comparaît pas impunément au tribunal des
légistes. Le Parlement, ce grand prosateur, la traduit, l'interprète et la
tue.
Au reste, le droit français avait été de tout temps moins asservi au
symbolisme que celui d'aucun autre peuple. Cette vérité, pour être

négative dans la forme, n'en est pas moins féconde. Nous n'avons point
regret au long chemin par lequel nous y sommes arrivés. Pour apprécier
le génie austère et la maturité précoce de notre droit, il nous a fallu
mettre en face le droit poétique des nations diverses, opposer la France
et le monde.
Cette fois donc, la symbolique du droit[1].--Nous en chercherons le
mouvement, la dialectique, lorsque notre drame national sera mieux
noué.
[Note 1: Ce volume fut publié, dans sa première édition, en même
temps que nos Origines du droit français, trouvées dans les symboles et
formules.]

LIVRE V

CHAPITRE III
L'OR--LE FISC--LES TEMPLIERS
1305-1307
«L'or, dit Christophe Colomb, est une chose excellente. Avec de l'or, on
forme des trésors. Avec de l'or, on fait tout ce qu'on désire en ce monde.
On fait même arriver les âmes en paradis[2].»
[Note 2: Lettre de Christophe Colomb à Ferdinand et Isabelle, après
son quatrième voyage. (Navarette.)]
L'époque où nous sommes parvenus doit être considérée comme
l'avènement de l'or. C'est le Dieu du monde nouveau où nous
entrons.--Philippe le Bel, à peine monté sur le trône, exclut les prêtres
de ses conseils, pour y faire entrer les banquiers[3].
[Note 3: Philippe le Bel emploie pendant tout son règne, comme
ministres, les deux banquiers florentins Biccio et Musciato, fils de

Guido Franzesi.]
Gardons-nous de dire du mal de l'or. Comparé à la propriété féodale, à
la terre, l'or est une forme supérieure de la richesse. Petite chose,
mobile, échangeable, divisible, facile à manier, facile à cacher, c'est la
richesse subtilisée déjà; j'allais dire spiritualisée. Tant que la richesse
fut immobile, l'homme, rattaché par elle à la terre et comme enraciné,
n'avait guère plus de locomotion que la glèbe sur laquelle il rampait. Le
propriétaire était une dépendance du sol; la terre emportait l'homme.
Aujourd'hui, c'est tout le contraire: il enlève
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