Ghislaine 
 
The Project Gutenberg EBook of Ghislaine, by Hector Malot This 
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Title: Ghislaine 
Author: Hector Malot 
Release Date: September 30, 2004 [EBook #13562] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
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GHISLAINE *** 
 
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OEUVRES COMPLÈTES D'HECTOR MALOT 
 
GHISLAINE 
PAR 
HECTOR MALOT 
 
PREMIÈRE PARTIE 
I
Une file de voitures rangées devant le double portique de l'ancien hôtel 
de Brissac, devenu aujourd'hui la mairie du Palais-Bourbon, provoquait 
la curiosité des passants qui savaient lire les armoiries peintes sur leurs 
panneaux, ou simplement les couronnes estampées sur le cuivre et 
l'argent des harnais:--couronne diadémée et sommée du globe crucifère 
des princes du Saint-Empire, couronne rehaussée de fleurons des ducs, 
couronne des marquis et couronne des comtes. 
--Un grand mariage. 
Mais à regarder de près, rien n'annonçait ce grand mariage: ni fleurs 
dans la cour, ni plantes dans le vestibule, ni tapis dans les escaliers; 
comme en temps ordinaire, le va-et-vient continuel des gens qui 
montaient aux bureaux de l'état-civil ou à la justice de paix, dont c'était 
le jour de conciliation sur billets d'avertissement et de conseils de 
famille. 
Au haut de l'escalier, dans le grand vestibule du premier étage et dans 
les étroits corridors du greffe, ceux qui étaient appelés pour les 
conciliations et pour les conseils de famille attendaient pêle-mêle; de 
temps en temps un secrétaire appelait des noms et des gens entraient 
tandis que d'autres sortaient dans l'escalier à double révolution. C'était 
un murmure de voix qui continuaient les discussions que la conciliation 
du juge de paix n'avait pas apaisées. 
Le secrétaire cria: 
--Les membres du conseil de famille de la princesse de Chambrais 
sont-ils tous arrivés? 
Alors il se fit un mouvement dans un groupe composé de six hommes, 
d'une dame et d'une jeune fille qui attendaient dans un coin, et qu'à leur 
tenue, autant qu'à leur air de n'être pas là, il était impossible de 
confondre avec les gens de toutes classes qui encombraient la salle. 
--Oui, répondit une voix. 
--Veuillez entrer. 
--Mon oncle, dit la jeune fille en s'adressant à celui qui venait de 
répondre, lady Cappadoce demande si elle doit nous accompagner. 
--Ma foi, je n'en sais rien. 
--Puisque c'est le conseil de la famille, dit lady Cappadoce d'un air de 
regret et avec une intonation bizarre formée de l'accent anglais mêlé à 
l'accent marseillais, je suppose qu'il est mieux que je reste ici. 
--Probablement. Veuillez donc nous attendre. Prends mon bras,
mignonne. 
Tandis que les membres du conseil de famille suivaient le secrétaire, 
lady Cappadoce, restée seule debout au milieu de la salle, regardait 
autour d'elle. 
--Si madame veut en user, dit un tonnelier qui causait avec un 
croque-mort assis à côté de lui sur un banc, on peut lui faire une petite 
place. 
--Merci. 
--Où il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir. C'est de bon coeur. 
Elle s'éloigna outragée dans sa dignité de lady que cet individu en 
tablier se permît cette familiarité, suffoquée dans sa pudibonderie 
anglaise qu'il lui proposât une pareille promiscuité; et elle se mit à 
marcher d'un grand pas mécanique, les mains appliquées sur ses 
hanches plates, les yeux à quinze pas devant elle. 
Pendant ce temps le conseil de famille était entré dans le cabinet du 
juge de paix. 
La ligne paternelle à droite de la cheminée, dit le secrétaire en 
indiquant des fauteuils, la ligne maternelle à gauche. 
Prenant une feuille de papier, il appela à demi-voix: 
--Ligne paternelle: M. le comte de Chambrais, oncle et tuteur; M. le 
duc de Charment, cousin; M. le comte d'Ernauld, cousin. Et 
mademoiselle? demanda-t-il en s'arrêtant. 
--Mademoiselle Ghislaine de Chambrais, pour l'émancipation de 
laquelle nous sommes ici, dit M. de Chambrais. 
--Très bien. 
Puis se tournant vers la gauche, il continua: 
--Ligne maternelle: M. le prince de Coye, M. le comte de La 
Roche-Odon, M. le marquis de Lucilière, amis. 
Il vérifia sa liste: 
--C'est bien cela. M. le juge de paix est à vous tout de suite. 
Assis à son bureau, le juge de paix était pour le moment aux prises avec 
un boucher, dont le tablier blanc, retroussé dans la ceinture, laissait voir 
un fusil à aiguiser les couteaux, et avec une petite femme pâle, épuisée 
manifestement autant par le travail que par la misère. 
--Contestez-vous le chiffre de la dette? demandait le juge de paix à la 
femme. 
--Non, monsieur.
--Alors nous    
    
		
	
	
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