Frédéric, by Joseph Fiévée 
 
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Title: Frédéric 
Author: Joseph Fiévée 
Release Date: March 23, 2007 [EBook #20886] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
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[Note du transcripteur: l'orthographie de l'original est conservée.] 
 
FRÉDÉRIC,
Par J.F. Auteur de la Dot de Suzette. 
TOME PREMIER. 
À PARIS, 
Chez P. PLASSAN, imprimeur-libraire, rue du 
Cimetière-André-des-Arcs, n° 10. 
L'AN VII DE LA RÉPUBLIQUE. 
 
PRÉFACE. 
Comme auteur, je devrois remercier le public de la faveur avec laquelle 
il a accueilli mon roman de la Dot de Suzette; comme François, j'aime 
mieux lui faire compliment d'avoir trouvé du mérite à un ouvrage aussi 
simple: cela peut encourager les bons écrivains, en leur prouvant que le 
goût n'est pas entièrement perdu. 
Vivant retiré loin de Paris, j'ai appris par les journaux qu'un poète avoit 
mis Suzette au théâtre. Si elle y a conservé sa décence et sa sensibilité, 
il faut convenir que son caractère est à toute épreuve. 
Une lettre particulière m'a assuré que les femmes du jour avoient voulu 
un moment ressembler à Suzette, et qu'elles avoient donné son nom à 
des robes charmantes. La grace de Suzette ne s'imite pas. Heureuses 
celles à qui la nature a accordé une beauté égale à la sienne! plus 
heureuses celles qui sentiront que la figure s'embellit de toutes les 
qualités du coeur et des talens de l'esprit! 
Depuis long-temps les Françoises ont oublié qu'elles remplissoient dans 
notre patrie un ministère d'autant plus sacré, que l'homme le plus froid 
eût rougi d'en méconnoître la puissance; il leur accordoit par pudeur ce 
que tous les êtres sensibles leur accordent par besoin. Qu'est-il résulté 
de cet oubli? Que les femmes ont été traitées comme les hommes, à 
l'époque où les hommes l'étoient eux-mêmes comme des bêtes féroces. 
Femmes, reprenez votre empire, et il n'y aura plus de crimes.
La facilité du plaisir en ôte l'idéal; la difficulté de le saisir fait naître les 
passions. C'est par les passions que votre sexe règne; c'est par elles que 
le nôtre s'agrandit. Toute ambition dans laquelle vous n'êtes pour rien 
vous anéantit, et laisse dans notre coeur une sécheresse qui dégénère 
facilement en cruauté. Pourquoi ne voulez-vous plus inspirer de 
passions? 
Pour connoître les dons que vous ayez reçus de la nature, vous ne 
consultez que votre miroir, et, contentes de la découverte, trop pressées 
de nous en faire part, à peine un voile léger cache-t-il à l'indifférent ce 
qui ne doit être que la récompense de l'être le plus épris. Vous brisez le 
charme en éteignant l'imagination: le désir a des bornes, l'imagination 
n'en a point. Soyez décentes par coquetterie; l'hypocrisie des moeurs 
tourne à la fois au profit de l'amour et de l'ordre. 
Mais la décence dans les habits est peu de chose si l'on n'y joint celle 
des discours. Vos conversations sont insipides pour les gens d'esprit, 
désespérantes pour les ames aimantes. N'est-il pas humiliant de ne 
plaire qu'aux sots et aux libertins? Se mettre à leur niveau, c'est 
dégrader la beauté. 
J'ignore si la nature vous a donné un caractère différent du nôtre; je ne 
jette pas mes pensées si loin: mais je sais que, dans tous les pays, nos 
devoirs n'étant pas les mêmes, il en résulte des nuances frappantes entre 
la manière d'être d'une femme et celle d'un homme. Quand ces nuances 
disparoissent, hommes et femmes ont également perdu leur mérite; il 
n'y a plus ni dignité, ni grace, ni fierté, ni douceur, ni amour, ni 
bonheur: nous ressemblons tous à des pièces de monnoie dont 
l'empreinte est effacée. 
Ces nuances sont d'autant plus fortes, que tout le monde les sent, et que 
personne ne peut les définir. En écrivant la Dot de Suzette, je faisois 
parler une femme, et l'on a cru généralement le roman écrit par une 
femme. Pas une pensée forte, si naturellement elle ne naît d'une 
sensation vive; des caractères esquissés plutôt qu'approfondis, de la 
douceur dans les plaintes, de la simplicité dans les discours, de la 
sensibilité jusque dans le courage. Femmes, voilà votre cachet: en me 
servant de votre main pour l'apposer sur mon ouvrage, il eût été trop
mal-adroit de ne pas réussir. 
Mais si le roman portoit vos couleurs, la préface trahissoit mon secret: 
personne n'a pu s'y méprendre; un homme l'avoit écrite. Ce contraste en 
dit plus qu'une grave discussion. Le rédacteur du Journal de Paris, 
dans l'analyse obligeante qu'il a    
    
		
	
	
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