Femmes Rêvées | Page 2

Albert Ferland

A la femme
Qu'en tous lieux où l'on s'aime,
Feuillets, un vent vous sème!
Sans
trêve et sans retour,
Allez! et que dans l'ombre
Des retraites sans
nombre
Où l'on rêve d'amour,
Mélancolique, un jour,
La Femme
vous recueille,
Comme une fleur des bois
Qu'un vent d'octobre
effeuille
Et fait rouler parfois
Humide et parfumée
Sous les pas de
l'aimée.
0. F.
Femmes Rêvées
Adoration
Exaltation
Quant on exalterait les femme d'Occident
Ou des mystérieux
royaumes de l'Asie,
Le galbe de l'almée ou le regard ardent
Des
filles de Florence et de l'Andalousie,
Quand on exalterait les brunes cancenis
Dont la danse aux palais des
radjahs se déroule
Et l'hétaïre hellène immolant à Cypris
Sa parfaite
beauté de femme hiérodoule,
Quand on exalterait les grâces de Lia
L'héroïque Judith, Susanne et
Madeleine,
Les charmes de Lucrèce et de Marozzia,
La reine de
Lemnos ou la princesse Hélène
Je douterais encor qu'un poète ait chanté,
Dans ses heures d'extase et
d'amoureuse ivresse,
Une femme du siècle ou de l'antiquité
Plus
que toi gracieuse, aimante et charmeresse.
Litanies de la Femme
O toi que l'Eternel forma des chairs de l'homme
Et qui fais tressaillir

nos coeurs dès qu'on te nomme
Femme, daigne répondre au noble amour de l'homme!
Souveraine des coeurs et gloire de l'hymen,
Toi dont nous sommes
nés, tige du genre humain,
Femme, daigne répondre au noble amour de l'homme!
Chef-d'oeuvre du Très-Haut, toi par qui sa féconde
Et sage
omnipotence a terminé le monde,
Femme, daigne répondre au noble amour de l'homme!
O toi qui sans unir la force à la fierté,
Sais régner par l'attrait, la grâce
et la bonté
Femme, daigne répondre au noble amour de l'homme!
Toi par qui s'accomplit, adorable mystère,
La génération des peuples
de la terre,
Femme, daigne répondre au noble amour de l'homme!
Toi dont l'amour élève et fait l'homme plus fort
Pour combattre le mal
et marcher vers la mort
Femme, daigne répondre au noble amour de l'homme!
O toi seule qui sais d'un baiser de tes lèvres
Pacifier nos coeurs et
tempérer nos fièvres,
Femme, daigne répondre au noble amour de l'homme!
Toi qui portes dans l'âme et dans ta chair en feu
Le vestige éclatant
du passage de Dieu,
Femme, daigne répondre au noble amour de l'homme!

PRIÈRE
O femme, gloire à toi! Qu'en son idolâtrie,
Chacun des fils d'Adam se
prosterne et te prie
D'agréer le tribut de sa virilité!
Fais que tout
homme aspire à devenir ton prêtre
Et sans cesse altéré des charmes de
ton être
Soit à jamais heureux d'exalter ta beauté!
Holocauste
Puisque vous ne sauriez vous lasser, ô mes yeux,
D'admirer la
splendeur de sa beauté charnelle,
Subissez à jamais son charme
impérieux
Et soyez obsédés des feux de sa prunelle.
Puisqu'il m'est douloureux d'oser, en mon amour,
Vous sevrer du
nectar de sa bouche incarnate,
Mes lèvres, brûlez donc de boire
chaque jour
Son baiser qui parfume ainsi qu'un aromate.
Puisque en moi s'est accru le désir obsesseur
D'étreindre follement
ses mains d'impératrice,
O mes mains, recherchez leur contact
enchanteur
Jusqu'à ce que le temps pour toujours les flétrisse.
CHANTS D'AMOUR
_Tirés du «Cantique des Cantiques»_
Va, mange et bois; parce qu'à Dieu plaisent
tes oeuvres. Qu'en tout
temps tes vêtements
soient blancs et que l'huile parfumée
ne
manque pas sur ta tête. Jouis de la vie
avec la femme que tu aimes,
pendant tous
les jours de ta vie de vanité que Dieu t'a
donné sous le
soleil, car il n'y a ni oeuvre,
ni pensée, ni sagesse, dans le séjour des

morts, où tu vas.
ECCLÉSIASTE IX, 7, 10.
Chants d'Amour
I

LES FILLES DE JÉRUSALEM
Dis-nous, ô jeune femme
Dis-nous ton bien-aimé
L'aimé qui, d'un
pur cinname,
Ton lit doit être parfumé.
L'ÉPOUSE
Celui que mon coeur aime est un bouquet de myrrhe;
Son baiser dont
l'ardeur est celle du midi
Est non moins odorant que le nard de
Palmyre
Et meilleur que le sang des vignes d'Eugaddi.
LES FILLES DE JÉRUSALEM
Dis-nous, ô jeune femme
Dis-nous ton bien-aimé
L'aimé qui, d'un
pur cinname,
Ton lit doit être parfumé.
L'ÉPOUSE
Que ne m'est-il donné d'être à son ombre assise!
Son aspect est pareil
à celui de l'Hermon;
Des filles de Sion plus d'une en est éprise;

C'est une huile épandue et rare que son nom.
LES FILLES DE JÉRUSALEM
Dis-nous, ô jeune femme
Dis-nous ton bien-aimé
L'aimé qui, d'un
pur cinname,
Ton lit doit être parfumé.
L'ÉPOUSE
Admise en ses celliers, j'inclinerai l'amphore,
Et, vous distribuant le
nectar des festins,
Je me plairai, joyeuse, à vous redire encore
Que
son baiser vainqueur est meilleur que les vins.
LES FILLES DE JÉRUSALEM
Dis-nous, ô jeune femme
Dis-nous ton bien-aimé
L'aimé qui, d'un
pur cinname,
Ton lit doit être parfumé.

L'ÉPOUSE
Je suis brune et pourtant mon roi m'a comparée
A ses coursiers
traînant le char de Pharaon;
Je suis belle à ses yeux, quoique
décolorée,
Plus que les pavillons du sage Salomon.
LES FILLES DE JÉRUSALEM
Dis-nous, ô jeune femme
Dis-nous ton bien-aimé
L'aimé qui, d'un
pur cinname,
Ton lit doit être parfumé.
L'ÉPOUSE
Ne considérez plus que je me sais hâlée,
Dans les flots lumineux qui
baignaient les sentiers,
Lorsqu'en mai je m'en suis septante fois allée

Garder ma vigne en fleur au jardin des noyers.
LES FILLES DE JÉRUSALEM
Dis-nous, ô jeune femme
Dis-nous ton bien-aimé
L'aimé qui, d'un
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