F. Chopin

Franz Liszt

F. Chopin, by Franz Liszt

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Title: F. Chopin
Author: Franz Liszt
Release Date: June 3, 2007 [EBook #21669]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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F. CHOPIN
PAR
F. LISZT
QUATRI��ME ��DITION
LEIPZIG
BREITKOPF ET HAERTEL
IMPRIMEURS-��DITEURS
1890
Tous droits r��serv��s.

TABLE DES MATI��RES
I. Caract��re g��n��ral des Oeuvres de Chopin
II. Polonaises
III. Mazoures
IV. Virtuosit�� de Chopin
V. Individualit�� de Chopin
VI. Jeunesse de Chopin
VII. L��lia
VIII. Derniers temps, derniers instants

I.
Weimar 1850.
Chopin! doux et harmonieux g��nie! Quel est le coeur auquel il fut cher, quelle est la personne �� laquelle il fut familier qui, en l'entendant nommer, n'��prouve un tressaillement, comme au souvenir d'un ��tre sup��rieur qu'il eut la fortune de conna?tre? Mais, quelque regrett�� qu'il soit par tous les artistes et par tous ses nombreux amis, il nous est peut-��tre permis de douter que le moment soit d��j�� venu o��, appr��ci�� �� sa juste valeur, celui dont la perte nous est si particuli��rement sensible, occupe dans l'estime universelle le haut rang que lui r��serve l'avenir.
S'il a ��t�� souvent prouv�� que nul n'est proph��te en son pays, n'est-il pas d'exp��rience aussi que les hommes de l'avenir, ceux qui le pressentent et le rapprochent par leurs oeuvres, ne sont pas reconnus proph��tes par leurs temps?... �� vrai dire, pourrait-il en ��tre autrement? Sans nous en prendre �� ces sph��res o�� le raisonnement devrait, jusqu'�� un certain point, servir de garant �� l'exp��rience, nous oserons affirmer que, dans le domaine des arts, tout g��nie innovateur, tout auteur qui d��laisse l'id��al, le type, les formes dont se nourrissaient et s'enchantaient les esprits de son temps, pour ��voquer un id��al nouveau, cr��er de nouveaux types et des formes inconnues, blessera sa g��n��ration contemporaine. Ce n'est que la g��n��ration suivante qui comprendra sa pens��e, son sentiment. Les jeunes artistes group��s autour de cet inventeur auront beau protester contre les retardataires, dont la coutume invariable est d'assommer les vivants avec les morts, dans l'art musical bien plus encore que dans d'autres arts, il est quelquefois r��serv�� au temps seul de r��v��ler toute la beaut�� et tout le m��rite des inspirations et des formes nouvelles.
Les formes multiples de l'art n'��tant qu'une sorte d'incantation, dont les formules tr��s diverses sont destin��es �� ��voquer dans son cercle magique les sentiments et les passions que l'artiste veut rendre sensibles, visibles, audibles, tangibles, en quelque sorte, pour en communiquer les fr��missements, le g��nie se manifeste par l'invention de formes nouvelles, adapt��es parfois �� des sentiments qui n'avaient point encore surgi dans le cercle enchant��. Dans la musique, ainsi que dans l'architecture, la sensation est li��e �� l'��motion sans l'interm��diaire de la pens��e et du raisonnement, comme il en est dans l'��loquence, la po��sie, la sculpture, la peinture, l'art dramatique, qui exigent qu'on connaisse et comprenne d'abord leur sujet, que l'intelligence doit avoir saisi avant que le coeur en soit touch��. Comment alors la seule introduction de formes et de modes inusit��s, ne serait-elle pas d��j�� dans cet art un obstacle �� la compr��hension imm��diate d'une oeuvre?... La surprise, la fatigue m��me, occasionn��es par l'��tranget�� des impressions inconnues que r��veillent une mani��re de proc��der, une mani��re d'exprimer ses pens��es et son sentiment, une mani��re de dire dont on n'a point encore appris la port��e, le charme et le secret, font para?tre au grand nombre les oeuvres con?ues en ces conditions impr��vues, comme ��crites dans une langue qu'on ignore et qui, par cela m��me, semble d'abord barbare!
La seule peine d'y habituer l'oreille, de se rendre compte par a + b des raisons pour lesquelles les anciennes r��gles sont autrement appliqu��es, autrement employ��es, successivement transform��es, afin de correspondre �� des besoins qui n'existaient pas lorsqu'elles furent ��tablies, suffit pour en rebuter beaucoup. Ils refusent opiniatrement d'��tudier avec suite les oeuvres nouvelles, pour saisir parfaitement ce qu'elles ont voulu dire et pourquoi elles ne pouvaient pas le dire sans changer les anciennes habitudes du langage musical, en croyant par l�� repousser du pur domaine de l'art sacr�� et radieux, un patois indigne des ma?tres qui l'ont illustr��. Cette r��pulsion, plus vive en des esprits consciencieux qui, ayant pris beaucoup de peine pour apprendre ce qu'ils savent s'y attachent comme �� des dogmes hors desquels pas de salut, devient encore plus forte, plus imp��rieuse, quand sous des formes nouvelles un g��nie novateur introduit dans l'art des sentiments qui n'y avaient pas encore ��t�� exprim��s. Alors on l'accuse de ne savoir ni ce qu'il est permis �� l'art de dire, ni la mani��re dont il doit le dire.
Les musiciens ne sauraient m��me esp��rer
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