nous trouverions 
partout la preuve de ce que nous avons avancé, que l'accélération de la 
marche des lettres ou l'augmentation du nombre des ordinaires, 
c'est-à-dire des départs et des arrivées des courriers, est une source 
d'avantages pour le commerce et d'accroissement dans les produits 
réalisés par l'État. 
La marche des correspondances entre Paris et Marseille nous a servi 
d'exemple pour démontrer les avantages financiers d'une accélération 
des courriers; nous trouverons, dans l'établissement du service 
journalier de 1828 et du service rural, des exemples de l'accroissement 
de produits qui résulte de l'augmentation dans le nombre des ordinaires. 
En effet, les services de transport des lettres, qui ne marchaient que 
trois ou quatre fois par semaine, particulièrement sur les routes du midi 
et de l'ouest de la France, furent rendus journaliers à partir du 1er 
janvier 1828; cette mesure entraîna une dépense d'à peu près 3 millions 
et, dès la fin de la première année (1828), les produits de la taxe des 
lettres s'étaient accrus de 2,500,000 fr.[5] Mais si les dépenses faites 
par le trésor se sont trouvées aux trois quarts couvertes dès la première 
année, ce n'est pas là que se sont bornés les avantages de la mesure: la 
recette a augmenté encore de 3 millions de 1828 à 1830, de 1 million 
de 1830 à 1832, et enfin de 4,557,000 fr. de 1832 à 1836. 
[Note 5: Produits nets de la taxe des lettres: 
En 1828, 27,211,678 fr. En 1827, 24,755,860 ---------- Augmentation 
en 1828, 2,455,818 fr. ] 
Ces 2,500,000 fr. d'augmentation de produits de poste en 1828 
représentent à peu près cinq millions de lettres nouvelles écrites en 
France, par conséquent un nombre d'affaires, de transactions de toute 
espèce, entre particuliers, en rapport avec le nombre des lettres écrites; 
ne pourrait-on pas affirmer que ces affaires et ces transactions ont fait 
rentrer dans les coffres de l'État des droits de diverses sortes, dont le 
montant a été bien supérieur, sans doute, aux produits que la poste a 
réalisés?
Dix-huit mois plus tard, une loi du 3 juin 1829 créa le service rural. La 
dépense de premier établissement fut de 3,500,000 fr. Ce service qui 
avait commencé le 1er avril 1830, combiné avec le service journalier, 
donna, dès la fin de cette première année 1830, c'est-à-dire en neuf 
mois seulement, une augmentation de produits de 3 millions[6]. 
[Note 6: Produits nets de la taxe des lettres. 
En 1830, 29,199,151 fr. Décime rural, 935,655 ---------- Total en 1830, 
30,134,806 -- 30,134,806 fr. En 1829, 27,125,953 ---------- Différence à 
l'avantage de 1830, 3,008,853 fr. ] 
Dans cette augmentation de recette de 3 millions, 935,000 fr. à peu près, 
produit de la taxe supplémentaire du décime rural, ont été perçus sur 
des lettres qu'on peut supposer avoir existé dans le service général des 
postes indépendamment de l'établissement du service rural, lettres qui 
précédemment pouvaient être portées des bureaux de postes dans les 
campagnes par des messagers particuliers; mais les 2,064,000 fr. 
formant l'autre partie de la recette, sont évidemment le produit de 
lettres nouvelles entrées dans le service des postes par le fait de la 
collection de ces lettres dans les campagnes, combinée avec les 
avantages d'un départ journalier de chacun des bureaux de poste où 
elles étaient portées. 
Concluons donc de tout ce que nous venons de dire: 1° que le nombre 
des lettres s'augmente toujours en proportion de la célérité de la marche 
des courriers, de la fréquence des ordinaires et enfin de la sûreté et de la 
rapidité des moyens employés pour la distribution; 2° que le 
gouvernement doit soutenir et augmenter encore cet accroissement dans 
le nombre des lettres, puisqu'il est toujours exonéré par les recettes des 
frais que lui cause l'augmentation du nombre des facteurs et des 
courriers, et que, d'autre part, cette augmentation dans le nombre des 
lettres est une source nouvelle de produits pour les autres branches du 
fisc. 
Et pendant que nous sommes sur ce chapitre, et avant de passer à une 
autre série d'observations, disons que cet accroissement dans le nombre 
des lettres pourrait être puissamment favorisé par divers moyens puisés
dans ce service même; nous ne parlerons ici, dans ce moment, que de 
l'établissement de doubles courriers partant de Paris, et d'un meilleur 
emploi à faire des facteurs ruraux. 
L'établissement de doubles courriers par jour, non-seulement sur 
quelques points importants en France, mais sur toutes les lignes 
aboutissant à Paris, est un besoin de service et une source de recettes 
clairement indiqués. En effet, il arrive à Paris tous les matins par les 
malles-postes environ quinze à seize mille lettres qui sont destinées à 
d'autres villes et qui ne doivent que traverser la capitale. Ces lettres 
séjournent dans les bureaux de la poste depuis quatre heures du matin 
jusqu'à six heures du soir, c'est-à-dire environ quatorze heures, et ce 
retard frappe sur la correspondance    
    
		
	
	
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