Discours sur la nécessité et les 
moyens de détruire l'esclavage - 
dans les colonies - Lu à la séance 
publique de l'Académie royale 
des sciences, - belles lettres et arts 
de Bordeaux, le 26 Août 1788 
 
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moyens 
de détruire l'esclavage dans les colonies, by M. de Ladebat This eBook 
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Title: Discours sur la nécessité et les moyens de détruire l'esclavage 
dans les colonies Lu à la séance publique de l'Académie royale des 
sciences, belles lettres et arts de Bordeaux, le 26 Août 1788 
Author: M. de Ladebat 
Release Date: January 12, 2004 [EBook #10697] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
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L'ESCLAVAGE DANS LES COLONIES ***
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DISCOURS SUR LA NÉCESSITÉ ET LES MOYENS 
De détruire l'esclavage dans les colonies 
Lu à la séance publique de l'Académie royale des sciences, belles 
lettres et arts de Bordeaux, le 26 Août 1788 
Par Mr. de Ladebat, Membre de cette Académie, directeur de celle des 
arts, correspondant de la société royale d'agriculture de Paris, etc. 
A BORDEAUX, 1788 
 
Le cri pour l'esclavage est le cri du luxe et de la volupté, et non pas 
celui de la félicité publique. Montesqu. 
 
AVANT-PROPOS. 
Montesquieu a consacré un livre entier de l'Esprit des Lois à traiter des 
esclaves et des affranchis. Il a prouvé combien l'esclavage est contraire 
aux principes de la morale naturelle. Plusieurs auteurs ont peint avec 
énergie les horreurs de l'esclavage et les détails affreux du commerce 
des Nègres. Une société nombreuse s'est formée pour anéantir ce 
commerce et cet esclavage. Des habitants éclairés et sensibles désirent 
un changement. L'opinion publique s'unit enfin aux voeux de 
l'humanité et de la justice: mais l'intérêt particulier s'agite, et les combat 
encore. Les parlement d'Angleterre n'a pas même osé prononcer sur 
cette importante question. Six millions de Nègres portent, des nos jours, 
les chaînes des nations de l'Europe. Il faut donc de nouveaux efforts 
pour affranchir ces infortunés. L'intérêt particulier m'a paru se concilier 
avec les droits sacrés que la raison réclame. J'avois pensé, il y a 
long-temps, que dans l'état même des colonies, on pourroit trouver des 
moyens d'affranchissement; et ce sont ces moyens que je publie 
aujourd'hui. J'ai cru inutile de donner à présent tous les détails du plan 
que je propose. On trouvera dans les notes les calculs dont j'ai employé 
les résultats-- 
C'est un crime public que j'attaque; et on ne doit pas s'attendre à trouver 
dans ces feuilles des déclamations contre les colons ni contre les
négociants qui font le commerce d'Afrique. Les hommes les plus 
respectables, dont l'antiquité nous a conservé le souvenir, ont eu des 
esclaves, et en ont vendu et acheté. Les lois doivent être l'expression de 
la justice; si elles s'en écartent, et si elles conservent encore leur empire, 
l'homme le plus juste peut être entraîné lui-même par le vice de la 
législation. Ceux qui s'occupent de gouverner les nations, ou de 
réformer les lois, doivent frémir de l'influence désastreuse que peuvent 
avoir leur erreurs. 
 
DE LA NÉCESSITÉ ET DES MOYENS DE DÉTRUIRE 
L'ESCLAVAGE DANS LES COLONIES. 
 
Les crimes que la cupidité entraîne présentent à l'homme sensible le 
plus affreux tableau. C'est en vain qu'on a voulu les déguiser par les 
illusions de la fortune et de la gloire: ils ont ravagé la terre; ils ont fait 
gémir l'humanité sous le poids du malheur. De toutes les parties du 
monde, l'Europe est celle qui s'en est rendue la plus coupable. Ailleurs 
on a été égaré par la vengeance et par la fureur des armes: c'est de sang 
froid que nous avons commis les plus cruels attentats. Nos 
connaissances et nos arts semblent n'avoir servi qu'à détruire le repos 
de toutes les nations. Au dedans, que de divisions et de troubles! Au 
dehors, que d'oppressions et d'horreurs! L'Asie, l'Afrique et l'Amérique 
ont été à la fois le théâtre de nos excès. L'Asie nous a vus calculer la 
fortune sur la famine et la mort[1]. Nous avons dépeuplé et avili 
l'Afrique. L'Amérique dévastée a plié sous le joug de notre tyrannie. 
Nous y avons établi l'esclavage, que la religion proscrivoit dans nos 
climats[2]. Nos colonies sont encore fondées sur cet abus criminel. Des 
terres ou la nature réunit toutes les richesses de la fécondité, sont 
sillonnées par des esclaves qu'on arrache à leur patrie, et qu'on charge 
de chaînes pour augmenter nos richesses. Il est consolant de voir une 
nation commerçante dénoncer elle-même à son sénat assemblé    
    
		
	
	
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