Dictionnaire Argot-Français 
 
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Title: Dictionnaire Argot-Français 
Author: Napoléon Hayard 
Release Date: March 20, 2006 [EBook #18024] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
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ARGOT-FRANÇAIS *** 
 
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DICTIONNAIRE Argot-Français 
PAR 
Napoléon HAYARD 
dit L'Empereur des Camelots
L'Empereur des Camelots 
* * * * * 
A MADAME HAYARD 
--Comment, une biographie? Non mais, Madame!... Vous n'y songez pas, si Hayard nous 
entendait, il s'écrierait: 
--Une biographie?... Pourquoi pas une statue?... Avec une mominette à la main... Ah! zut! 
Mort aux vaches!! 
Et le public, quel intérêt voulez-vous qu'il prenne à la lire? Me voyez-vous racontant ce 
bon gros vivant, plein de santé, un sourire toujours fleurissant ses lèvres; avenant, la main 
tendue--souvent pour donner, discrètement, l'aumône coutumière,--ce fantaisiste, toujours 
dans l'actualité, la devançant parfois, qu'on rencontrait dans un coin du Croissant, son 
vaste feutre penché sur l'oreille; rêveur, une cigarette rarement allumée entre les doigts; 
ce brave homme qui vous prenait le bras, ayant toujours une anecdote à conter. 
--Venez prendre quelque chose. 
On partait--et c'étaient alors d'interminables palabres. 
--...En 1870, pendant le siège, ma mère était seule, vieille, sans argent, ayant de plus à sa 
charge ma soeur, veuve avec trois enfants, moi, sans travail, malheureusement. Je 
n'hésitai pas. Afin que ma soeur ait l'autorisation d'avoir une cantine qui permît de vivre à 
la maisonnée, je m'engageai... (il commençait à rire)--Oui, je m'engageai... dans la 
marine... de la Seine! 
Puis, il buvait une goutte d'absinthe, non sans avoir, au préalable, fait passer, en tournant 
vivement son verre, une partie du liquide par dessus les bords. 
Son ami, Ernest Gegout en a fait, en marin de la Commune, une bien amusante 
description. 
«Napoléon Hayard épate les légions communardes par sa somptuaire. Un yatagan a deux 
mains, enrichi de pierreries, pend à son côté, retenu par une corde. Au rapport, il le tire 
chaque matin, avec un air sombre et des yeux farouches, pour tailler son crayon!... A sa 
ceinture de flanelle rouge sont retenus des pistolets à crosses formidables incrustés d'or, 
et il chausse des bottes profondes, à revers rouges, le tout chipé, par inadvertance, au 
cours d'une perquisition chez le général de Galliffet.» 
On pourrait aussi conter cette abracadabrante histoire des sifflets à roulettes que la 
préfecture de police vint lui acheter pour en empêcher la vente sur le passage d'un 
Président de la République. 
Vous vous souvenez, Madame, qu'il courut tous les fabricants, pour en avoir quelques 
milliers, car il n'avait jamais eu l'idée d'en vendre, et qu'il réussit ainsi une excellente
opération avec ces messieurs de la Tour pointue. 
Vous voudriez sans doute aussi que je narre l'histoire de quelques-unes des 
manifestations politiques «spontanées» dont certains furent les héros, mais où il eut 
surtout la plus large part, au point de croire que c'était à lui que ces manifestations 
s'adressaient. Je me souviens d'une, principalement, où, tout le long des boulevards, dans 
la voiture de celui auquel les cris et les vivats étaient destinés, il saluait, se levait, agitait 
son feutre, un feutre gris, ce soir-là--étendant ses grands bras dans un mouvement 
rythmique de chef d'orchestre, comme pour tempérer ou accentuer les clameurs.--Et la 
foule, dans le clair-obscur de minuit, confondant grâce à sa barbe, lui et son client, 
l'acclamait, réellement séduite par l'énergie de sa mimique et de son allure. 
Et, aussi son triomphal voyage à Londres--dernière étape de sa vie si mouvementée--où, 
pour faire vendre et chanter sa fameuse chanson, _Viens Mimile_, il partit à la suite du 
Président Loubet en Angleterre!--Il obtint un tel succès de curiosité que tous les journaux 
anglais donnèrent son portrait à côté de celui de M. Loubet, si bien que le peuple anglais 
dut se demander lequel des deux conduisait le char de l'État: le Président ou l'Empereur... 
des camelots? 
Quand je songe à cette exubérance, à ce désir de vie, à cet amour du mouvement dont il 
était si plein, lui, l'homme des foules, l'ami du progrès, qui faisait de la «rue» son 
domicile privilégié--abandonnant le sien, si doux et si confortable--et qui fut tué, au coin 
d'une rue du «Croissant», par une automobile lancée à toute vitesse, tué par le progrès, 
dans la «rue», chez lui! Je sens une pointe de tristesse monter de mon coeur à mes yeux. 
* * * * * 
Et puis ne pensez-vous pas qu'il faudrait aussi    
    
		
	
	
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