De limportance des livres de raison

Louis Guibert

l'importance des livres de raison, by Louis Guibert

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Title: De l'importance des livres de raison
Author: Louis Guibert
Release Date: August 15, 2004 [EBook #13190]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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DE L'IMPORTANCE DES LIVRES DE RAISON
AU POINT DE VUE ARCH��OLOGIQUE
PAR
Louis GUIBERT

CAEN, HENRI DELESQUES, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
1892

Extrait du Compte-rendu du LVIIe Congr��s arch��ologique de France tenu en 1890, �� Brive

Les Livres de raison, tenus jadis au foyer de presque toutes nos familles de moyenne et de petite noblesse, de magistrature, de riche bourgeoisie, --en usage chez les artisans des villes comme chez les propri��taires ruraux, avaient ��t��, jusqu'�� ces derni��res ann��es, compl��tement n��glig��s par les ��rudits. Il y a cinquante ans, nul ne songeait �� les disputer aux rats, aux vers et �� l'humidit��, �� les tirer de la poussi��re des greniers o�� ils dormaient oubli��s depuis la R��volution,--depuis plus longtemps, peut-��tre; car, bien avant 1789, les liens de la famille s'��taient relach��s, et le respect des traditions avait perdu son empire. A peine quelques descendants respectueux avaient-ils pris les pr��cautions indispensables pour soustraire les notes intimes de leurs anc��tres �� toutes les causes de destruction qui les mena?aient. Un certain nombre de manuscrits domestiques furent ainsi sauv��s; mais on ne les feuilleta gu��re, et, dans ceux qu'on ouvrit, on chercha surtout des renseignements g��n��alogiques. C'est l�� sans doute un des genres d'informations qu'on peut leur demander; mais leur valeur �� ce point de vue, si notable qu'elle soit, constitue un de leurs moindres m��rites, et ils pr��sentent, �� beaucoup d'autres ��gards, un int��r��t plus s��rieux et d'un ordre incomparablement plus ��lev��.
Tout le reste, n��anmoins, n'importait gu��re �� cette ��poque, pourtant si peu ��loign��e de nous. La science sociale n'existait pas encore, et les grandes questions qu'elle devait agiter plus tard se devinaient �� peine derri��re les formules si discut��es de l'��conomie politique. L'arch��ologie entrevoyait les larges perspectives de l'horizon qu'embrasse aujourd'hui son regard; mais comme sa marche ��tait chancelante et laborieux ses progr��s! Que d'incertitudes, que d'h��sitations, de lenteurs, faute de points de d��part fixes, de points de comparaison bien reconnus et bien d��termin��s, faute d'une m��thode scientifique, d'une critique un peu s��v��re, de rigoureuses d��finitions!... Pour l'histoire, elle croyait avoir tout dit quand elle avait retrac�� avec plus ou moins de fid��lit�� les grands chocs des peuples, la succession des monarques, les ��v��nements principaux de chaque r��gne, les bruyantes et monotones vicissitudes des batailles. Que pouvaient fournir �� des r��cits d'aussi haute vol��e les modestes registres de ces marchands, de ces notaires, de ces gentils-hommes de campagne? Un jour vint pourtant o�� l'histoire ��largit le champ de ses investigations, aper?ut le peuple tout entier au-dessous du prince et entreprit de scruter la vie des diverses classes de la nation dans tous ses d��tails. Quelques chercheurs s'avis��rent de l'int��r��t qu'offriraient les t��moignages des livres de raison, bien moins suspects que les m��moires ou les correspondances des gens de cour. On ouvrit donc les vieux registres, que des mains filiales avaient seules touch��s pendant des si��cles, et on les interrogea avec une certaine curiosit��, mais avec trop de respect peut-��tre: il faut dire qu'ils ��taient de mine passablement r��barbative, et que tout, dans la plupart de ces v��n��rables volumes, semblait fait pour d��courager le lecteur: l'��criture, d'un d��chiffrement parfois malais��, la multiplicit�� des abr��viations et des signes d'apparence cabalistique, le d��sordre des documents, les intercalations fr��quentes, la forme m��me des actes et des notes, l'obscurit�� de maint passage, le d��faut absolu d'int��r��t d'un grand nombre de mentions. Mais quand le travailleur avait vaincu les premi��res difficult��s et s'��tait familiaris�� avec son manuscrit, quelles larges compensations celui-ci lui r��servait! Que de r��v��lations charmantes! Que de bonnes fortunes impr��vues!
Un ��crivain de talent et de coeur, M. Charles de Ribbe, r��ussit enfin A appeler sur cette cat��gorie de documents l'attention du grand public En m��me temps qu'il faisait appr��cier toute leur valeur, toute la Vari��t�� de leurs ressources aux ��rudits. Grace �� lui, tout le monde, depuis une quinzaine d'ann��es, a largement puis�� �� cette nouvelle source d'informations. Le retard m��me qu'on a mis �� y recourir semble accro?tre l'ardeur passionn��e avec laquelle on recherche, on signale, on d��pouille, on scrute nos vieux manuscrits domestiques.
Nul n'ignore aujourd'hui qu'un livre de raison est un registre o�� le P��re de famille consignait, avec la mention de tous les ��v��nements de Quelque importance survenus dans sa
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