le 
sergent.] 
¶Le mort 
Ales marchant sans plus rester
Ne faictes ia cy resistance
Vous ny 
pouez rien conquester
Vous aussi homme dastinence
Chartreux 
prenez en pacience
De plus viure nayez memoire
Faictes vous 
valoir a la danse
Sur tout homme mort a victoire 
¶Le chartreux 
Ie suis au monde pieca mort
Par quoy de viure ay moins enuie
Ia 
soit que tout homme craint mort.
Puis que la chair est assouuie
Plaise a dieu que lame rauie
Soit es cieulx apres mon trespas
Cest 
tout neant de ceste vie
Tel est huy qui demain nest pas 
¶Le mort 
Sergent qui portes celle mace
Il semble que vous rebellez
Pour 
neant faictes la grimace
Son vous greue si appellez
Vous estes de 
mort appellez
Qui lui rebelle il se decoit
Les plus fors sont tost 
rauallez
Il nest fort quaussi fort ne soit. 
¶Le sergent 
Moy qui suis royal officier
Comme mose la mort frapper
Ie faisoye
mon office hyer
Et elle me vient huy happer
Ie ne scay quelle part 
eschapper
Ie suis pris deca & dela
Malgre moy me laisse attrapper
Enuiz meurt qui apris ne la 
[Illustration: De gauche à droite:
1. Le mort, le moine; 2. le mort, 
l'usurier, le pauvre homme recevant l'aumône de l'usurier.] 
¶Le mort 
Ha maistre par la passerez
Naiez ia soing de vous deffendre
Plus 
hommes nespouenteres
Apres moine sans plus attendre
Ou penses 
vous si fault entendre
Tantost aurez la bouche close
Homme nest 
fors que vent & cendre
Vie dhomme est moult peu de chose 
¶Le moine 
Iamasse mieulx encore estre
En cloistre & faire mon seruice
Cest 
vng lieu deuot & bel estre
Or ay ie comme fol et nice
Ou temps 
passe commis maint vice
De quoy nay fait penitance
Souffisant/ 
dieu me soit propice
Chacun nest pas ioyeux qui dance 
¶Le mort 
Vsuriers. de sens desrigles
Venez tost. et me regardez
Dusure estes 
tant aueugles
Que dargent gaigner tout ardez
Mais vous en serez 
bien lardez
Car ce dieu qui est merueilleux
Na pitie de vous tout 
perdez
A tout perdre est cop perilleux 
¶Lusurier 
Me conuient il si tost mourir
Ce mest grant peine et greuance
Et ne 
me pourroit secourir
Mon or mon argent ma cheuance
Ie vois 
mourir la mort mauance
Mais il men desplaist somme toute
Quest 
ce de male acoustumance
Tel a beaux yeulx qui ne voit goute 
¶Le poure homme
Vsure est tant mauuais peche
Come chascun dit: & racompte
Et 
cest homme qui approche
Se sent de la mort: nen tient conte
Mesme 
lar-gent: quen ma main compte:
Encor a vsu-re me preste
Il deura 
de retour au compte:
Nest pas quite qui doit de reste 
[Illustration: De gauche à droite:
1. Le mort, le médecin; 2. Le mort, 
l'amoureux.] 
¶Le mort 
Medecin a tout vostre orine
Voyez vous icy quamender
Iadis 
sceutes de medecine
Assez pour pouoir commander
Or vous vient 
la mort demander
Comme autre vous conuient mourir
Vous ny 
pouez contremander
Bon mire est qui se scet guerir 
¶Le medecin 
Long temps a quen lart de phisique
Iay mis toute mon estudie
Iauoys science et pratique
Pour guerir mainte maladie
Ie ne scay 
que ie contredie
Plus ny vault herbe ne racine
Nautre remede quoy 
quon die
Contre la mort na medecine 
¶Le mort 
Gentil amoureux gent et frique
Qui vous cuidez de grant valeur
Vous estes prins la mort vous pique
Le monde lairez a douleur
Trop 
lauez ame: cest foleur
Et a mourir peu regarde.
Ia tost vous 
changeres couleur
Beaute nest que ymage farde 
¶Lamoureux 
Helas: or ny a il secours
Contre la mort adieu amourettes
Moult tost 
va ieunesse a decours
Adieu chapeaux boucques florettes
Adieu 
amans et pucellettes
Souuienne vous de moy souuent
Et vous mires 
se sages estes
Petite pluye abat grant vent
[Illustration: De gauche à droite:
1. le mort, l'avocat; 2. le mort, le 
ménestrier.] 
¶Le mort 
Aduocat sans long proces faire
Venez vostre cause plaidier
Bien 
auez sceu les gens attraire
De pieca non pas duy ne dyer
Conseil si 
ne vous peut aider
Au grant iuge vous fault venir
Sauoir le deuez 
sans cuider
Bon fait iustice preuenir 
¶Laduocat 
Cest bien droit que raison se face
Ne ie ny scay mettre deffence
Contre mort na respit ne grace
Nul nappelle de sa sentence
Iay eu 
de lautruy quant ie y pense
Dequoy ie doubte estre repris
A craindre 
est le iour de vengeance
Dieu rendra tout a iuste pris 
¶Le mort 
Menestrier qui dances et notes
Scauez: et auez beau maintien
Pour 
faire esiouir sos et sotes
Quen dictes vous: alons nous bien
Monstrer vous fault puis que vous tien
Aux autres cy vng tour de 
dance
Le contredire ny vault rien
Maistre doit monstrer sa science 
¶Le menestrier 
De danser ainsi neusse cure
Certes tresenuiz ie m'en mesle
Car de 
mort nest peine plus dure
Iay mis soubz le banc ma vielle
Plus ne 
corneray sauterelle
Nautre danse. mort men retient
Il me fault obeir 
a elle
Tel danse a qui au cueur nen tient 
[Illustration: De gauche à droite:
1. le mort, le curé; 2. le mort, le 
laboureur.] 
¶Le mort
Passes cure sans plus songer
Ie sens questes abandonne
Le vif/ le 
mort solies menger
Mais vous seres aux vers donne
Vous fustes 
iadis ordonne
Miroer dautruy et exemplaire
De voz fais seres 
guerdonne
A toute paine est deu salaire 
¶Le cure 
Vueille ou non il fault que me rende
Il nest homme que mort nassaille
De mes parroissiens offrende
Nauray iames: ne funeraille
Deuant 
le iuge fault que ie aille
Rendre compte las douloureux
Or ay ie 
grant paour que ne faille
Qui    
    
		
	
	
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