Cours Familier de Littérature 
(Volume 1), by 
 
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Title: Cours Familier de Littérature (Volume 1) Un Entretien par Mois 
Author: Alphonse Lamartine (de) 
Release Date: September 16, 2007 [EBook #22618] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
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FAMILIER *** 
 
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COURS FAMILIER DE LITTÉRATURE 
UN ENTRETIEN PAR MOIS 
PAR M. A. DE LAMARTINE 
 
PARIS ON S'ABONNE CHEZ L'AUTEUR, RUE DE LA VILLE 
L'ÉVÊQUE, 43. 1856 
L'auteur se réserve le droit de traduction et de reproduction à l'étranger. 
COURS FAMILIER DE LITTÉRATURE 
REVUE MENSUELLE. 
Paris.--Typographie de Firmin Didot frères, rue Jacob, 56. 
[Illustration: Raunheim d'après Adam Salomon] 
Imp. Lemercier, Paris 
 
Ier ENTRETIEN. 
«Toutes les choses sont en germe dans les paroles.» (Poète et 
philosophe indien.) 
I. 
Avant de vous donner la définition de la littérature, je voudrais vous en 
donner le sentiment. À moins d'être une pure intelligence, on ne 
comprend bien que ce qu'on a senti. 
CICÉRON, le plus littéraire de tous les hommes qui ont jamais existé
sur la terre, a écrit une phrase magnifique, à immenses circonvolutions 
de mots sonores comme le galop du cheval de Virgile, sur les utilités et 
les délices des lettres. Cette belle phrase est depuis des siècles dans la 
bouche de tous les maîtres qui enseignent leur art et dans l'oreille de 
tous les enfants; je ne vous la répéterai pas, toute belle qu'elle soit, 
parce qu'elle ne laisserait qu'une vaine rotondité de période et une vaine 
cadence de mots dans votre mémoire. J'aime mieux vous la traduire en 
récit, en images et en sentiments, afin que le récit, l'image et le 
sentiment la fassent pénétrer en vous par les trois pores de votre âme: 
l'intérêt, l'imagination et le coeur; et afin aussi qu'en voyant comment 
j'ai conçu moi-même, en moi, l'impression de ce qu'on appelle 
littérature, comment cette impression y est devenue passion dans un 
âge et consolation dans un autre âge, vous contractiez vous-même le 
sentiment littéraire, ce résumé de tous les beaux sentiments dans 
l'homme parvenu à la perfection de sa nature. 
Permettez-moi donc un retour intime avec vous sur mes premières et 
sur mes dernières années. Je ne professe pas avec vous, je cause, et si 
l'abandon de la conversation m'entraîne vers quelques-uns de mes 
souvenirs, je ne m'abstiens ni de m'y reposer un moment avec vous, ni 
d'allonger le chemin en prenant ces sentiers, quand ces sentiers 
ramènent indirectement mais agréablement à la route. 
II. 
La contrée où je suis né, bien qu'elle soit voisine du cours de la Saône, 
où se réfléchissent d'un côté les Alpes lointaines, de l'autre des villes 
opulentes et les plus riants villages de France, est aride et triste; des 
collines grises, où la roche nue perce un sol maigre, s'interposent entre 
nos hameaux et le grand horizon de la Saône, de la Bresse, du Jura et 
des Alpes, délices des yeux du voyageur qui suit la rive du fleuve. 
De petits villages s'élèvent çà et là aux pieds ou sur les flancs rapides 
de ces collines; leurs murs blancs, leurs toits plats, leurs tuiles rouges, 
leur clochers de pierres noirâtres semblables à des imitations de 
pyramides par des enfants sur le sable du désert, la nudité d'eau et 
d'arbres qui caractérise le pays, les petits champs de vignes basses, 
enclos de buis ou de pierres sèches, font ressembler, trait pour trait, ces
hameaux du Mâconnais à ces villages d'Espagne, de Calabre, de Sicile 
ou de Grèce, que le soleil d'été, sous un ciel cru, fait fumer à l'oeil 
comme des gueules de four où le paysan a allumé son fagot de myrte 
ou de buis pour cuire le pain de ses enfants. 
La maison de mon père était cachée à l'oeil par le clocher et par les 
maisons des villageois dans un de ces hameaux; elle n'avait rien qui la 
distinguât de ces cubes de pierre grise, percés de fenêtres et couverts de 
tuiles brunies par les hivers, seulement qu'une cour un peu plus vaste, et 
un ou deux arpents de jardin potager s'étendant derrière la maison, entre 
la montagne et le village. La vie y était aussi agreste et aussi close que 
le site. C'est là que j'étais né et que je grandissais, sans autre    
    
		
	
	
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