Contes merveilleux, Tome I

Hans Christian Andersen
Contes merveilleux, Tome I

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Title: Contes merveilleux, Tome I
Author: Hans Christian Andersen
Release Date: April 24, 2006 [EBook #18244]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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TOME I ***

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Hans Christian Andersen
CONTES MERVEILLEUX
Tome I

Table des matières
L'aiguille à repriser. Les amours d'un faux col Les aventures du chardon. La bergère et le
ramoneur. Le bisaïeul Le bonhomme de neige. Bonne humeur. Le briquet Ce que le Père
fait est bien fait Chacun et chaque chose à sa place. Le chanvre. Cinq dans une cosse de
pois. La cloche. Le compagnon de route. Le concours de saut Le coq de poulailler et le
coq de girouette. Les coureurs. Le crapaud. Les cygnes sauvages. Le dernier rêve du
chêne. L'escargot et le rosier. La fée du sureau. Les fleurs de la petite Ida. Le goulot de la
bouteille. Grand Claus et petit Claus. Les habits neufs du grand-duc. Hans le balourd.
L'heureuse famille. Le jardinier et ses maîtres. La malle volante. Le montreur de

marionnettes. Une semaine du petit elfe Ferme-l'oeil Lundi. Mardi. Mercredi. Jeudi.
Vendredi. Samedi. Dimanche.

L'aiguille à repriser
Il y avait un jour une aiguille à repriser: elle se trouvait elle-même si fine qu'elle
s'imaginait être une aiguille à coudre.
«Maintenant, faites bien attention, et tenez-moi bien, dit la grosse aiguille aux doigts qui
allaient la prendre. Ne me laissez pas tomber; car, si je tombe par terre, je suis sûre qu'on
ne me retrouvera jamais. Je suis si fine!
--Laisse faire, dirent les doigts, et ils la saisirent par le corps.
--Regardez un peu; j'arrive avec ma suite», dit la grosse aiguille en tirant après elle un
long fil; mais le fil n'avait point de noeud.
Les doigts dirigèrent l'aiguille vers la pantoufle de la cuisinière: le cuir en était déchiré
dans la partie supérieure, et il fallait le raccommoder.
«Quel travail grossier! dit l'aiguille; jamais je ne pourrai traverser: je me brise, je me
brise». Et en effet elle se brisa.»Ne l'ai-je pas dit? s'écria-t-elle; je suis trop fine.
--Elle ne vaut plus rien maintenant», dirent les doigts. Pourtant ils la tenaient toujours. La
cuisinière lui fit une tête de cire, et s'en servit pour attacher son fichu.
«Me voilà devenue broche! dit l'aiguille. Je savais bien que j'arriverais à de grands
honneurs. Lorsqu'on est quelque chose, on ne peut manquer de devenir quelque chose.»
Et elle se donnait un air aussi fier que le cocher d'un carrosse d'apparat, et elle regardait
de tous côtés.
«Oserai-je vous demander si vous êtes d'or? dit l'épingle sa voisine. Vous avez un bel
extérieur et une tête extraordinaire! Seulement, elle est un peu trop petite; faites des
efforts pour qu'elle devienne plus grosse, afin de n'avoir pas plus besoin de cire que les
autres.»
Et là-dessus notre orgueilleuse se roidit et redressa si fort la tête, qu'elle tomba du fichu
dans l'évier que la cuisinière était en train de laver.
«Je vais donc voyager, dit l'aiguille; pourvu que je ne me perde pas!»
Elle se perdit en effet.
«Je suis trop fine pour ce monde-là! dit-elle pendant qu'elle gisait sur l'évier. Mais je sais
ce que je suis, et c'est toujours une petite satisfaction.»

Et elle conservait son maintien fier et toute sa bonne humeur.
Et une foule de choses passèrent au-dessus d'elle en nageant, des brins de bois, des pailles
et des morceaux de vieilles gazettes.
«Regardez un peu comme tout ça nage! dit-elle. Ils ne savent pas seulement ce qui se
trouve par hasard au-dessous d'eux: c'est moi pourtant! Voilà un brin de bois qui passe; il
ne pense à rien au monde qu'à lui-même, à un brin de bois!... Tiens, voilà une paille qui
voyage! Comme elle tourne, comme elle s'agite! Ne va donc pas ainsi sans faire attention;
tu pourrais te cogner contre une pierre. Et ce morceau de journal! Comme il se pavane!
Cependant il y a longtemps qu'on a oublié ce qu'il disait. Moi seule je reste patiente et
tranquille; je sais ma valeur et je la garderai toujours.»
Un jour, elle sentit quelque chose à côté d'elle, quelque chose qui avait un éclat
magnifique, et que l'aiguille prit pour un diamant. C'était un tesson de bouteille. L'aiguille
lui adressa la parole, parce qu'il luisait et se présentait comme une broche.
«Vous êtes sans doute un diamant?
--Quelque chose d'approchant.»
Et alors chacun d'eux fut persuadé que l'autre était
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