savait jamais bien ses leçons, et il était 
souvent puni. Jeannot, doué d'une heureuse mémoire, et qui apprenait 
promptement tout ce qu'il voulait, imagina de faire réciter tout haut, 
phrase par phrase, les leçons à Louiset, jusqu'à ce qu'il les sût; et il ne
se lassa jamais de rendre ce service à son camarade. 
Les deux enfants se promirent une amitié éternelle. 
Louiset, n'étant plus puni, prit goût à l'étude, et ne tarda pas à devenir 
un bon écolier comme son camarade Jeannot. 
 
LE PETIT MALADE. 
[Illustration: Il la trouvait toujours prête à lui donner ce qu'il 
demandait.] 
Auguste était fort malade, et sa mère veillait auprès de son petit lit. A 
quelque heure du jour et de la nuit que l'enfant se réveillât, il la trouvait 
toujours prête à lui donner ce qu'il demandait. 
Quand il fut remis un peu de sa maladie, il s'étonna que sa mère eût pu 
résister à tant de fatigues. 
«Mon ami, lui dit-elle, Dieu soutient la mère qui soigne son enfant.» 
 
LE COLIN-MAILLARD 
[Illustration: On se mit à jouer au colin-maillard.] 
Les enfants de M. Raynouard invitèrent un de leurs camarades à venir 
passer la journée avec eux. Après avoir essayé de tous les jeux, on se 
mit à jouer au colin-maillard. Quand ce fut le tour du camarade d'avoir 
les yeux bandés, les enfants s'entendirent pour quitter l'endroit où il 
était, et le laissèrent tout seul, cherchant dans tous les coins sans 
trouver personne. 
M. Raynouard, étant entré, vit le pauvre garçon délaissé; il lui ôta son 
bandeau, et l'emmena voir une ménagerie fort belle qui venait d'arriver 
dans la ville. Les enfants se trouvèrent bien punis de leur malice quand 
ils revinrent pour se moquer de leur camarade. 
 
LA LIBERTÉ. 
«Maman, si, comme vous, j'avais la liberté de faire tout ce qui me plaît, 
je resterais au lit, le matin, au lieu de me lever, comme vous le faites, 
dès que le jour paraît. Vous n'aimez donc pas à dormir? 
--Si vraiment, mon enfant, et bien souvent j'ai grand besoin de sommeil 
encore quand je me lève. 
--Alors, petite mère, pourquoi vous levez-vous, puisque vous êtes libre 
de rester au lit?
--Ma fille, la journée est à peine suffisante pour me permettre de 
remplir tous mes devoirs; et si le matin je me levais tard, beaucoup de 
choses seraient en souffrance; je ferais donc mal en restant au lit: et l'on 
n'a jamais la liberté de mal faire.» 
 
LE PETIT AGNEAU. 
Julie était une petite fille très-pauvre qui demandait l'aumône avec sa 
grand'mère aveugle; elles demeuraient toutes les deux dans une vieille 
étable qu'on leur louait dix francs par an. 
Un jour que Julie était allée au bois ramasser des branches mortes, pour 
faire un peu de feu à sa pauvre grand'mère, elle trouva un joli petit 
agneau abandonné qui la suivit jusque chez elle. Quand elle eut déposé 
son bois dans un coin de leur chambre, elle mena l'agneau de porte en 
porte pour que ceux qui l'avaient perdu pussent le reconnaître: mais, 
comme il n'appartenait à personne dans le village et qu'on ne savait pas 
d'où il venait, Julie le garda. 
Dès le matin, elle allait lui cueillir un peu d'herbe le long des buissons, 
avant que sa grand'mère fût levée. Puis elle menait l'agneau par les 
chemins, en allant chercher son pain dans la campagne, et le soir elle 
lui en donnait toujours un peu. Et pourtant la pauvre petite en avait 
souvent bien juste pour son souper; mais, quand elle avait partagé avec 
son cher agneau, elle oubliait qu'elle eût encore faim. 
Cette jolie petite bête semblait comprendre la grande amitié de sa 
maîtresse: elle la suivait partout, et bêlait sans cesse quand elle s'en 
trouvait éloignée. 
Quand Julie était obligée de rester auprès de sa grand'mère, qui était 
souvent malade, les bergères du village, chacune à son tour, menaient 
aux champs le petit agneau avec leur troupeau; et le soir il savait bien 
revenir tout seul à la porte de sa maîtresse, où il bêlait jusqu'à ce qu'elle 
la lui eût ouverte. 
Pendant l'hiver, l'agneau coucha sur le pied du lit où Julie dormait avec 
sa grand'mère, et les réchauffa toutes les deux; ce qui leur fit grand bien, 
car elles n'avaient pour la nuit qu'une mauvaise couverture tout usée. 
Quand vint la Saint-Jean, on tondit l'agneau, qui était devenu une jolie 
petite brebis. Sa toison pesa deux livres. Julie pria une de ses voisines 
qui allait en ville, à la foire, de lui changer cette toison contre une livre 
de laine filée, avec laquelle elle tricota une paire de bas pour sa
grand'mère et une pour elle. 
Sa brebis, qui la suivait partout, lui donna, pour la Toussaint, un agneau 
blanc qui avait la tête noire ainsi que les quatre pattes; Julie en eut    
    
		
	
	
	Continue reading on your phone by scaning this QR Code
 
	 	
	
	
	    Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the 
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.
	    
	    
