Consuelo, Volume 2 (1861) 
 
The Project Gutenberg EBook of Consuelo, Volume 2 (1861), by 
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Title: Consuelo, Volume 2 (1861) 
Author: George Sand 
Release Date: August 23, 2004 [EBook #13258] 
Language: French 
Character set encoding: UTF-8 
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CONSUELO, VOLUME 2 (1861) *** 
 
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CONSUELO 
PAR 
GEORGE SAND 
 
TOME DEUXIÈME 
1856 
 
XL.
Cependant, en se voyant surveillée par Wenceslawa comme elle ne 
l'avait jamais été, Consuelo craignit d'être contrariée par un 
zèle malentendu, et se composa un maintien plus froid, grâce auquel 
il lui fut possible, dans la journées, d'échapper à  son attention, et 
de prendre, d'un pied léger, la route du Schreckenstein. Elle n'avait 
pas d'autre idée dans ce moment que de rencontrer Zdenko, de 
l'amener à  une explication, et de savoir définitivement s'il voulait la 
conduire auprès d'Albert. Elle le trouva assez près du château, sur 
le sentier qui menait au Schreckenstein. Il semblait venir à  sa 
rencontre, et lui adressa la parole en bohémien avec beaucoup de 
volubilité. 
«Hélas! je ne te comprends pas, lui dit Consuelo lorsqu'elle put 
placer un mot; je sais à  peine l'allemand, cette dure langue que tu hais 
comme l'esclavage et qui est triste pour moi comme l'exil. Mais, 
puisque nous ne pouvons nous entendre autrement, consens à  la parler 
avec moi; nous la parlons aussi mal l'un que l'autre: je te promets 
d'apprendre le bohémien, si tu veux me l'enseigner.» 
A ces paroles qui lui étaient sympathiques, Zdenko devint sérieux, 
et tendant à  Consuelo une main sèche et calleuse qu'elle n'hésita 
point à  serrer dans la sienne: 
«Bonne fille de Dieu, lui dit-il en allemand, je t'apprendrai ma langue 
et toutes mes chansons. Laquelle veux-tu que je te dise pour 
commencer?» 
Consuelo pensa devoir se prêter à  sa fantaisie en se servant des 
mêmes figures pour l'interroger. 
«Je veux que tu me chantes, lui dit-elle, la ballade du comte Albert. 
--Il y a, répondit-il, plus de deux cent mille ballades sur mon frère 
Albert. Je ne puis pas te les apprendre; tu ne les comprendrais pas. J'en 
fais tous les jours de nouvelles, qui ne ressemblent jamais aux 
anciennes. Demande-moi toute autre chose. 
--Pourquoi ne te comprendrais-je pas? Je suis la consolation. Je me 
nomme Consuelo pour toi, entends-tu? et pour le comte Albert qui seul 
ici me connaît. 
--Toi, Consuelo? dit Zdenko avec un rire moqueur. Oh! tu ne sais ce 
que tu dis. _La délivrance est enchaînée...._ 
--Je sais cela. La consolation est impitoyable. Mais toi, tu ne sais rien, 
Zdenko. La délivrance a rompu ses chaînes, la consolation a
brisé ses fers. 
--Mensonge, mensonge! folies, paroles allemandes! reprit Zdenko en 
réprimant ses rires et ses gambades. Tu ne sais pas chanter. 
--Si fait, je sais chanter, repartit Consuelo. Tiens, écoute.» 
Et elle lui chanta la première phrase de sa chanson sur les trois 
montagnes, qu'elle avait bien retenue, avec les paroles qu'Amélie 
l'avait aidée à  retrouver et à  prononcer. 
Zdenko l'écouta avec ravissement, et lui dit en soupirant: 
«Je t'aime beaucoup, ma soeur, beaucoup, beaucoup! Veux-tu que je 
t'apprenne une autre chanson? 
--Oui, celle du comte Albert, en allemand d'abord; tu me l'apprendras 
après en bohémien. 
--Comment commence-t-elle?» dit Zdenko en la regardant avec 
malice. 
Consuelo commença l'air de la chanson de la veille: 
«_Il y a là -bas, là -bas, une âme en travail et en peine...._» 
«Oh! celle-là  est d'hier; je ne la sais plus aujourd'hui, dit Zdenko en 
l'interrompant. 
--Eh bien! dis-moi celle d'aujourd'hui. 
--Les premiers mots? Il faut me dire les premiers mots. 
--Les premiers mots! les voici, tiens: Le comte Albert est là -bas, 
là -bas dans la grotte de Schreckenstein....» 
A peine eut-elle prononcé ces paroles que Zdenko changea tout 
à  coup de visage et d'attitude; ses yeux brillèrent d'indignation. Il fit 
trois pas en arrière, éleva ses mains au-dessus de sa tête, comme 
pour maudire Consuelo, et se mit à  lui parler bohémien dans toute 
l'énergie de la colère et de la menace. 
Effrayée d'abord, mais voyant qu'il s'éloignait, Consuelo voulut le 
rappeler et le suivre. Il se retourna avec fureur, et, ramassant une 
énorme pierre qu'il parut soulever sans effort avec ses bras maigres 
et débiles: 
«Zdenko n'a jamais fait de mal à  personne,    
    
		
	
	
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