Cheri

Sidonie-Gabrielle Colette

Cheri

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Title: Cheri
Author: Colette
Release Date: September, 2004 [EBook #6484] [Yes, we are more than one year ahead of schedule] [This file was first posted on December 20, 2002]
Edition: 10
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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Produced by Anne Soulard, Nicole Apostola, Charles Franks and the Online Distributed Proofreading Team.

CH��RI
PAR COLETTE

"L��a! Donne-le-moi, ton collier de perles! Tu m'entends, L��a? Donne-moi ton collier!"
Aucune r��ponse ne vint du grand lit de fer forg�� et de cuivre cisel��, qui brillait dans l'ombre comme une armure.
"Pourquoi ne me le donnerais-tu pas, ton collier? Il me va aussi bien qu'�� toi, et m��me mieux!"
Au claquement du fermoir, les dentelles du lit s'agit��rent, deux bras nus, magnifiques, fins au poignet, ��lev��rent deux belles mains paresseuses.
"Laisse ?a, Ch��ri, tu as assez jou�� avec ce collier.
--Je m'amuse.... Tu as peur que je te le vole?"
Devant les rideaux roses travers��s de soleil, il dansait, tout noir, comme un gracieux diable sur fond de fournaise. Mais quand il recula vers le lit, il redevint tout blanc, du pyjama de soie aux babouches de daim.
"Je n'ai pas peur, r��pondit du lit la voix douce et basse. Mais tu fatigues le fil du collier. Les perles sont lourdes.
--Elles le sont, dit Ch��ri avec consid��ration. Il ne s'est pas moqu�� de toi, celui qui t'a donn�� ce meuble."
Il se tenait devant un miroir long, appliqu�� au mur entre les deux fen��tres, et contemplait son image de tr��s beau et tr��s jeune homme, ni grand ni petit, le cheveu bleut�� comme un plumage de merle. Il ouvrit son v��tement de nuit sur une poitrine mate et dure, bomb��e en bouclier, et la m��me ��tincelle rose joua sur ses dents, sur le blanc de ses yeux sombres et sur les perles du collier.
"?te ce collier, insista la voix f��minine. Tu entends ce que je te dis?"
Immobile devant son image, le jeune homme riait tout bas :
"Oui, oui, j'entends. Je sais si bien que tu as peur que je te le prenne!
--Non. Mais si je te le donnais, tu serais capable de l'accepter."
Il courut au lit, s'y jeta en boule :
"Et comment! Je suis au-dessus des conventions, moi. Moi je trouve idiot qu'un homme puisse accepter d'une femme une perle en ��pingle, ou deux pour des boutons, et se croie d��shonor�� si elle lui en donne cinquante....
--Quarante-neuf.
--Quarante-neuf, je connais le chiffre. Dis-le donc que ?a me va mal? Dis-le donc que je suis laid?"
Il penchait sur la femme couch��e un rire provocant qui montrait des dents toutes petites et l'envers mouill�� de ses l��vres. L��a s'assit sur le lit :
"Non, je ne le dirai pas. D'abord parce que tu ne le croirais pas. Mais tu ne peux donc pas rire sans froncer ton nez comme ?a? Tu seras bien content quand tu auras trois rides dans le coin du nez, n'est-ce pas? "
Il cessa de rire imm��diatement, tendit la peau de son front, ravala le dessous de son menton avec une habilet�� de vieille coquette. Ils se regardaient d'un air hostile; elle, accoud��e parmi ses lingeries et ses dentelles, lui, assis en amazone au bord du lit. Il pensait : "?a lui va bien de me parler des rides que j'aurai." Et elle : "Pourquoi est-il laid quand il rit, lui qui est la beaut�� m��me?" Elle r��fl��chit un instant et acheva tout haut sa pens��e :
"C'est que tu as l'air si mauvais quand tu es gai.... Tu ne ris que par m��chancet�� ou par moquerie. ?a te rend laid. Tu es souvent laid.
--Ce n'est pas vrai!" cria Ch��ri, irrit��.
La col��re nouait ses sourcils �� la racine du nez, agrandissait les yeux pleins d'une lumi��re insolente, arm��s de cils, entrouvrait l'arc d��daigneux et chaste de la bouche. L��a sourit de le voir tel qu'elle l'aimait r��volt�� puis soumis, mal encha?n��, incapable d'��tre libre;--elle posa une main sur la jeune t��te qui secoua impatiemment le joug. Elle murmura, comme on calme une b��te :
"L�� ... l��.... Qu'est-ce que c'est
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