royalement reçus 
partout où ils allaient. Enfin, l'heure du départ sonna. Les différentes 
compagnies remontèrent chacune dans son char et le train quitta la gare 
au milieu des acclamations de la foule. De dix heures jusqu'à minuit, la 
route se continua en chars. Chacun se mit ù tuer le temps du mieux qu'il 
pût et n'y réussissait qu'à demi. 
De minuit à six heures du matin, la route se continua sans incident 
remarquable. A six heures le réveil sonna, et chacun se mit à nettoyer 
ses armes et à brosser ses habits pour obéir aux instructions reçues. 
Enfin, quelques minutes avant sept heures, les premières maisons de 
Winnipeg parurent dans le lointain et furent saluées par des cris de joie. 
Bientôt le train entra dans la gare. La ville avait revêtu sa toilette de 
fête; les pavillons flottaient partout, et les jeunes filles avaient mis leurs 
robes des dimanches pour recevoir le bataillon. Parmi la foule qui se 
pressait dans la gare, on remarqua le juge Dubuc, le Col. Lamontagne, 
les Messieurs Royal, fils de l'hon. Royal, M. P., et M. Pilet. Le déjeuner 
fut aussitôt servi dans la gare même et fut aussi vite dévoré que servi, 
car tous avaient hâte de visiter la reine de l'Ouest. On nous en avait tant 
raconté sur les merveilles qui ont entouré la naissance de cette fille des 
Plaines et sur les spéculations gigantesques qui s'y étaient faites, que 
l'empressement des volontaires, à se répandre dans les rues de la ville
ne surprendra personne. 
Avant, de partir cependant, chacun signa la liste de paie pour une 
semaine. Plusieurs officiers se rendirent à Saint-Boniface et payèrent 
une visite à Sa Grandeur Mgr. Taché ainsi qu'à quelques amis. A midi, 
le dîner fut pris à la gare. Dans l'après-midi, ayant obtenu un congé de 
quatre heures, les soldats retournèrent à leurs places de prédilection, les 
uns à l'hôtel, d'autres chez leurs amis, pendant que quelques-uns 
allaient chez le photographe se procurer un souvenir qu'on se hâta 
d'expédier à sa famille. A trois heures et demie une patrouille fut 
organisée et visita tous les quartiers pour en ramener les malades. 
Heureusement il n'y en avait que deux. Avant le départ, du tabac à 
fumer fut distribué aux soldats; chacun en reçut une livre. Ce don était 
dû à la générosité de la maison de Geo. E. Tucker & Son. 
A quatre heures le train partit. Vers une heure du matin l'on arriva à 
Brandon. Malgré l'heure avancée de la nuit, les dames de la ville nous 
attendaient avec des provisions de bouche. Les soldats à peine éveillés 
crurent continuer quelque beau rêve en voyant ces jolies jeunes filles et 
ces bonnes dames leur distribuer à pleines mains des friandises et des 
bonbons, sans compter les sourires, et les doux regards servis à doubles 
rations. Tous étaient des plus joyeux excepté le quartier-maître qui 
voyait d'un mauvais oeil une concurrence aussi dangereuse. 
Après une heure bien passée, le train se remit en marche, emportant 
avec lui les bons souhaits des habitants de Brandon. Quand les soldats 
se réveillèrent, on arrivait à Broadview. La principale ressource de cette 
place est le travail fourni aux habitants par les ateliers de la compagnie 
du Pacifique. On ne la vit qu'en passant. Quelques heures plus tard on 
arrêtait à Qu'Appelle, où était déjà rendue la Batterie B. 
Qu'Appelle est située à quelques milles au sud du fort du même nom. 
La place présente le plus beau coup-d'oeil possible. Les rues, larges et 
bien entretenues, se perdent sous les peupliers et s'étendent sur un 
parcours de plusieurs milles. C'est d'ici que partent les diligences pour 
Prince-Albert et les villages du nord. Les bureaux d'immigration du 
gouvernement y sont Situés. Après quelques minutes de halte, le train 
partit de nouveau et l'on passa bientôt Régina, la capitale de
l'Assiniboine. Ses rues qui ont plusieurs milles de longueur sont larges 
et bien droites. Ici sont les quartiers-généraux de la police à cheval et 
des bureaux des Sauvages. 
C'est ici que se trouve le plus grand réservoir de l'Ouest; nous n'y vîmes 
que des Sauvages mal vêtus qui nous regardèrent passer de loin. On 
nous avait promis un bon dîner en cet endroit, mais on dût le remplacer 
par une ration de pain et de fromage, en attendant mieux. 
Une heure plus tard, on arrêta à Moosejaw. Deux chefs sauvages 
vinrent à notre rencontre et échangèrent des signes et des protestations 
d'amitié contre des biscuits et du tabac. Aussitôt sortis de la gare, on 
nous distribua dix rondes de cartouches et l'on nous donna l'ordre de 
dormir sous les armes. Malgré tant de préparatifs, la nuit se passa sans 
incident. 
L'on arriva de bonne heure à Médecine Hat. Le Rév. Père Lacombe 
monta à bord du train et passa de char en char, répandant partout la    
    
		
	
	
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