Biribi

Georges Darien
Biribi

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Title: Biribi Discipline militaire
Author: Georges Darien
Release Date: August 8, 2005 [EBook #16492]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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GEORGES DARIEN

BIRIBI
DISCIPLINE MILITAIRE
PARIS ALBERT SAVINE, ��DITEUR 12, RUE DES PYRAMIDES, 12
1890

PR��FACE

Ce livre est un livre vrai. Biribi a ��t�� v��cu.
Il n'a point ��t�� compos�� avec des lambeaux de souvenirs, des haillons de documents, les loques paillet��es des r��cits suspects. Ce n'est pas un habit d'Arlequin, c'est une casaque de for?at--sans doublure.
Mon _h��ros_ l'a endoss��e, cette casaque, et elle s'est coll��e �� sa peau. Elle est devenue sa peau m��me.
J'aurais mieux fait, on me l'a dit, de la jeter--avec art--sur les ��paules en bois d'un mannequin.
Pourquoi?
Parce que j'aurais pu, ainsi, mettre une sourdine aux cris rageurs de mes personnages, d��layer leur fiel dans de l'eau sucr��e, matelasser les murs du cachot o�� ils ��corchent leurs poings crisp��s, idyliser leurs fureurs bestiales, servir enfin au public, au lieu d'un tord-boyau infame, un m��l��-cassis tr��s bourgeois,--avec beaucoup de cassis.
J'aurais pu, aussi, parler d'un tas de choses dont je n'ai point parl��, ne pas d��daigner la partie descriptive, tirer sur le caoutchouc des sensations possibles, et ne point laisser de c?t��, comme je l'ai fait,--volontairement,--des sentiments n��cessaires: la piti��, par exemple.
J'aurais pu, surtout, m'en tenir aux g��n��ralit��s, rester dans le vague, faire patte de velours,--en laissant voir, adroitement, que je suis seul et unique en mon genre pour les pattes de velours,--et me montrer enfin tr��s digne, tr��s auguste, tr��s solennel,--presque nuptial,--tr��s haut sur faux-col.
Aux personnes qui me donnaient ces conseils, j'avais tout d'abord envie de r��pondre, en employant, pour parler leur langue, des expressions qui me r��pugnent, que j'avais voulu faire de la psychologie, l'analyse d'un ��tat d'ame, la dissection d'une conscience, le d��coupage d'un caract��re. Mais, comme elles m'auraient ri au nez, je leur ai r��pondu, tout simplement, que j'avais voulu faire de la Vie.
Et elles ont ri derri��re mon dos.
Ce n'est pourtant pas si dr?le que ?a. J'ai mis en sc��ne un homme, un soldat, expuls��, apr��s quelques mois de s��jour dans diff��rents r��giments, des rangs de l'arm��e r��guli��re, et envoy��,--sans jugement,--aux Compagnies de Discipline. Sans jugement, car le Conseil de corps devant lequel il comparait se contente de faire le total de ses punitions plus ou moins nombreuses, et le g��n��ral, qui d��cide de son envoi �� Biribi, suit l'avis du Conseil de corps. Il est incorpor�� aux Compagnies de Discipline comme _forte t��te_, indisciplin��, brebis galeuse, individu intraitable donnant le mauvais exemple. Aucun tribunal, civil ou militaire, ne l'a fl��tri; les folios de punitions de son livret matricule sont noirs, mais son casier judiciaire est blanc. Pas un malfaiteur, un irr��gulier. Cet homme passe trois ans aux Compagnies de Discipline; et comment il a us�� ces trois ann��es, j'ai essay�� de le montrer. J'ai voulu qu'il v��c?t comme il a v��cu, qu'il pensat comme il a pens��, qu'il parlat comme il a parl��. Je l'ai laiss�� libre, m��me, de pousser ces cris affreux qui cr��vent le silence des bagnes et qui n'avaient point trouv�� d'��cho, jusqu'ici. J'ai voulu qu'il f?t lui,--un paria, un d��sol��, un malheureux qui, pendant trois ans, renferm��, aigri, repli��, n'a regard�� qu'en lui-m��me, n'a pas lu une ligne, n'a respir�� que l'air de son cachot,--un cachot ouvert, le pire de tous. J'ai voulu, surtout, qu'il f?t ce douloureux, fort et jeune, qui pendant longtemps ne peut pas aimer et qui finit par ha?r.
J'ai voulu qu'il souffr?t, par devant t��moins, ce qu'il a souffert isol��.
Maintenant, a-t-on bien fait de l'envoyer l��-bas? A-t-on eu tort de le faire souffrir? Peut-��tre. Mais ce sont des questions auxquelles je ne veux pas r��pondre. Mon livre n'est pas l��. Il est tout entier dans l'��tude de l'homme, il n'est point dans l'��tude des milieux. Je constate les effets, je ne recherche pas les causes. Biribi n'est pas un roman �� th��se, c'est l'��tude sinc��re d'un morceau de vie, d'un lambeau saignant d'existence. Ce n'est pas non plus,--et ce serait commettre une grossi��re erreur que de le croire,--un roman militaire.
O�� voit-on l'arm��e dans ce livre, l'arm��e telle que nous la connaissons, l'arm��e telle que nous la rencontrons tous les jours, l'arm��e r��guli��re, enfin? Est-ce l'arm��e, cette poign��e d'indisciplin��s rev��tus de la capote grise et soumis �� des r��glements inconnus dans les r��giments? Est-ce l'arm��e, ce bas-fonds o�� croupissent les rel��gu��s militaires? C'est l'arm��e comme le bagne est
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