Baccara, by Hector Malot 
 
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Title: Baccara 
Author: Hector Malot 
Release Date: April 27, 2004 [EBook #12174] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
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BACCARA 
HECTOR MALOT
1886 
 
BACCARA 
 
PREMIÈRE PARTIE 
I 
Ouvrez les livres de géographie les plus complets, étudiez les cartes, 
même celle de l'état-major, et vous y chercherez en vain un petit 
affluent de la Seine, qui cependant a été pour la ville qu'il traverse ce 
que le Furens a été pour Saint-Etienne et l'eau de Robec pour 
Rouen.--Cette rivière est le Puchot. Il est vrai que de sa source à son 
embouchure elle n'a que quelques centaines de mètres, mais si peu long 
que soit son cours, si peu considérable que soit le débit de ses eaux, ils 
n'en ont pas moins fait la fortune industrielle d'Elbeuf. 
Pendant des centaines d'années, c'est sur ses rives que se sont entassées 
les diverses industries de la fabrication du drap qui exigent l'emploi de 
l'eau, le lavage des laines en suint, celui des laines teintes, le 
dégraissage en pièces, et il a fallu l'invention de la vapeur et des puits 
artésiens pour que les nouvelles manufactures l'abandonnent; encore 
n'est-il pas rare d'entendre dire par les Puchotiers que la petite rivière 
n'a pas été remplacée, et que si Elbeuf n'est plus ce qu'il a été si 
longtemps, c'est parce qu'on a renoncé à se servir des eaux froides et 
limpides du Puchot, douées de toutes sortes de vertus spéciales qui lui 
appartenaient en propre. Mauvaises, les eaux des puits artésiens et de la 
Seine, aussi mauvaises que le sont les drogues chimiques qui ont 
remplacé dans la teinture le noir qu'on obtenait avec le brou des noix 
d'Orival. 
Le Puchot a donc été le berceau d'Elbeuf; c'est aux abords de ses rives 
basses et tortueuses, au pied du mont Duve d'où il sort, à quelques pas 
du château des ducs, rue Saint-Etienne, rue Saint-Auct qui descend de 
la forêt de la Londe, rue Meleuse, rue Royale, que peu à peu se sont
groupés les fabricants de drap; et c'est encore dans ce quartier aux 
maisons sombres, aux cours profondes, aux ruelles étroites où les 
ruisseaux charrient des eaux rouges, bleues, jaunes quelquefois épaisses 
comme une bouillie laiteuse quand elles sont chargées de terre à foulon, 
que se trouvent les vieilles fabriques qui ont vécu jusqu'à nos jours. 
Une d'elles que le Bottin désigne ainsi: «Adeline (Constant), O. *, 
médailles A. 1827 et 1834, O. 1839, 1844, 1849, 1re classe Exposition 
universelle de 1855, hors concours 1867, médaille de progrès Vienne, 
nouveautés pour pantalons, jaquettes et paletots», occupe, impasse du 
Glayeul, une de ces cours étroites et noires; et c'est probablement la 
plus ancienne d'Elbeuf, car elle remonte authentiquement à la 
révocation de l'Édit de Nantes, quand les grands fabricants qui avaient 
alors accaparé l'industrie du drap en introduisant les façons de Hollande 
et d'Angleterre, forcés comme protestants de quitter la France, 
laissèrent la place libre à leurs ouvriers. Un de ces ouvriers se nommait 
Adeline; il était intelligent, laborieux, entreprenant, doué de cet esprit 
d'initiative et de prudence avisée qui est le propre du caractère normand: 
mais, lié par l'engagement que ses maîtres lui avaient imposé, comme à 
tous ses camarades, d'ailleurs, de ne jamais s'établir maître à son tour, il 
serait resté ouvrier toute sa vie. Libéré par le départ de ses patrons, il 
avait commencé à fabriquer pour son compte des draps façon de 
Hollande et d'Angleterre, et il était devenu ainsi le fondateur de la 
maison actuelle; ses fils lui avaient succédé; un autre Adeline était venu 
après ceux-là; un quatrième après le troisième, et ainsi jusqu'à Constant 
Adeline, que le nom estimé de ses pères, au moins autant que le mérite 
personnel, avaient fait successivement conseiller général, président du 
tribunal de commerce, chevalier puis officier de la Légion d'honneur, et 
enfin député. 
C'était petitement que le premier Adeline avait commencé, en ouvrier 
qui n'a rien et qui ne sait pas s'il réussira, et il avait fallu des succès 
répétés pendant des séries d'années pour que ses successeurs eussent la 
pensée d'agrandir l'établissement primitif; peu à peu cependant ils 
avaient pris la place de leurs voisins moins heureux qu'eux, rebâtissant 
en briques leurs bicoques de bois, montant étages sur étages, mais sans 
vouloir    
    
		
	
	
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