Actes et Paroles, vol. I, by Victor 
Hugo 
 
The Project Gutenberg EBook of Actes et Paroles, vol. I, by Victor 
Hugo #8 in our series by Victor Hugo 
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Title: Actes et Paroles, vol. I 
Author: Victor Hugo
Release Date: May, 2005 [EBook #8186] [Yes, we are more than one 
year ahead of schedule] [This file was first posted on June 27, 2003] 
Edition: 10 
Language: French 
Character set encoding: ISO-Latin-1 
*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK ACTES ET 
PAROLES, VOL. I *** 
 
Produced by Carlo Traverso, Anne Dreze, Marc D'Hooghe and the 
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OEUVRES COMPLÈTES DE VICTOR HUGO 
ACTES ET PAROLES I 
 
LE DROIT ET LA LOI 
I 
Toute l'éloquence humaine dans toutes les assemblées de tous les 
peuples et de tous les temps peut se résumer en ceci: la querelle du 
droit contre la loi. Cette querelle, et c'est là tout le phénomène du 
progrès, tend de plus en plus à décroître. Le jour où elle cessera, la 
civilisation touchera à son apogée, la jonction sera faite entre ce qui 
doit être et ce qui est, la tribune politique se transformera en tribune 
scientifique; fin des surprises, fin des calamités et des catastrophes; on 
aura doublé le cap des tempêtes; il n'y aura pour ainsi dire plus 
d'événements; la société se développera majestueusement selon la 
nature; la quantité d'éternité possible à la terre se mêlera aux faits 
humains et les apaisera.
Plus de disputes, plus de fictions, plus de parasitismes; ce sera le règne 
paisible de l'incontestable; on ne fera plus les lois, on les constatera; les 
lois seront des axiomes, on ne met pas aux voix deux et deux font 
quatre, le binôme de Newton ne dépend pas d'une majorité, il y a une 
géométrie sociale; on sera gouverné par l'évidence; le code sera 
honnête, direct, clair; ce n'est pas pour rien qu'on appelle la vertu la 
droiture; cette rigidité fait partie de la liberté; elle n'exclut en rien 
l'inspiration, les souffles et les rayons sont rectilignes. L'humanité a 
deux pôles, le vrai et le beau; elle sera régie, dans l'un par l'exact, dans 
l'autre par l'idéal. Grâce à l'instruction substituée à la guerre, le suffrage 
universel arrivera à ce degré de discernement qu'il saura choisir les 
esprits; on aura pour parlement le concile permanent des intelligences; 
l'institut sera le sénat. La Convention, en créant l'institut, avait la vision, 
confuse, mais profonde, de l'avenir. 
Cette société de l'avenir sera superbe et tranquille. Aux batailles 
succéderont les découvertes; les peuples ne conquerront plus, ils 
grandiront et s'éclaireront; on ne sera plus des guerriers, on sera des 
travailleurs; on trouvera, on construira, on inventera; exterminer ne sera 
plus une gloire. Ce sera le remplacement des tueurs par les créateurs. 
La civilisation qui était toute d'action sera toute de pensée; la vie 
publique se composera de l'étude du vrai et de la production du beau; 
les chefs-d'oeuvre seront les incidents; on sera plus ému d'une Iliade 
que d'un Austerlitz. Les frontières s'effaceront sous la lumière des 
esprits. La Grèce était très petite, notre presqu'île du Finistère, 
superposée à la Grèce, la couvrirait; la Grèce était immense pourtant, 
immense par Homère, par Eschyle, par Phidias et par Socrate. Ces 
quatre hommes sont quatre mondes. La Grèce les eut; de là sa grandeur. 
L'envergure d'un peuple se mesure à son rayonnement. La Sibérie, cette 
géante, est une naine; la colossale Afrique existe à peine. Une ville, 
Rome, a été l'égale de l'univers; qui lui parlait parlait à toute la terre. 
Urbi et orbi. 
Cette grandeur, la France l'a, et l'aura de plus en plus. La France a cela 
d'admirable qu'elle est destinée à mourir, mais à mourir comme les 
dieux, par la transfiguration. La France deviendra Europe. Certains 
peuples finissent par la sublimation comme Hercule ou par l'ascension
comme Jésus-Christ. On pourrait dire qu'à un moment donné un peuple 
entre en constellation; les autres peuples, astres de deuxième grandeur, 
se groupent autour de lui, et    
    
		
	
	
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