Quelques recherches sur le tombeau de Virgile au mont Pausilipe

Gabriel Peignot
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Quelques recherches sur le tombeau de Virgile au mont Pausilipe

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Virgile au mont Pausilipe (1840), by Gabriel Peignot This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.org
Title: Quelques Recherches sur le tombeau de Virgile au mont Pausilipe (1840)
Author: Gabriel Peignot
Release Date: January 25, 2006 [EBook #17602]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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QUELQUES RECHERCHES SUR LE TOMBEAU DE VIRGILE AU MONT PAUSILIPE
PAR G. PEIGNOT
CHEZ VICTOR LAGIER, LIB.-éDITEUR, DIJON.
1840
* * * * *
*Mémoire lu à l'Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon, dans la Séance publique du 17 ao?t 1840.*
* * * * *
*MESSIEURS*,
Un rameau du laurier qui ombrage le tombeau de Virgile près de Naples, m'étant dernièrement parvenu, j'ai cru devoir faire quelques recherches sur l'histoire de ce tombeau dont on parle beaucoup, mais qu'en réalité l'on conna?t peu, parce qu'aucun écrivain, du moins que je sache, ne s'en est occupé spécialement. Comme ce sujet rappelle le souvenir de l'un des plus beaux génies de l'antiquité, il m'a semblé que le résultat de ces recherches ne serait peut-être pas indigne de fixer un instant votre attention; je me hasarde donc, Messieurs, à vous faire part de ce faible travail, et à prier l'Académie d'en agréer l'hommage.
Dans cet opuscule, j'exposerai en premier lieu les opinions des savants sur l'origine du tombeau de Virgile; je parlerai ensuite de certains pélerinages dont il a été l'objet, et du laurier merveilleux qui le couvre; enfin je terminerai par le récit de quelques honneurs particuliers rendus à la mémoire du divin poète.
Voyons d'abord si le vieux monument dont il existe encore une partie en ruine sur le revers du mont Pausilipe, à l'entrée du chemin souterrain qui conduit de Naples à Pouzzol[1], est réellement le tombeau de Virgile. Quoique la tradition lui ait constamment donné ce nom, la chose n'en est pas moins douteuse et la question assez difficile à résoudre, car si rien ne prouve que ce soit véritablement le tombeau du poète, il faut convenir aussi que rien ne prouve le contraire. On pourrait peut-être pencher pour l'affirmative, d'après les détails rapportés dans une Vie de Virgile qui date du IVe siècle[2], et où il est dit que ce grand homme, revenant d'Athènes, mourut à Brindes, sous le consulat de C. Sentius et de Q. Lucretius, le 10 des calendes d'octobre, c'est-à-dire le 22 septemb. de l'an 19 av. J.C.[3]. L'auteur nous apprend ensuite que peu de jours avant sa mort, Virgile avait exigé par l'une des clauses de son testament[4] que son corps fut transporté de Brindes à Naples; ce qui fut exécuté non seulement en vertu de cette clause, mais par un ordre exprès d'Auguste; enfin le biographe ajoute que les cendres du poète furent déposées sur le chemin de Pouzzol, près de la seconde pierre militaire, _sepulta fuêre ossa in vid puteolana intrà lapidem secundum. Or cet emplacement désigné par intra lapidem secundum_, annonce une distance qui s'accorde assez bien avec celle qui sépare Naples du vieux monument dont les restes subsistent encore. Voilà une première induction en faveur de l'opinion qui place là le mausolée de Virgile. Mais bien plus, ce monument dont l'intérieur annonce un véritable tombeau, est, ainsi qu'on le voit par ses débris, revêtu en mattoni, ou briques en losanges, sorte de construction romaine qui, au dire de tous les antiquaires, était en usage du temps d'Auguste. Ajoutons que Silius Italicus, poète du premier siècle de l'ère vulgaire, avait f?t acquisition du lieu où reposaient les cendres de Virgile sur le chemin de Pouzzol, qu'il fit des réparations à ce mausolée et qu'il s'y rendait comme à un temple. Rien ne répugnerait donc à penser que le vieux monument qui nous occupe, remontant à des temps peu éloignés de la mort du poète, pourrait bien être réellement son tombeau. Cependant quelques savants modernes, et entre autres Cluvier, dans son _Italia antiqua_, lib. IV, c. 3, p. 1153, prétendent que les restes de Virgile n'ont point été déposés au mont Pausilipe, et qu'il faut chercher leur emplacement à l'orient de Naples dans le voisinage du Vésuve; ils s'étaient de ce passage de Stace:
... Maronei sedens in margine templi, Sumo animum ac magni tumulis accanto magistri... ... Fractas ubi Vesbius egerit undas.
Le pied du Vésuve aurait donc été dépositaire des cendres de notre poète. Cette opinion a été partagée par Addison et par plusieurs autres écrivains. Il est
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