Pêcheur dIslande

Pierre Loti
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Pêcheur d'Islande

The Project Gutenberg EBook of Pecheur d'Islande, by Pierre Loti #8
in our series by Pierre Loti
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Title: Pecheur d'Islande

Author: Pierre Loti
Release Date: December, 2003 [EBook #4785] [This file was last
updated on July 21, 2003]
Edition: 12
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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D'ISLANDE ***

Produced by Walter Debeuf

Pecheur d'Islande
Pierre Loti De l'Academie Francaise
A Madame Adam (Juliette Lamber) Hommage d'affection filiale, Pierre
Loti
Première partie
Chapitre I
Ils étaient cinq, aux carrures terribles, accoudés à boire, dans une sorte
de logis sombre qui sentait la saumure et la mer. Le gîte, trop bas pour
leurs tailles, s'effilait par un bout, comme l'intérieur d'une grande
mouette vidée; il oscillait faiblement, en rendant une plainte monotone,
avec une lenteur de sommeil.
Dehors, ce devait être la mer et la nuit, mais on n'en savait trop rien:
une seule ouverture coupée dans le plafond était fermée par un
couvercle en bois, et c'était une vieille lampe suspendue qui les éclairait

en vacillant.
Il y avait du feu dans un fourneau; leurs vêtements mouillés séchaient,
en répandant de la vapeur qui se mêlait aux fumées de leurs pipes de
terre.
Leur table massive occupait toute leur demeure; elle en prenait très
exactement la forme, et il restait juste de quoi se couler autour pour
s'asseoir sur des caissons étroits scellés au murailles de chêne. De
grosses poutres passaient au-dessus d'eux, presque à toucher leurs têtes;
et, derrière leurs dos, des couchettes qui semblaient creusées dans
l'épaisseur de la charpente s'ouvraient comme les niches d'un caveau
pour mettre les morts. Toutes ces boiseries étaient grossières et frustes,
imprégnées d'humidité et de sel; usées, polies par les frottements de
leurs mains.
Ils avaient bu, dans leurs écuelles, du vin et du cidre, qui étaient
franches et braves. Maintenant ils restaient attablés et devisaient, en
breton, sur des questions de femmes et de mariages.
Contre un panneau du fond, une sainte Vierge en faïence était fixée sur
une planchette, à une place d'honneur. Elle était un peu ancienne, la
patronne de ces marins, et peinte avec un art encore naïf. Mais les
personnages en faïence se conservent beaucoup plus longtemps que les
vrais hommes; aussi sa robe rouge et bleue faisait encore l'effet d'une
petite chose très fraîche au milieu de tous les gris sombres de cette
pauvre maison de bois. Elle avait dû écouter plus d'une ardente prière, à
des heures d'angoisses; on avait cloué à ses pieds deux bouquets de
fleurs artificielles et un chapelet.
Ces cinq hommes étaient vêtus pareillement, un épais tricot de laine
bleue serrant le torse et s'enfonçant dans la ceinture du pantalon; sur la
tête, l'espèce de casque en toile goudronnée qu'on appelle suroît (du
nom de ce vent de sud-ouest qui dans notre hémisphère amène les
pluies).
Ils étaient d'âges divers. Le capitaine pouvait avoir quarante ans; trois
autres, de vingt-cinq à trente. Le dernier, qu'ils appelaient Sylvestre ou

Lurlu, n'en avait que dix-sept. Il était déjà un homme, pour la taille et la
force; une barbe noire, très fine et très frisée, couvrait ses joues;
seulement il avait gardé ses yeux d'enfant, d'un gris bleu, qui étaient
extrêmement doux et tout naïfs.
Très près les uns des autres, faute d'espace, ils paraissaient éprouver un
vrai bien-être, ainsi tapis dans leur gîte obscur.
... Dehors, ce devait être la mer et la nuit, l'infinie désolation des eaux
noires et profondes. Une montre de cuivre, accrochée au mur, marquait
onze heures, onze heures du soir sans doute; et, contre le plafond de
bois, on entendait le bruit de la pluie.
Ils traitaient très gaîment entre eux ces questions de mariage, - mais
sans rien dire qui fût déshonnête. Non, c"étaient des projets pour ceux
qui étaient encore garçons, ou bien des histoires drôles arrivées dans le
pays,
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