Pelléas et Mélisande

Maurice Maeterlinck
Pélléas and Mélisande

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Title: Pélléas and Mélisande
Author: Maurice Maeterlinck
Release Date: August 30, 2004 [EBook #13329]
Language: English
Character set encoding: ISO-8859-1
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AND MÉLISANDE ***

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Pélléas and Mélisande
ALLADINE AND PALOMIDES
HOME
BY
MAURICE MAETERLINCK
Translated by RICHARD HOVEY

1911

1896, BY
STONE AND KIMBALL

Contents
PREFACE (by Maurice Maeterlinck)
PÉLLÉAS AND MÉLISANDE
ALLADINE AND PALOMIDES
HOME

Préface.
On m'a demande plus d'une fois si mes drames, de La Princesse
Maleine à _La Mort de Tintagiles_, avaient été réellement écrits pour
un théâtre de marionettes, ainsi que je l'avais affirmé dans l'edition
originale de cette sauvage petite légende des malheurs de Maleine. En
vérité, ils ne furent pas écrits pour des acteurs ordinaires. Il n'y avait là
nul désir ironique et pas la moindre humilité non plus. Je croyais
sincèrement et je crois encore aujourd'hui, que les poèmes meurent
lorsque des êtres vivants s'y introduisent. Un jour, dans un écrit dont je
ne retrouve plus que quelques fragments mutilés, j'ai essayé d'expliquer
ces choses qui dorment, sans doute, au fond de notre instinct et qu'il est
bien difficile de reveiller complètement. J'y constatais d'abord, qu'une
inquiètude nous attendait à tout spectacle auquel nous assistions et
qu'une déception à peu près ineffable accompagnait toujours la chute
du rideau. N'est-il pas évident que le Macbeth ou l'Hamlet que nous
voyons sur la scène ne ressemble pas au Macbeth ou à l'Hamlet du livre?
Qu'il a visiblement retrogradé dans le sublime? Qu'une grande partie
des efforts du poète qui voulait créer avant tout une vie supérieure, une
vie plus proche de notre âme, a été annulée par une force ennemie qui
ne peut se manifester qu'en ramenant cette vie supérieure au niveau de
la vie ordinaire? Il y a peut-être, me disais-je, aux sources de ce malaise,
un très ancien malentendu, à la suite duquel le théâtre ne fut jamais
exactement ce qu'il est dans l'instinct de la foule, à savoir: _le temple
du Rêve_. Il faut admettre, ajoutai-je, que le théâtre, du moins en ses
tendances, est un art. Mais je n'y trouve pas la marque des autres arts.
L'art use toujours d'un détour et n'agit pas directement. Il a pour
mission suprême la révélation de i'infini et de la grandeur ainsi que la

beauté secrète, de l'homme. Mais montrer au doigt à l'enfant qui nous
accompagne, les étoiles d'une unit de Juillet, ce n'est pas faire une
oeuvre d'art. Il faut que l'art agisse comme les abeilles. Elles
n'apportent pas aux larves de la ruche les fleurs des champs qui
renferment leur avenir et leur vie. Les larves mourraient sous ces fleurs
sans se douter de rien. Il faut que les abeilles nourricières apportent à
ces nymphes aveugles l'âme même de ces fleurs, et c'est alors
seulement qu'elles trouveront sans le savoir en ce miel mystérieux la
substance des ailes qui un jour les emporteront à leur tour dans l'espace.
Or, le poème était une oeuvre d'art et portait ces obliques et admirables
marques. Mais la représentation vient le contredire. Elle chasse
vraiment les cygnes du grand lac, et elle rejette les perles dans l'abîme.
Elle remet les choses exactement au point où elles étaient avant la
venue du poète. La densité mystique de l'oeuvre d'art a disparue. Elle
verse dans la même erreur que celui qui après avoir vanté à ses
auditeurs l'admirable Annonciation de Vinci, par exemple, s'imaginerait
qu'il a fait pénétrer dans leurs âmes la beauté surnaturelle de cette
peinture en reproduisant, en un tableau vivant, tous les détails du grand
chef-d'oeuvre florentin.
Qui sait si ce n'est pas pour ces raisons cachées que l'on est obligé de
s'avouer que la plupart des grands poèmes de l'humanité ne sont pas
scéniques? _Lear, Hamlet, Othello, Macbeth, Antoine et Cléopâtre_, ne
peuvent être représentés, et il est dangereux de les voir sur la scène.
Quelque chose d'Hamlet est mort pour nous du jour où nous l'avons vu
mourir sous nos yeux. Le spectre d'un acteur l'a détrôné, et nous ne
pouvons plus écarter l'usurpateur de nos rêves. Ouvrez les portes,
ouvrez le livre, le prince antérieur ne revient plus. Il a perdu la faculté
de vivre selon la beauté la plus secrète de notre âme. Parfois son ombre
passe encore en tremblant sur le seuil, mais désormais il n'ose plus, il
ne peut plus entrer; et bien des voix sont
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