Oeuvres complètes, v 3

Alfred de Musset

Oeuvres complètes, v 3, by Alfred de Musset

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Title: Oeuvres complètes, v 3
Author: Alfred de Musset
Release Date: January 2, 2007 [EBook #20246]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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OEUVRES COMPLèTES
DE
ALFRED DE MUSSET
éDITION ORNéE DE 28 GRAVURES
D'APRèS LES DESSINS DE BIDA
D'UN PORTRAIT GRAVé PAR FLAMENG D'APRèS L'ORIGINAL DE LANDELLE
ET ACCOMPAGNéE D'UNE NOTICE SUR ALFRED DE MUSSET PAR SON FRèRE
TOME TROISIèME
* * * * *
COMéDIES
1
* * * * *
PARIS éDITION CHARPENTIER L. HéBERT, LIBRAIRE 7, RUE PERRONET, 7
1888

AVANT-PROPOS
Goethe dit quelque part, dans son roman de Wilhelm Meister, ?qu'un ouvrage d'imagination doit être parfait, ou ne doit pas exister?. Si cette maxime sévère était suivie, combien peu d'ouvrages existeraient, à commencer par Wilhelm Meister lui-même!
Cependant, en dépit de cet arrêt qu'il avait prononcé, le patriarche allemand fut le premier à donner, dans les arts, l'exemple d'une tolérance vraiment admirable. Non seulement il s'étudiait à inspirer à ses amis un respect profond pour les oeuvres des grands hommes, mais il voulait toujours qu'au lieu de se rebuter des défauts d'une production médiocre, on cherchat dans un livre, dans une gravure, dans le plus faible et le plus pale essai, une étincelle de vie; plus d'une fois des jeunes gens à tête chaude, hardis et tranchants, au moment où ils levaient les épaules de pitié, ont entendu sortir des lèvres du vieux ma?tre en cheveux gris ces paroles accompagnées d'un doux sourire: ?Il y a quelque chose de bon dans les plus mauvaises choses.?
Les gens qui connaissent l'Allemagne et qui ont approché, dans leurs voyages, quelques-uns des membres de ce cercle esthétique de Weimar, dont l'auteur de Werther était l'ame, savent qu'il a laissé après lui cette consolante et noble maxime.
Bien que, dans notre siècle, les livres ne soient guère que des objets de distraction, de pures superfluités, où l'agréable, ce bouffon suranné, oublie innocemment son confrère l'utile, il me semble que si je me trouvais chargé, pour une production quelconque, du difficile métier de critique, au moment où je poserais le livre pour prendre la plume, la figure vénérable de Goethe m'appara?trait avec sa dignité homérique et son antique bonhomie. En effet, tout homme qui écrit un livre est m? par trois raisons: premièrement, l'amour-propre, autrement dit, le désir de la gloire; secondement, le besoin de s'occuper, et, en troisième lieu, l'intérêt pécuniaire. Selon l'age et les circonstances, ces trois mobiles varient et prennent dans l'esprit de l'auteur la première ou la dernière place; mais ils n'en subsistent pas moins.
Si le désir de la gloire est le premier mobile d'un artiste, c'est un noble désir, qui ne trouve place que dans une noble organisation. Malgré tous les ridicules qu'on peut trouver à la vanité, et malgré la sentence du Misanthrope de Molière, qui fait remarquer
Comme, dans notre temps, Cette soif a gaté de fort honnêtes gens;
malgré tout ce qu'on peut dire de fin et de caustique sur la nécessité de rimer, et sur le ?qui diantre vous pousse à vous faire imprimer?, il n'en est pas moins vrai que l'homme, et surtout le jeune homme qui, se sentant battre le coeur au nom de gloire, de publicité, d'immortalité, etc., pris malgré lui par ce je ne sais quoi qui cherche la fumée, et poussé par une main invisible à répandre sa pensée hors de lui-même; que ce jeune homme, dis-je, qui, pour obéir à son ambition, prend une plume et s'enferme, au lieu de prendre son chapeau et de courir les rues, fait par cela même une preuve de noblesse, je dirai même de probité, en tentant d'arriver à l'estime des hommes et au développement de ses facultés par un chemin solitaire et apre, au lieu de s'aller mettre, comme une bête de somme, à la queue de ce troupeau servile qui encombre les antichambres, les places publiques et jusqu'aux carrefours. Quelque mépris, quelque disgrace qu'il puisse encourir, il n'en est pas moins vrai que l'artiste pauvre et ignoré vaut souvent mieux que les conquérants du monde, et qu'il y a de plus nobles coeurs sous les mansardes où l'on ne trouve que trois chaises, un lit, une table et une grisette, que dans les gémonies dorées et les abreuvoirs de l'ambition domestique.
Si le besoin d'argent fait travailler pour vivre, il me semble que le triste spectacle du
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